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Education en situation de crise : Plaidoyer données en main pour mieux défendre les filles

 

Les attaques terroristes et les conflits armés ont pour conséquences la fermeture des écoles et la déscolarisation des enfants. Cette situation pénalise notamment l’éducation des filles même si les données statistiques sont souvent inexistantes pour l’étayer. C’est pour pouvoir illustrer ce problème avec des chiffres qu’a été initié le projet «Plaidoyer guidé par des données pour l’éducation des filles dans les situations de crise en Afrique». Porté par l’Initiative Pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF), ce projet a été lancé le 30 avril 2021 à Ouagadougou sous le patronage effectif de la première dame, Sika Kaboré.

 

 

 

 

Plus d’un million de déplacés internes dont 40% d’enfants ; plus de 2 200 écoles fermées affectant 300 000 élèves. Ce sont là quelques données officielles récentes sur l’impact socio-éducatif de la crise sécuritaire qui secoue le Burkina depuis 2015.

 

Derrière ces données, se cache une situation peu souvent évoquée et moins reluisante pour les enfants, estime le représentant pays de l’ONG Plan international, Yaouba Kaigama. Selon lui, les filles sont les plus vulnérables, victimes comme elles sont de violences basées sur le genre, de discrimination, de mariage forcé et précoce, de manque d’accès aux soins de santé et à la gestion de leur hygiène menstruelle, etc. Ce sont autant d’obstacles qui limitent l’accès des filles à une éducation de qualité.

 

Les solutions à cette situation passent par des actions de plaidoyer de la part des décideurs et des politiques. Mais encore faut-il que des données détaillées sur ce fléau soient disponibles! C’est pour répondre à cette préoccupation que l’IPBF a élaboré le projet « Plaidoyer guidé par des données pour l’éducation des filles dans les situations de crise en Afrique».

 

Selon la présidente de l’IPBF, Ezoma Juliette Nathalie Bakyono, une enquête récente (décembre 2020 à janvier 2021) commanditée par Equal Measures 2030 (EM2030) dans le cadre du présent projet, a montré que les obstacles à l’utilisation des données probantes pour le plaidoyer en faveur de l’éducation des filles dans les zones à risque sont essentiellement liés à la difficulté de trouver des données officielles, fiables et spécifiques. Et là où ces données existent, il y a un manque de compétence pour les analyser et les mettre à la disposition des acteurs sur le terrain.

 

Et c’est d’ailleurs pour lever ces différents obstacles qu’un atelier de formation, qui a précédé le lancement du projet, a réuni différentes organisations de défense des droits des femmes. Au cours de cet atelier de 5 jours, les échanges ont porté sur la cartographie des données au Burkina et l’évaluation de leur qualité. Les participants ont pu améliorer leurs connaissances sur l’analyse des données statistiques et ont bénéficié d’un partage d’expériences réussies en matière de plaidoyer guidé par des données.

 

Une ébauche de plan de plaidoyer a donc été élaborée et trois groupes de travail, dont deux régionaux et un national, ont été mis en place pour les collectes d’informations.

 

Mis en œuvre sur une période de 14 mois, soit d’octobre 2020 à décembre 2021, le projet « Plaidoyer guidé par les données pour l’éducation des filles dans les situations de crise en Afrique », qui est financé à hauteur de 88 millions de nos francs par le gouvernement canadien, suscite un grand espoir pour les organisations féministes et pour des milliers de filles et d’adolescentes affectées par la crise sécuritaire. 

 

Sur le terrain, l’IPBF pourra compter sur Plan international Burkina qui a pris fait et cause pour l’éducation de la jeune fille à travers des projets similaires.

 

L’autre soutien de taille dont bénéficie l’IPBF pour la réussite de son projet, c’est sans conteste l’appui de la première dame Sika Kaboré qui apporte son leadership pour la cause des filles et qui a rehaussé, de sa présence, l’éclat de la cérémonie de lancement du projet. « Aujourd’hui, il est question d’égalité des chances pour tous et l’éducation des filles est une question qui m’est particulièrement chère », a indiqué la première dame, engagée à tout donner pour accompagner la mise en œuvre du projet.

 

 

Bernard Kaboré

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