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Sommet de la CEDEAO sur le Mali: Un sursis qui soulage Bamako

Elles ne s’étaient pas officiellement exprimées sur le sujet. On sait depuis hier ce qu’elles pensent.

Trois jours après le 60e sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui s’est une fois de plus penchée sur le cas malien, les autorités de la transition ont donné leur lecture de la situation.

Dimanche à Abuja, les chefs d’Etat de l’organisation régionale ont enjoint au président Assimi Goïta de respecter la date du 27 février 2022, initialement prévue pour l’organisation des élections présidentielle et législatives, faute de quoi de nouvelles sanctions seraient prises dès la fin décembre 2021. Une nouvelle liste de responsables maliens susceptibles de subir les foudres de la CEDEAO est même en cours d’élaboration. Une première batterie de sanctions, on se rappelle, avait été élaborée pour geler les avoirs et interdire les déplacements à l’étranger de nombreuses personnalités de la transition, à l’exception notable du locataire du palais de Koulouba et de son ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop; sans doute pour ne pas rompre définitivement le fil du dialogue.

Ce mercredi 15 décembre 2021, sur les ondes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM), le chef de la diplomatie malienne s’est dit soulagé que des sanctions supplémentaires n’aient pas été prises. « Le fait que ces mesures aient été différées pour permettre aux Maliens d’aller aux assises et de revenir à la communauté régionale avec un chronogramme est un pas important. La date du 27 qui est réitérée dans le communiqué de la conférence des chefs d’État et de gouvernement est une position de principe de l’organisation. À mon avis, il faut dépasser cela », a déclaré Abdoulaye Diop.

Il est vrai qu’au stade actuel, on ne voit pas trop comment cette échéance pourrait être respectée. Personne n’est dupe, pas même les dirigeants de la CEDEAO qui maintiennent sans doute la pression pour que la transition ne tire pas trop en longueur et que le colonel Goïta ne cède pas aux chants des sirènes qui préconisent même une transition  de cinq ans.

Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne, la tenue des assises nationales, boycottées d’ailleurs par une bonne partie de la classe politique et de la société civile, n’est qu’une manœuvre dilatoire, et le problème de l’insécurité évoqué par certains, un argument spécieux dans la mesure où c’est toujours dans ces conditions que le pays a organisé ses élections depuis une dizaine d’années. Et ce n’est pas demain que la situation reviendra à la normale.

Bamako doit donc donner des gages de bonne foi en proposant très rapidement un «calendrier alternatif», promis par Assimi Goïta lui-même au plus tard le 31 janvier 2022,et réitéré par Abdoulaye Diop. Il faudrait également que cet agenda soit  raisonnable si le Mali ne veut pas voir s’abattre sur lui l’épée de Damoclès de Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la CEDEAO, qui pend sur sa tête.

 

 

Hugues Richard Sama

 

Dernière modification lesamedi, 18 décembre 2021 14:19

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