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Sortie de Laurence Ilboudo/Marchal : La vérité pian !

 

Laurence Marchal a encore frappé. Et fort de café comme à son habitude. C’était le 29 mars, à l’occasion de l’accueil à l’immeuble Baonghin de 22 personnes, dont 19 mineurs présumés victimes de traite. La question d’un journaliste sur la responsabilité de l’Etat face à l’exploitation des enfants a fait en effet sortir de ses gongs notre ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire. Extrait : « Permettez-moi d’être honnête.

 

 

Ça va faire le buzz, et on va encore me taper mais je préfère ça. Pourquoi voulez-vous que tout le temps  l’Etat vienne en aide ? Quand on fait des enfants, c’est qu’on peut s’en occuper. Quand on ne peut pas s’occuper d’un enfant, l’Etat a mis des outils pour permettre de faire des enfants quand les parents peuvent faire des enfants. Il faut que les gens arrêtent de mettre tout sur la tête de l’Etat… L’Etat ne peut se substituer aux parents pour l’éducation des enfants. Il  y a une obligation des parents qui est claire. Il ne faut pas que les gens pensent que l’Etat sera là derrière tout le monde. On ne peut pas. Mathématiquement parlant on ne peut pas, financièrement parlant on ne peut pas… »

 

Cette sortie a valu à son auteure une volée de bois vert de la part d’internautes qui, crocs dehors, se sont acharnés sur celle qui était dans les tranchées pendant l’insurrection populaire de 2014. Que les Burkinabè ont l’indignation facile !

 

Je conviens avec les uns et les autres qu’elle ne s’est pas perdue en circonlocutions diplomatiques pour dire le fond de sa pensée ; encore que la vérité est rarement diplomatique ; elle est toute crue. La ministre a tenu des propos qui, de prime abord, peuvent choquer en raison de la crudité de ses propos mais il n’en demeure pas moins que sa sortie se défend. Rendons à Marchal ce qui est à Marchal. On ne dit pas de ne pas faire d’enfants. Quittons cette rengaine qui estime que « c’est Dieu qui donne et c’est Dieu qui nourrit ». Aujourd’hui, un rejeton, ça coûte cher. Et plus on n’en a, plus on ploie à se rompre les vertèbres, la courbe de l’évolution du budget  n’évoluant pas la plupart du temps  au même rythme que les charges.

 

C’est vrai que Laurence Ilboudo/Marchal n’est pas à son baptême du feu en termes de sorties diversement interprétées, mais  il ne faut pas trop charrier. A moins qu’on ne penne pour parole d’Evangile cette célèbre saillie du Français Jean Pierre Chevènement, en  1983, le jour où il a perdu son portefeuille de  la Recherche et de l'Industrie : « Un ministre, ça démissionne ou ça ferme sa gueule ».

 

 

Issa K. Barry

Dernière modification lemercredi, 31 mars 2021 21:09

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