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Mahamat Idriss Déby à Paris : Une visite enveloppée d’un voile de pudeur

 

Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien vouloir cacher pour instaurer un huis clos hermétique  au point que même la presse n’ait pas eu accès à la cour d’honneur de l’Elysée où, habituellement, les journalistes font le pied de grue pour recueillir les propos du maître de céans et de ses hôtes de marque ?

 

 

C’est la question qu’on est en droit de se poser au regard de la très grande discrétion qui a entouré la visite du président tchadien, Mahamat Idriss Déby,  hier lundi 5 juillet 2021 à Paris.

 

Discrétion plutôt paradoxale, l’objet du séjour étant bien officiel et d’un grand intérêt public.

 

Le chef du Comité militaire de transition (CMT) s’est en effet rendu sur les bords de la Seine, en sa qualité de président en exercice du G5 Sahel, pour préparer le prochain sommet, qui devrait se tenir les 8 et 9 juillet prochains en France.

 

En entourant ce séjour d’un petit voile de pudeur, tout se passe comme si Jupiter avait désormais presque honte de s’afficher publiquement avec celui qu’il a adoubé il n’y a pas si longtemps.

 

Et c’est certainement la mort dans l’âme qu’il s’est résolu à cet exercice d’évitement des médias, lui qui, d’ordinaire, affectionne claironner devant écrans et micros.

 

Après le décès au combat du maréchal-président du Tchad, Idriss Déby Itno, le 20 avril dernier, le Coq gaulois a en effet pris sous son aile protectrice l’héritier du trône, qui s’est aussitôt emparé du pouvoir à N’Djamena.

 

 « La France ne laissera jamais personne, ni aujourd'hui, ni demain, remettre en cause la stabilité et l'intégrité du Tchad », avait même prévenu, d’un ton martial, Macron aux obsèques de « Super Déby ».

 

Une position certes pragmatique au regard de la position du Tchad dans la stratégie de lutte contre le terrorisme dans le Sahel, mais qui sonnait comme un soutien aveugle à ce qui n’était rien d’autre qu’un coup d’Etat comme les autres.

 

Il avait beau faire un rétropédalage face à la levée de boucliers, le mal était déjà fait. Et on a bien peur qu’il ne puisse pas contrecarrer « le plan de succession » qu’il avait décrié mais qui est en train d’être échafaudé à N’Djamena.

 

Sitôt adoubé, « le bon petit » de Manu semble déjà sentir le soufre.

 

Or, il faudra bien qu’Emmanuel s’y fasse en se coltinant avec pendant un bon bout de temps, théoriquement jusqu’à la fin de la transition, qui ne doit pas excéder 18 mois.

 

En attendant, si ce n’est pas l’amour fou des débuts, il leur faudra bien apprendre à travailler ensemble, notamment sur le retrait progressif de Barkhane, dont Emmanuel Macron développera sans nul doute le modus operandi au cours de ses prochaines retrouvailles  avec ses homologues de la bande sahélo-saharienne.

 

Alain Saint Robespierre

 

Dernière modification lemardi, 06 juillet 2021 21:07

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