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Présidentielle zambienne : Scrutin qui fait peur

 

Hier jeudi 12 août 2021, les 7 millions d’électeurs zambiens se sont rendus aux urnes pour départager une nouvelle fois les deux grosses pointures politiques du pays. D’un côté, le président sortant, Edgar Lungu, qui brigue un 3e mandat, et de l’autre son challenger et principal opposant, Hakainde Hichilema qui tente pour la 6e  fois d’installer ses pénates au palais présidentiel.

 

 

Si dans l’ensemble la journée électorale s’est déroulée dans le calme, on déplore néanmoins, selon certaines sources, une perte en vie humaine dans le nord-ouest du pays, près d’une station de vote. Certes, cette mort ternit cette présidentielle, mais beaucoup d’observateurs de la scène politique locale craignaient le pire au regard du climat préélectoral qui présageait le pire. En effet, en ce début d’août, les rivalités entre les partisans des 2 candidats les plus en vue sur les 16 prétendants à la magistrature suprême avaient provoqué la mort de 2 militants du parti au pouvoir, le Front patriotique. Il faut dire que la campagne électorale, en lieu et place du débat d’idées et de programmes de gouvernement, a été marquée par l’affrontement de milices des 2 camps, armés de machettes et de haches ; celles-là mêmes qu’on surnomme les « cadres ».

 

Cette course au pouvoir s’est aussi déroulée sur fond de considérations ethniques et régionalistes qui ont contribué à exacerber une compétition à l’issue très incertaine. Il faut dire aussi qu’entre les deux hommes, le rapport de force est depuis longtemps assez équilibré. On se rappelle qu’en 2016, l’actuel président sortant, Edgar Lungu, avait remporté le scrutin de justesse avec seulement 13 000 voix de plus que son concurrent. C’est donc la peur au ventre que les Zambiens ont abordé cette présidentielle et vivent dans la hantise d’une crise post-électorale. Cette appréhension est légitime au regard de l’animosité que se vouent les deux rivaux. Pourtant, c’est une situation dont la Zambie n’a pas besoin, surtout dans ce contexte de crise économique et financière dans laquelle elle est plongée, ce qui fait d’elle le premier pays africain à être en défaut de paiement depuis l’apparition de la maladie à coronavirus.

 

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification lemardi, 17 août 2021 22:20

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