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Coup de force au Mali : Cette Kati-là, elle commence à me les casser

 

Cette grande et belle bourgade au relief vallonné à une quinzaine de kilomètres de Bamako, j’ai eu l’agréable plaisir de la visiter en septembre 2014 en marge d’un atelier sur les industries extractives à Bamako. Un confrère malien nous a invités dans sa grande famille où nous attendait un grand plateau de riz accompagné de grosses tranches de poisson qui en disaient long sur les lois de l’hospitalité de rigueur en ces lieux. 

 

 

C’est dire que j’ai aimé. Une fois encore, Kati nous revient avec l’arrestation par les putschistes du président de la Transition,  Bah Ndaw, et de son premier ministre, Moctar Ouane, quelques heures seulement après la formation du nouveau gouvernement malien.

 

Quand on dit Kati, on pense rarement à son grand marché à bétail, mais plutôt à son camp militaire, Soundjata Kéita qu’il se prénomme, une véritable fabrique à putschistes dans un pays abonné aux coups d’Etat depuis 1968. Kati fait si peur aux dirigeants que beaucoup ont tenté de réduire la capacité de nuisance de cette contrée dont le nom est issu de la contraction du mot bambara « Katigueleni » pour caractériser la témérité et le côté rebelle de Kéné Bourama, son fondateur au XVIe siècle.  A sa prise du pouvoir, Ibrahim Boubacar Kéita même s’était mis à plastronner : « Kati ne fera plus peur à Bamako », se frappait-il la poitrine. On sait ce qui est advenu de lui. Ce sont les mêmes locataires de Kati qui l’ont poussé sans ménagement à la porte.

 

Avec les derniers événements, ces militaires, qui ont élu domicile dans cette ville – garnison, commencent à me les casser. Je vous assure. Sont-ils seulement formés à faire des coups d’Etat ? On se le demande. Et pourtant, pas plus loin qu’au centre du Mali, des groupes armés règnent en maîtres. Au lieu de passer le clair de leur temps à casser du civil, les Assimi Goïta et Cie, s’ils sont vraiment courageux,  gagneraient à aller combattre Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Et comme ils ont le malheur d’être aux portes de Bamako, qu’on les rapproche du cercle de feu ; à Kidal, à Aguelhoc ou à Ménaka par exemple. Si c’est pour la sécurité de Bamako, les policiers et les gendarmes s’en occuperont. Y en a marre à la fin de ces soldats d’opérette.

 

 

Issa K. Barry

Dernière modification lemercredi, 26 mai 2021 20:49

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