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Regard sur l'actualité

Regard sur l'actualité (652)

CAN 2023: La sécurité, l’autre défi de la Côte d’Ivoire

A  partir du samedi 13 janvier 2024, la Côte d’Ivoire deviendra un immense parc zoologique.

La 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), qui était censée se jouer en 2023 mais a été reportée de six mois en raison des mauvaises conditions climatiques de la période des vacances, démarre en effet ce week-end.

Pendant un mois, les 24 équipes qualifiées vont rivaliser de combativité et d’ardeur pour arracher le trophée le plus convoité de l’Afrique du foot.

Comme à chaque CAN, on aura le sentiment de faire une excursion dans les forêts et les savanes du continent, dans la mesure où nombre de formations ont pour nom un animal, à commencer par le pays hôte, les Eléphants de Côte d’Ivoire. Viennent ensuite, entre autres, les Etalons du Burkina; les Super Eagles nigérians ; les Aigles du Mali, ceux de Carthage de Tunisie ; les Lions indomptables du Cameroun ; les Lions de l’Atlas du Maroc, les Lions de la Teranga du Sénégal;  les Fennecs d’Algérie; les Palancas Negras (antilopes noires) de l’Angola, le Syli (Eléphant)  guinéen, les Léopards de la RDC, les Scorpions de la Gambie et les Requins bleus du Cap-Vert. Si on excepte quelques cas, c’est vraiment le règne des animaux.

Entre la force de l’éléphant, la vitesse de l’étalon, la combativité du lion, la vivacité de l’aigle ou  la ténacité du scorpion, la bataille sera rude.

D’ores et déjà, à 48h du début de la compétition, on peut dire que les conditions sont réunies pour que la fête du football soit belle. Les autorités ivoiriennes n’ont pas lésiner sur les moyens, à commencer par le président ADO lui-même qui en a fait une affaire personnelle. A la faveur du dernier remaniement, n’a-t-il pas confié le maroquin du Sport au Premier ministre Robert Beugré Mambé lui-même, preuve s’il en était que cette CAN est une véritable affaire d’Etat ?

Qu’il s’agisse des infrastructures sportives, notamment les stades, que celles hôtelières ; routières, à J-2, du coup d’envoi, tout semble indiquer, sauf grain de sable de dernière minute, que la machine est bien huilée et est prête à démarrer.

Reste un autre défi, non moins important, celui sécuritaire. Certes, la Côte d’Ivoire, à l’image des autres pays de la côte ouest-africaine, n’est pas submergée par le flot terroriste qui ravage le Sahel, mais on ne saurait oublier que le pays d’Houphouët est adossé au Mali et au Burkina, deux pays qui sont littéralement embourbés dans cette crise sécuritaire et humanitaire et qui se débattent comme ils peuvent pour en sortir. Le pays lui-même a subi de par le passé plusieurs attaques, notamment à Grand- Bassam le 13 mars 2016 qui ont fait 19 victimes civiles et militaires.

Pour cette CAN, près de 20 000 éléments ont été mobilisés pour assurer la sécurité non seulement des acteurs mais aussi des milliers et des milliers de supporteurs qui vont déferler de tous les quatre coins du continent si ce n’est du monde.

Il ne reste donc plus qu’à souhaiter que le spectacle soit au rendez-vous et qu’au soir du 11 février le meilleur gagne.

 

Hugues Richard Sama

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Présidentielle sénégalaise: 79 candidats en attendant l’essorage des Sages

Ce n’est pas une présidentielle, c’est pratiquement le marché Sandaga. Ils ne sont pas en effet moins de 70, 79 selon Le Soleil de Dakar, a avoir fait acte de candidature à la présidentielle du 25 février 2024.

Les prétendants à la magistrature suprême avaient jusqu’à mardi minuit pour déposer leur dossier, composé des parrainages d’électeurs ou d’élus et d’une caution de 30 millions de francs CFA.

A l’heure dite, c’est un véritable contingent qui aspire à présider les destinés du Sénégal. Il y a bien sûr ceux qui sont connus, à commencer par le Premier ministre Amadou Ba, candidat de Benno Book Yakaar et dauphin désigné du président Macky Sall.

Parmi ses challengers, l’opposant irréductible Ousmane Sonko, et les professionnels de l’affaire dont Idrissa Seck ; Khalifa Sall ; Karim Wade, les anciens chefs du gouvernement Mohammed Boune Abdallah Dione et Aminata Touré ; l’ancien chef de la diplomatie Cheikh Tidiane Gadio ainsi qu’Aly Ngouille Ndiaye, plusieurs fois ministres sous Macky Sall.

 A côté de ces têtes d’affiche, une flopée d’illustres inconnus dont on se demande bien ce qu’ils viennent faire dans ce peloton particulièrement touffu de la course à la présidentielle.

Fort heureusement, il y a un obstacle à franchir pour tout ce beau monde, celui du Conseil constitutionnel qui devrait dresser la liste définitive des postulants au plus tard le 20 janvier.

Nul doute que cette liste des 79 sera particulièrement essorée pour n’en retenir que quelques-uns.

D’ores et déjà la question que tout le monde se pose est de savoir si la candidature d’Ousmane Sonko sera acceptée par les grands juges.

Condamné à deux ans de prison ferme pour «corruption à la jeunesse» dans l’affaire Adji Sarr, le leader du PASTEF a écopé ensuite de six mois de prison avec sursis pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.

Incarcéré pour atteinte à la sûreté de l’Etat depuis le 31 juillet dernier en même temps qu’il assistait à la dissolution de son parti, Ousmane Sonko a remporté une première bataille judiciaire avec la décision du Tribunal de grande instance de Dakar qui a décidé le 14 décembre dernier de l’annulation de sa radiation des listes électorales. Mais il faudra attendre le verdict des Sages pour se fixer définitivement sur son sort. Encore que son sort il doit déjà le connaître. Son dossier ne comporte en effet ni les parrainages ni la caution exigés.

On se demande donc si ce n’est pas une énième provocation de l’enfant terrible de Ziguinchor pour définitivement convaincre ses militants qu’on veut à tout prix lui barrer la route du palais présidentiel. On imagine déjà toute la violence que le rejet de sa candidature pourrait susciter de nouveau. Mais on n’en est pas encore là.

 

Hugues Richard Sama

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Bénédiction des couples du même sexe : Ce « cadeau de Noël » qui divise l’Eglise

Si c’était un cadeau de Noël, il faut croire qu’il a été offert au pire moment, ou du moins le moment a été mal choisi. Alors que les fidèles catholiques en l’occurrence se préparaient spirituellement à commémorer la naissance du Christ, le dicastère pour la Doctrine de la foi a publié le 18 décembre 2023 ce qu’ils appellent « Fiducia Supplicans », autrement dit « La confiance suppliante » qui fait des gorges chaudes depuis et qui fera sans doute date dans l’Eglise apostolique, romaine et universelle.

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Élections en RDC: Chronique d’un cafouillage annoncé

Il était écrit que ce jour de votes en République démocratique du Congo (RDC) serait chaotique.

44 millions d’électeurs étaient en effet convoqués aux urnes pour élire leur président,leurs députés nationaux et provinciaux ainsi que leurs conseillers municipaux, parmi quelque 100 000 candidats dont 19 prétendants à la magistrature suprême. Au nombre de ceux-ci, le président sortant  Félix Tshisekedi, l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege et Martin Fayulu, pour ne citer  que les quatre principaux.

Mais force est de reconnaître que le chemin qui mène aux urnes a été parsemé de nombreux obstacles qui se sont révélés dans toute leur ampleur en cette journée électorale du mercredi 20 décembre 2023.

La constante demeurait l’ouverture tardive de nombreux bureaux de vote. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait beau rappelé que les bureaux restaient ouverts jusqu’à ce que tous les électeurs puissent voter, le mal semblait déjà fait de Kinshasa à Lubumbashi en passant par Goma. A cela s’ajoutent des dysfonctionnements du dispositif électronique provoquant l’arrêt des votes; l’absence d’électeurs sur les listes électorales; et des cas de violence avec notamment des bureaux saccagés.

Rien de bien surprenant parce que la CENI faisait face à d’énormes défis logistiques pour convoyer le matériel dans les coins et recoins de ce pays-continent de 2,3 millions de km2 sans véritables infrastructures routières, de sorte  que nombreux sont les acteurs et observateurs de la scène politique congolaise qui voyaient le problème venir sans pouvoir y faire grand-chose. Ce qui devait donc arriver est arrivé.

Les bureaux de vote n’étaient pas encore fermés et la compilation n’avait pas débuté que déjà les principaux  adversaires de Fatshi ont dénoncé les «irrégularités» et le «chaos» du scrutin. Martin Fayulu  est même allé jusqu’à proclamer sa victoire, dénonçant le «désir» de la commission électorale  «de faire passer Tshisekedi».De quoi annoncer peut-être des lendemains électoraux plutôt houleux.

Le président sortant avait pourtant fait de cette échéance électorale une affaire personnelle,  lui, qui avait été élu dans des circonstance déplorables il y a 5 ans, à l’issue de «petits arrangements à l’africaine» comme avait dit l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian,  et qui se faisait un point d’honneur à organiser un scrutin irréprochable à tout point de vue. Hélas! Hélas! Hélas!

Mais  la RDC n’a pas le monopole de ces irrégularités qui peuvent parfois cacher des fraudes. Presque tous les pays africains sont coutumiers de cet état de fait, preuve d’une sorte d’improvisation électorale. Entre deux élections présidentielles, on a au moins 4 à 5 ans, mais c’est souvent à la dernière minute qu’on se réveille comme si on avait été surpris par le timing. Dans ces conditions, comment peut-on s’étonner que les choses se passent comme ce que l’on a pu observer hier en RDC?

 

Hugues Richard Sama

 

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Référendum constitutionnel au Tchad : Querelles entre « unionistes’’ et « fédéralistes »

 

Environ 8 millions de Tchadiens étaient appelés aux urnes ce 17 décembre pour un référendum constitutionnel. C’est assurément la première étape vers le retour à une vie constitutionnelle normale après la succession dynastique à Idriss Deby Itno, enrobée de bruits de bottes, le 20 avril 2021. Autrement dit, Mahamat Deby Itno fait, avec ce référendum, de grands pas vers la légitimation républicaine de son pouvoir.

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