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Formation gouvernement inclusif au Mali: Première haie d’une course d’obstacles pour Choguel Maïga

C’est un Goodluck Jonathan satisfait qui a quitté hier Bamako après un séjour de 48h dans la capitale malienne.

Une décade après le sommet extraordinaire de la CEDEAO, le médiateur de l’organisation sous-régionale était de retour sur les bords du Djoliba pour le service après-vente.

A Accra, les chefs d’Etat, on se le rappelle, s’étaient contentés de suspendre le pays de ses instances, tout en sommant le colonel Assimi Goïta qui s’était accaparé du pouvoir le 24 mai de nommer un premier ministre civil, de former un gouvernement inclusif et de respecter les engagements pris sur la durée de la Transition avec notamment l’organisation de l’élection présidentielle en février 2022.

Sur ces trois points, le médiateur de la CEDEAO a obtenu des assurances, d’abord, du nouveau président de la Transition, puis de son Premier ministre, Choguel Maïga.

Celui qui était jusque-là le président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a promis un nouveau gouvernement inclusif d’ici dimanche, nonobstant les difficultés et les arbitrages inhérents à ce genre d’exercices.

C’est sans doute la première épreuve que le chef du gouvernement doit surmonter : contenter à peu près tout le monde sans pour autant faire un gouvernement congolais avec 57 ministres.

L’ex-banni de la classe politique malienne, comme il se qualifiait lui-même jadis, a aussi promis d’ici six semaines un nouveau plan et un nouveau chronogramme qui seront présentés au Conseil national de la Transition (CNT), l’organe législatif de cette période transitoire.

Il faut espérer que toutes ces promesses seront tenues puisque la formation de ce nouvel exécutif de large consensus apparaît comme la première haie d’une véritable course d’obstacles qui est engagée pour tenir dans ces délais démentiels vue l’immensité du chantier qui attend les nouveaux architectes de la Transition dans un pays toujours miné par le terrorisme. Il est notamment prévu, en ce qui concerne les élections, l’élaboration d’une nouvelle constitution, la mise à jour des listes électorales et la modification du code électoral.

Neuf mois, c’est demain, et ce qu’il faut surtout craindre, c’est qu’avec ces pressions tous azimuts de la CEDEAO, de l’Union africaine (UA) et même de la communauté internationale, on finisse par confondre vitesse et précipitation en escamotant le processus électoral, chose qui ferait le lit des contestations post-électorales.

C’est en réalité le vrai danger qui guette le Mali, et on peut être sûr que la CEDEAO n’accordera pas une quelconque prolongation à l’attelage Goïta-Maïga.

Pour toutes ces raisons, Goodluck a beau être rassuré, il doit sans doute continuer à surveiller cette situation malienne comme le lait sur le feu.

 

Hugues Richard Sama

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