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Démocratie en Afrique : Une pépite nommée Cap-Vert

Et c’est reparti pour un tour de piste, ou plutôt pour un nouveau mandat. Denis Sassou  N’Guesso, qui capitalise déjà 37 ans de règne, a en effet prêté serment le vendredi 16 avril 2021 en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat. Celui qui a été élu le 21 mars 2021 avec un score de 88,57% promet, tenez-vous bien sans rire, entre autres, de  lutter (enfin) contre la corruption et l’insécurité alimentaire.

 

 

Rien que ça ! Il a promis une "politique de tolérance zéro" à l'égard des détournements de fonds et de l'enrichissement illicite, lui dont la famille a toujours été épinglée par des ONG internationales de lutte contre la corruption. En réalité, il a encore tout le temps de faire ce qu’il n’a pas pu faire depuis près de quatre décennies puisqu’il pourra régner jusqu’en 2031. On en rirait presque si ce n’était pas aussi pathétique.

 

Bientôt, ce sera le tour d’Idriss Déby Itno, qui sera aussi réélu pour un 6e mandat, sauf tremblement de terre, avec un score qui se voudra éloquent. Lui, il en a pour jusqu’en 2033. Le maréchal du Tchad, qui a déjà 30 ans au compteur,  a encore donc 12 années devant lui, voire plus si affinité, avec le peuple tchadien. A moins que la rébellion qui est entrée dans le territoire tchadien depuis la Libye en décide autrement. Peut-être que, comme en  2019, il ressortira son vieux treillis pour leur opposer une vive résistance, soutenu en cela par la France.

 

Plus malheureux est le cas du Bénin, présenté depuis longtemps comme un modèle de démocratie en Afrique. Depuis, son président, Patrice Talon, en l’espace de 5 ans, l’a transformé  en démocrature tropicalisée. Vainqueur avec un score de 86% face à des adversaires qu’il s’est choisis, le  richissime homme d’affaires emprisonne à tour de bras. Mais ses agissements ont au moins un avantage : ça aura permis aux Béninois et plus généralement aux Africains de savoir que la démocratie n’est jamais acquise pour toujours. C’est une quête permanente ; raison pour laquelle il faut toujours rester en éveil.  Si on ajoute à ces mauvais exemples des cas comme  ceux d’Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), d’Alpha Condé (Guinée Conakry) ou d’Omar Ismaël Guelleh (Djibouti) qui a raflé la mise avec 98,5%, il y a de quoi désespérer de ceux qui nous dirigent.

Fort heureusement, dans cet océan démocratique tourmenté, il existe quelques îlots de stabilité et de bonne gouvernance. Exemple : le Cap-Vert. Voilà en effet un petit pays de 4000 kilomètres carrés pour moins de 600 000 habitants qui fait son trou depuis de nombreuses années  et qui a connu l’alternance à plusieurs reprises, mettant  un peu de bémol dans ce pessimisme ambiant. Le pays de Cesaria Evora a organisé hier dimanche une élection pour renouveler les 72 membres de son Assemblée nationale, des sièges  que se disputent les deux partis majeurs que sont le Mouvement pour la démocratie (MPD) et le Parti africain de l’indépendance du Cap-Vert (PAICV).  Le Premier ministre sortant est du MPD et si le PAICV devait l’emporter, Janira Hopffer Almada deviendrait la première femme chef du gouvernement dans ce pays insulaire. 

 

 

Une véritable pépite donc à tous points de vue pour ce petit Etat lusophone membre de la CEDEAO, à la fois sur le plan démocratique mais aussi sur celui de la gouvernance économique et de l’environnement. Un petit paradis terrestre prisé par les touristes mais qui est, peut-être pour cette raison, frappé par le Covid-19. Dans le récent classement du Think Tank américain Freedom House, qui mesure les libertés publiques  et la démocratie à travers le monde, le Cap-Vert fait même partie du top 10 avec un score de 92 sur 100, donc mieux même que la France avec ses 90 points. Un exemple à suivre donc.

La Rédaction

Dernière modification lelundi, 19 avril 2021 21:57

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