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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (649)

Audit ministère de la Défense au Niger: Les compensations financières ne doivent pas tuer l’action publique

L’affaire avait fait grand bruit sous l’ancien président Mahamadou Issoufou. Un audit réalisé au ministère de la Défense en février 2020 avait révélé que plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, 70 pour être précis, avaient été soutirés du Trésor public par des fournisseurs indélicats de matériel militaire. Et ce, à travers des surfacturations, des fausses factures et des commandes non livrées entre 2014 et 2019.

Mais alors que les Nigériens attendent depuis un procès sur cette affaire, voilà qu’on apprend que l’Etat du Niger a renoncé à se constituer partie civile après avoir mené des tractations financières avec les fournisseurs ;

autrement dit, le Niger a préféré récupérer tout ou partie des sommes en question.

Mais cet arrangement à l’amiable ne met pas pour autant fin à la procédure pénale dans laquelle cinq des principaux mis en cause ont été inculpés d’atteinte à l’accès d’égalité des candidats aux marchés publics.

Compensation pour compensation, il est en effet bon que l’action judiciaire aille à son terme pour qu’on ait le fin mot de cette histoire qui est d’autant plus criminelle qu’elle est intervenue alors que le pays est embourbé jusqu’au cou dans la crise sécuritaire depuis une dizaine d’années.

Et pendant que les soldats se font attaquer quotidiennement sur le terrain et que les civils aux mains nues sont massacrés par des hommes sans foi ni loi, voici que des délinquants au col blanc, qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts, s’en donnent à cœur joie dans des affaires pas nettes, le pays dût-il en souffrir.

On espère donc que les coupables seront châtiés à la hauteur de leur forfait pour décourager à jamais ceux qui, à l’avenir, seront tentés d’emprunter la même voie opaque.

En réalité, ce qui se passe au Niger est symptomatique de ce qui se passe dans la gestion du budget de la défense dans nos différents pays du Sahel, au Mali et au Burkina notamment.

Déjà en temps de paix, c’est le temple de l’opacité où le secret défense est brandi à tout-va pour justifier parfois l’injustifiable.

En situation de guerre, comme c’est le cas en ce moment, c’est la porte ouverte à toutes sortes de petites et grosses magouilles, impliquant parfois la haute hiérarchie militaire et des responsables politiques de premier plan.

Passe encore à la limite si le matériel livré est de bonne qualité. Or, force est de reconnaître que c’est parfois du toc et de  la véritable quincaillerie qui sont livrés au grand dam des combattants, qui tombent comme des mouches au champ d’honneur.

Il est vrai que, sous toutes les latitudes, les périodes de conflit sont propices aux bonnes affaires, mais quand ce sont les premiers responsables de notre sécurité qui se rendent coupables de telles bassesses, il y a comme une forme d’inconscience bien africaine qui dépasse parfois l’entendement.

Il faut au moins reconnaître au Niger le courage d’avoir levé le lièvre à travers l’audit mené par l’inspection générale des armées. Espérons que d’autres pays en prendront de la graine et apporteront de la transparence dans un secteur où les fins limiers de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ne sont pas toujours les bienvenus.

 

 

Hugues Richard Sama

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Violences électorales de 2020 : Une enquête qui va faire des vagues sur les bords de la lagune Ebrié

 

Après quelque 6 mois d’investigations, l’Unité spéciale d’enquête sur les violences en rapport avec la présidentielle de 2020 a rendu publiques les conclusions auxquelles elle est parvenue. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cela va provoquer de nouvelles vagues sur les bords de la lagune Ebrié.

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Dans notre édition du 15 décembre dernier, nous annoncions « un voyage potentiellement électrique » que s’apprêtait à effectuer le président français qui devrait arriver à Bamako aujourd’hui, avant d’ajouter : « Voici un toubab qui n’aura pas droit au djatiguiya (l’hospitalité malienne). » 

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Pour un faux départ, c’en est vraiment un ! En effet, aussitôt réunis, ils ont été congédiés pour élaborer des propositions de thèmes et de sujets devant meubler ce que l’on peut appeler un troisième round du dialogue politique en Côte d’Ivoire. Il s’agit des 21 partis les plus représentatifs de l’échiquier politique ivoirien. Ils se sont rapidement rencontrés ce 16 décembre à Abidjan sur invitation du Premier ministre, Patrick Achi. Ils doivent poursuivre le dialogue politique entamé depuis 2019, sur l’initiative du président Alassane Ouattara.

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Coup de théâtre au procès en appel des assassins de Floribert Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana ! Un prévenu qui avait été jugé et condamné par contumace en 2011, en l’occurrence Paul Mwilambwe Londa, rentré de son exil belge le 2 décembre dernier et appelé à la barre mercredi passé, cite l’ancien président Joseph Kabila parmi les hautes personnalités qui ont voulu le forcer au silence dans cette affaire. En effet, outre John Numbi, inspecteur général de la Police au moment des faits, et Joseph Ponde, ancien auditeur général des Forces armées de la RDC, Paul Mwilambwe met en cause Joseph Kabila qui, dit-il, lui avait demandé de taire tout ce qu’il savait de ce meurtre des 2 militants des droits humainsen juin 2010.

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