Menu

Cent premiers jours du mandat de Roch: Toujours des inquiétudes

Candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020, le Dr Aimé Claude Tassembédo, dans les lignes qui suivent, fait une analyse de la situation nationale, cent jours après le début du deuxième mandat de Roch Marc Christian Kaboré. Un bilan sans complaisance à travers les questions sécuritaires, d’éducation et demploi des jeunes.

 

 

Cest avec dévouement que nous avions, au soir du 22 novembre 2020, accepté le choix du peuple burkinabè à lissue de l’élection présidentielle de renouveler sa confiance en la personne de Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, et à son programme politique. Au seuil des cent jours de son mandat, ayant été candidat indépendant à cette élection présidentielle passée, nous navons pas eu de complexe à reconnaître notre défaite.

Il est de notre devoir de donner notre point de vue sur le débat politique qui prévaut face aux défis majeurs qui simposent, à savoir les questions sécuritaires, d’éducation et demploi des jeunes.

De façon générale, cest avec regret que nous avons constaté une absence de levier sur lequel le président sest fondamentalement appuyé jusque-là.

On assiste à la continuité dune politique molle avec comme caractéristique, face à ces défis, lexpression dintentions et pas de perspective  de solutions durables.

 

1- Dans le domaine sécuritaire : bien que larmée ait évolué dans son organisation et engrangé des victoires certaines on assiste à une recrudescence des violences et attaques meurtrières avec les déplacements de population de plus en plus inquiétants.

En gestion de crise : nous sommes convaincus que le chef de lEtat dispose de compétences avérées au sein de sa majorité pour y réfléchir et mettre en œuvre leffort conjugué de laction militaire et de la diplomatie.

          

Une politique plus dynamique

 

 2- Sagissant de lemploi des jeunes, nous avons une dégradation progressive. Lespoir devient un vain mot. La situation des jeunes et de leur employabilité est précaire. Sinon comment justifierez-vous le suicide répété en milieu estudiantin !

Quelle attitude adopte lautorité politique face à ce niveau de détresse ! Sinon quun silence assourdissant. Nous sommes en droit dalerter le chef de lEtat pour quil dynamise et quil revoie sa politique, parce que la question sécuritaire est aussi économique, sociale, et politique. Pour aboutir à un début de solution il faut poser les bases dune relance économique. Malheureusement, cette vision dans le programme politique du chef de lEtat nest pas clairement exprimée.

 

3- Au niveau de l’éducation nous assistons à une politique de tâtonnement. Avec des tournées que nous estimons inopportunes au vu des profils dinstitutions et personnalités visitées. La question des examens et du rattachement du baccalauréat nest pas une urgence et pouvait être cernée dans la réforme globale de l’éducation pour larrimer avec le marché de lemploi. Il faut un instant quil sarrête pour réfléchir méthodiquement cette refonte de l’éducation en harmonie avec le milieu de lemploi.

 

Sinspirer des acquis de la révolution

 

Manifestement il faut un réveil, parce qu’à lissue des cent jours, nous restons toujours avec les mêmes inquiétudes bien quil ait été brillamment réélu.

Concernant la réconciliation nationale : Souvenez-vous que pendant la campagne présidentielle nous avions soutenu lidée selon laquelle : « il ny a pas un problème de réconciliation nationale ». Cest une tentative de distraire les Burkinabè par une problématique fictive. Cest une coquille vide. La preuve est quon poursuit jusqu’à présent des formes de résolution,  lesquelles nous mettent face à toute la contradiction obscure qui simpose. Il ny a aucune direction, aucune politique de réconciliation construite sur laquelle le chef de lEtat a véritablement la mainmise. Pour nous, cest un faux problème et à un faux problème, il ny a pas de solution possible. La problématique est quil y a des individus et des groupes dindividus dont certains sont toujours dans le système ; nayant pas changé de savoir-faire et savoir-être politiques, noyés dans larrogance politique, abusant de leur statut, ont commis ou commandité des crimes politiques, économiques, voire humains. Notre ultime souhait à ce jour, est de voir un élan de justice.

Pour cela, il faut sinspirer des acquis de la révolution daoût 1983, en sappropriant et dépoussiérant le système judiciaire des TPR (Tribunal populaire de la Révolution) tout en lui donnant des formes appropriées de juridiction exceptionnelle mais respectant les piliers démocratiques au lieu daller chercher des modèles au Rwanda, en Afrique du Sud, etc. En outre, Notre ferme conviction est que le ministère de la Justice et des Droits humains est compétent à gérer tous les dossiers. La création dun ministère de la Réconciliation, budgétivore et dont les résultats restent vains, est inutile et donc à supprimer.

Pour bien orienter son action politique et réussir son quinquennat le chef de lEtat doit, de notre point de vue, se focaliser sur la lutte contre la corruption et limpunité, agir en priorité sur la promotion de lemploi des jeunes.

- En urgence sur la sécurisation du territoire : il faut conjuguer stratégiquement les efforts militaires et diplomatiques pour une solution définitive et durable. Il ny a aucune inspiration diplomatique sur ce volet et cest dommage. Le ministère des Affaires étrangères est totalement en sommeil. Il faut pourtant, une diplomatie de résolution de la crise en amont des efforts des ministères de la Défense et de la Sécurité     

- A court et moyen terme. Relancer l’économie nationale avec lactivation de lemploi des jeunes. Les fonds alloués dans ce cadre peuvent être utilisés et optimisés autrement sous limpulsion dune politique volontariste du Président de la république.   

- A long terme réformer le système éducatif en revoyant la démarche : prioriser une concertation plus soutenue entre les partenaires sociaux de l’éducation, les promoteurs de lemploi, les représentants des élèves et étudiants et les parents d’élèves en vue de la conception dun TDR à discuter pendant les assises.  Pour cela, il faut abroger les décisions qui ont été prises sur l’éducation afin de créer une ambiance de confiance non seulement entre les partenaires sociaux de l’éducation et les gouvernants mais aussi entre gouvernants et acteurs.

 

Dr Aimé Claude Tassembedo

 

 

Dernière modification lelundi, 24 mai 2021 23:56

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut