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Saisie de lingots d’or à Addis-Abeba: Sombre trafic autour du métal jaune nigérien

Comment cela a-t-il été possible?

C’est la question qu’on ne peut manquer de se poser au sujet de cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre et de salive au Niger.

Début janvier, une grosse quantité d’or a en effet été frauduleusement sortie du pays mais, fort heureusement elle a été saisie à l’aéroport d’Addis-Abeba alors que la précieuse cargaison devait transiter pour continuer à Dubaï.

En tout cas, ce ne sont pas moins de 1 400 kg de lingots pour une contre-valeur estimée de 60 milliards de francs CFA qui ont été saisis. Presque une tonne et demie du précieux métal donc! Ce ne sont quand même pas quelques sachets de kilichi  qu’on peut facilement enfourner dans sa valise. Et les questions, nombreuses, fusent. A qui appartient le colis? D’où vient-il exactement? Quel rôle le petit émirat pétrolier du golf persique a-t-il joué dans cette affaire d’autant plus ténébreuse qu’aucun document officiel n’accompagnait la cargaison ? Depuis quand ce trafic a-t-il cours?

En attendant d’avoir des réponses à ces nombreuses interrogations, on ne peut que se féliciter que les autorités aéroportuaires éthiopiennes aient fait pièce à ce qui semblait être l’œuvre d’une collusion mafieuse internationale avec, hélas, des complicités locales. On imagine difficilement en effet qu’un tel fret puisse quitter l’aéroport Hamani-Diori de Niamey sans que des maillons importants de cette chaîne  aient joué un rôle majeur. La preuve, sous réserve  des enquêtes administratives et judiciaires à venir quelque 80 douaniers, policiers, gendarmes et agents des Eaux et forêts en poste à l’aéroport ont tous été démis de leurs fonctions et affectés ailleurs. Autre mesure conservatoire :  les autorités nigériennes ont décrété le gel, jusqu’à nouvel ordre, de tous les permis miniers en cours dans le pays.

Il faut donc espérer que toute la lumière sera faite sur cette histoire, car ce qui vient de se passer est particulièrement criminel, connaissant la situation dans laquelle se débat le Niger, en proie au terrorisme depuis une dizaine d’années et sous le coup  de dures sanctions économiques commerciales et financières de la CEDEAO et de nombre de ces partenaires suite au coup du général Abdourahamane Tchiani qui a renversé le 26 juillet 2023 le président Mohamed Bazoum. Gageons surtout que toutes les personnes impliquées, si leur responsabilité est indiscutablement établie, seront châtiées à la hauteur de ce forfait qui n’honore nullement le Niger.

On en est d’ailleurs à se demander  si cet or ne proviendrait pas de mines illégales, qui sont contrôlées par les hordes terroristes qui ont fait main basse sur le Sahel et se nourrissent de nombreux trafics, que ce soit de cigarette, de drogue ou de matières premières comme l’or, voire d’êtres humains.  Malheureusement, dans cette Afrique minée par la corruption, on trouvera toujours  des fonctionnaires indélicats qui ne pensent qu’à leurs panses pour jouer ce jeu sordide au détriment de toute la Nation.

 

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lelundi, 29 janvier 2024 23:24

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