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Sommet de Paris sur les économies africaines : Le meilleur remède c’est d’abord une gouvernance vertueuse

 

J’ai appris que ceux qui sont censés nous diriger sont depuis hier à Paris pour un sommet sur le financement des économies africaines, avec pour rêve secret de voir annulées - totalement ou partiellement - les dettes contractées par  nos Etats.

 

Et le prétexte est tout trouvé : la récession due au Covid-19, qui est né il y a seulement deux ans.  Vos dettes, vous allez les régler pian. Covid ou pas Covid. Annulation pour annulation, il ne faut pas rêver. Les dettes que nous avons contractées auprès des pays nantis et des institutions financières, qu’en avons-nous fait, si n’est les utiliser pour faire des dépenses somptuaires  qui ont toujours alimenté la corruption et la gabegie ?. Les aides budgétaires que nous mendions sont constituées par les économies de bas de laine des vieilles Françaises qui consentent à mettre un euro dans la corbeille.

 

Il faut que nous, Africains, apprenions à balayer à nos propres portes, en nous abonnant à une gouvernance vertueuse, une pratique qui n’est jusque-là pas la vertu la mieux partagée chez nous. Il y a un mois de cela, l’on faisait cas, dans la région du Centre-Nord, notamment dans la commune de Pissila, de détournement de vivres destinés aux déplacés. Parmi les cinq personnes indélicates, un responsable de l’action sociale de la mairie. Au Congo, le président  Sassou, au pouvoir depuis 37 ans, vient de nommer son fils Denis Christel à un ministère taillé à sa mesure, celui de la Coopération internationale et du Partenariat public/privé. Au Mali, l’Union européenne vient de refuser son soutien à Bamako parce qu’elle aura constaté que 75% des militaires maliens touchent au billetage,  l’intendance militaire, ce qui ouvre la porte à bien des malversations. Constat aura été fait que dans ce pays  en proie au terrorisme, il y a 6 541 soldats fictifs avec un préjudice estimé à 70 milliards de nos francs entre 2013 et 2021.

 

 Pour une économie qui se veut performante, quoi de plus normal que de s’endetter… à condition d’apprendre à s’en acquitter. Du reste, s’il y avait une rigueur et de la vertu dans la gestion sous nos tropiques, il y a longtemps qu’on se serait passé de l’habitude compulsive de nous endetter. Et pour une fois, je suis d’accord avec le président Patrice Talon qui dit qu’il ne veut pas d’annulation. De même que « le carême est court pour celui qui a une dette à payer à Pâques » (proverbe espagnol), il n’en demeure pas moins que « le beau moment d’une dette, c’est quand on la paie » (proverbe russe).

 

 

Issa K. Barry

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