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Congrès CDP : Juliette finalement candidate

 

Cher Wambi,

 

La semaine dernière, je te parlais du prochain congrès du CDP qui se préparait avec beaucoup de bruits de coulisses sur la succession d’Eddie Komboïgo. Nous sommes aujourd’hui dans la dernière ligne droite, car ces assises de l’ancien parti majoritaire sont prévues pour se tenir demain et après demain au Palais des sports de Ouaga 2000, et les rumeurs courent de plus belle sur le profil de son prochain président. A ce propos, j’ai vu circuler un document intitulé «note d’information» signé par le Secrétaire général par intérim du parti qui n’est autre que le président du comité d’organisation du congrès, le député Blaise Sawadogo.

 

 

Ce document fixe le mode de désignation du futur président du parti, les critères de son éligibilité et la composition du dossier de candidature. N’eût été la longueur du texte, je te l’aurais proposé en entier. A défaut de cela, contente-toi de retenir que le mode de désignation du président du CDP  se fera par consensus du collège des grands électeurs que sont les membres du Bureau politique national (BPN), du Haut Conseil et des députés du parti. En l’absence de consensus, il sera procédé à des votes. De quelle manière ? La note que j’ai vu passer reste muette. Elle précise par contre que les candidats malheureux au poste de président du parti ne sont pas d’office proposés au poste de vice-président.

 

Parmi les critères de désignation du président du parti je t’en cite quatre qui excluent, me semble-t-il, les militants lambda de la course :

 

-          Avoir une base solide dans sa province d’origine ;

 

-          avoir une  envergure politique nationale ;

 

-          avoir une vision et un leadership managérial ;

 

-          disposer d’un carnet d’adresses sur les plans national et international pouvant contribuer, d’une part, au rayonnement du parti et, d’autre part, favoriser les mobilisations des ressources financières au profit du parti, etc.

 

 Les dossiers  de candidature devraient avoir été déposés auprès du Secrétaire général par intérim du parti hier jeudi au plus tard à 19 heures. Le dossier de chaque candidat devrait comporter, outre la photocopie de la carte de militant, les reçus des cotisations des trois dernières années et une lettre de motivation qui décline la vision du candidat pour le parti les trois prochaines années.

 

J’espère, dans ma prochaine lettre, te dire dans quelles conditions le président  du parti a été  désigné ou élu et s’il pourra colmater les brèches des frictions internes qui menacent de faire imploser l’ancien parti majoritaire.

 

Cher Wambi, Comme tu le sais, après la suspension du 31 mars dernier, le procès du putsch manqué de septembre 2015 est annoncé pour reprendre mercredi prochain, 9 mai 2018 devant la chambre de première instance du tribunal militaire qui, exceptionnellement, siège dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 depuis le 27 février. Cette suspension avait été ordonnée par le président Seydou Ouédraogo suite aux déports du dossier de nombre d’avocats de la défense. La matière criminelle imposant l’assistance obligatoire d’un conseil auprès de l’accusé, cette suspension coulait de source afin que les diligences nécessaires soient faites pour constituer de nouveaux avocats aux côtés des accusés et leur donner le temps d’étudier le dossier avant que l’audience ne reprenne.

 

Mais durant cette trêve judiciaire, ce n’est pas le calme plat concernant ce dossier. En effet, la bataille s’est poursuivie et même se mène encore devant certaines juridictions supérieures. C’est le cas du Conseil d’Etat devant lequel l’avocat du général Gilbert Diendéré, Me Mathieu Somé, a introduit un recours en annulation du décret de nomination des juges du tribunal militaire pour excès de pouvoir. Et pour emporter l’adhésion des juges administratifs, l’avocat a soulevé deux moyens notamment :

 

le premier est articulé autour du principe de la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif et le Judiciaire. Me Somé a expliqué que lorsque le chef de l’Etat prenait son décret de nomination des juges du tribunal militaire de Ouagadougou, à aucun moment, l’avis du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n’a été requis. En procédant ainsi, en mettant entre parenthèses le CSM, l’Exécutif a opéré, selon l’avocat, une sorte d’immixtion dans les prérogatives du Judicaire.

 

Le second moyen porte sur la cosignature de ce décret par le ministre de la Justice, René Bagoro. Certes il peut contresigner certains documents, mais dans le cas d’espèce, Me Mathieu Somé estime que le ministre ne pouvait pas apposer sa signature sur le décret, car il est constitué partie civile dans ce procès, ce qui lui confère la double qualité de juge et partie. C’est comme si un plaignant, une victime, dans le traitement judiciaire de son dossier choisissait et nommait les juges devant connaître de l’affaire.

 

Ce recours en annulation était au rôle du Conseil d’Etat le vendredi 27 avril dernier. Mais le dossier a été renvoyé à une date ultérieure pour instruction complémentaire afin de permettre à l’Etat de déposer ses conclusions pour se défendre.

 

Il faut savoir, cher cousin, que ce recours n’est pas suspensif de la procédure puisque, le 9 de ce mois, la chambre de première instance devrait reprendre son audience. Mais pour Me Mathieu Somé, c’est au risque et au péril de ce tribunal, car il aurait été sage d’attendre que le Conseil d’Etat vide sa saisine afin d’en tirer toutes les conséquences, à savoir poursuivre la procédure ou la recommencer au cas où les juges administratifs prononceraient l’annulation du décret.

 

Dans le même temps, cher Wambi, Me Paulin Salambéré avait, pour sa part, saisi la chambre criminelle de la Cour de cassation et la Cour d’appel pour un recours en récusation du président et du conseiller de la chambre de première instance du tribunal militaire pour avoir eu à connaître du dossier dans la phase d’instruction.

 

Sur ce point, tu te, souviens, cher cousin, qu’en lieu et place de la chambre criminelle, c’était la présidente de la Cour de cassation qui avait rendu une ordonnance dans laquelle elle prononçait l’incompétence de sa juridiction de trancher la question de la récusation.

 

Mais je suis tombé des nues lorsqu’à son tour la Cour d’appel, sur la même question, a rendu une ordonnance le 18 avril dernier, notifiée le 2 mai à l’avocat requérant, dans laquelle la Cour d’appel se dit incompétente pour connaître d’une affaire qui doit être tranchée par la Cour de cassation.

 

Finalement il y a comme un imbroglio, cher Wambi, car on ne sait quelle juridiction doit examiner le recours en récusation, d’autant plus que, selon Me Paulin Salambéré, le tribunal militaire également s’était dit incompétent pour apprécier la demande de récusation.

 

C’est en tout cas dans ce contexte que devrait reprendre mercredi prochain l’audience du putsch manqué. Mais nombreux sont les professionnels du droit qui sont sceptiques quant à la reprise effective de ce procès à cette date, car il semble que certaines diligences n’ont pas été encore faites pour que l’audience puisse repartir du bon pied cette fois-ci.

 

 

 

Cher Wambi, tu l’as peut-être déjà appris, le conseil des ministres  du mercredi 2 mai 2018 a, entre autre décisions, adopté «un rapport relatif à la tenue de séances du conseil des ministres dans les régions.» Quoi de plus normal pour les gouvernants, cher cousin, que «d’échanger avec les populations sur leurs préoccupations et de constater de visu les différentes réalisations entrant dans le cadre du PNDES » pour reprendre un extrait du compte-rendu qui nous en a été fait. . On ne peut que se réjouir de ce souci de proximité expérimentée sous d’autres cieux, mais, comme l’enfer est pavé de bonnes intentions, je me pose quand même des questions sur la pertinence  de ces virées gouvernementales qui vont engloutir à chaque fois  des centaines de millions de francs CFA en frais de gîte, de couvert, d’essence, de perdiems, d’organisation et que sais-je encore ?  Autant de  briques qui auraient pu pourtant servir à construire les localités qui auront l’honneur de recevoir le Tout- Etat.

 

 Je me demande du reste, cher Wambi, si à un peu plus de deux ans de la fin de son mandat, Roch ne va transformer son tour du Faso des conseils des ministres en précampagne déguisée. Plutôt que de se promener un peu partout pour toucher du doigt une réalité qu’il est censé connaître depuis son bureau (à moins que les services déconcentrés ne servent à rien), il aurait été mieux de marquer le coup en déplaçant le CM à… Djibo.  Alors que nous perdons petit à petit le nord, alors que les uns après les autres, enseignants, policiers, magistrats désertent par vagues entières une région où les terroristes sont en train de se sanctuariser, quelle charge hautement symbolique de souveraineté et de réconfort des populations locales une telle session aurait eue !   Certes ça n’aurait pas suffi pour «terroriser les terroristes» selon la formule désormais consacrée du ministre de la Défense, Jean Claude Bouda, mais le chef de l’Etat aurait ainsi montré que l’autorité de l’Etat s’exerce encore sur chaque centimètre carré de notre territoire dont l’intégrité n’est pas marchandable, pas plus   avec les prétendus djihadistes que quiconque. Mais bon, ce n’est pas encore tard. 

 

 

 

A présent cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante

 

 

 

- Demain samedi 5 mai 2018 s’ouvre dans la cuvette du Palais des Sports de Ouaga 2000 le VIIe congrès du CDP. Un événement  politique qui suscite, depuis des mois, tant de conjectures aussi bien au sujet de l’unité du parti que sur les potentiels présidents au sortir de ce « rendez-vous de tous les dangers ». Qui d’Eddie Komboïgo, de Jean Koulidiati, de Boureima Badini, ou de Juliette Bonkoungou, pour ne citer que ces noms, aura l’onction des congressistes pour présider aux destinées de l’ancien parti au pouvoir ?

 

Interrogée  et même harcelée  lors d’une  interview parue dans l’édition du 30 avril dernier de notre confrère «Le Pays», Juliette Bonkoungou  lâchera un brin agacée : «Vous persistez, c’est une fixation ! Je n’ai pas fait acte de candidature, donc la question ne se pose pas».

 

Trois jours après cette déclaration, coucou, voilà Julie sur la ligne de départ :

 

en effet, selon une source bien introduite, la native de Koudougou a finalement fait acte de candidature dans la soirée  d’hier, date limite du dépôt des dossiers.

 

A l’origine de ce revirement de situation : une pression de femmes.

 

C’est que,  selon des indiscrétions émanant de l’entourage de la candidate, depuis la parution de son interview, de nombreuses voix féminines aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du CDP se sont élevées pour inviter leur «modèle politique» à reconsidérer sa décision. Alors, face à ce concert d’interpellations,  celle qui a toujours encouragé les femmes à se lancer dans l’arène politique a fini par franchir le Rubicon.

 

Alea jacta est ! 

 

 

 

- Le conseil des ministres du mercredi 2 mai 2018 a délibéré sur un rapport portant autorisation de ratification d’une convention d’entraide judiciaire en matière pénale et d’une convention d’extradition  entre le gouvernement burkinabè et le gouvernement français, toutes deux signées le 24 avril dernier. La dernière vise « à alléger et à  faciliter les procédures en matière d’extradition entre les deux pays ».

 

L’adoption dudit rapport intervenant à quelque cinq semaines du verdict de la chambre de l’instruction de la Cour d’appel sur la demande d’extradition de François Compaoré formulée par les autorités burkinabè, faut-il y voir un signe d’un retour forcé du « petit président » dans son Burkina natal où la justice veut l’entendre dans l’affaire Norbert Zongo ?

 

Réponse le 13 juin 2018.

 

 

 

- Des individus armés  ont semé la panique  mercredi dernier à Barsalogho où ils ont brutalisé des enseignants d’une école primaire et incendié le siège des Koglwéogo dans le village de Guiendbila. Deux jours après ces événements, le spectre d’une attaque djihadiste s’éloigne. Les groupes d’autodéfense de la province, aidés par ceux du Namentenga, qui ont organisé une battue dès la soirée du mercredi, ont en effet mis le grappin sur deux individus, présentés comme des bandits, qui auraient participé aux attaques.  Cuisinés par les gardiens de la brousse, ils ont livré le nom de 4 de leurs complices qui, eux aussi, ont été alpagués.  Ce qui n’a pas suffi à faire retomber la psychose au sein de la population. Les enseignants de la zone nord du Sanmatenga, frontalière  de la province du Soum frappée par le fléau terroriste, ont depuis déserté les écoles.

 

 

 

- Cette année, la journée mondiale de la liberté de la  presse coïncide avec les 20 ans du Centre National de presse Norbert Zongo (3 mai 1998). Pour marquer ces deux évènements, l’Association des  journalistes du Burkina (AJB), la Société des éditeurs de la presse  privée (SEP) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’information  et de la culture (SYNATIC) invitent tous les travailleurs des médias et tous ceux qui le  désirent à une opération de don de sang le samedi 5 mai 2018 à partir de 10 heures au Centre de Presse Norbert-Zongo.

 

 

 

- Ambiance fiévreuse à Samba dans la province du Passoré ce week-end : après une première édition qui a tenu toutes ses promesses l’année dernière, l’Association Buud Bangré de ladite localité organise en effet son deuxième «Festival des savoirs communautaires en culture et en sport» du 3 au 5 mai 2018 sous le haut patronage du président de l’Assemblée nationale. Prestations d’artistes, rue marchande, exhibition de masques constitueront le plat de résistance de ce menu socio-culturel dont le top de départ interviendra demain samedi. Habitants et ressortissants du patelin et des  environs, alliés, amis et partenaires au développement local, ne vous faites pas raconter l’événement  qui est en train de s’imposer comme un rendez-vous majeur dans l’agenda culturel de  cette partie du Burkina.

 

 

 

- Pour la neuvième fois, le benga sera à l’honneur et dans tous ses états à Gomboro. En partenariat avec l’association des ressortissants de la localité, l’Association Yiyé,  présidée par le Dr Clémentine Dabiré /Binso, qui n’est autre que l’épouse de Christophe Dabiré, plusieurs fois ministre sous Blaise Compaoré,  organise en effet les 4 et 5 mai 2018 la 9e édition de la foire du niébé du Sourou. «Mettre en relation les acteurs de la filière dans un grand marché afin de promouvoir la production et la transformation », tel est l’objectif global de cette manifestation qui se décline cette année sous le thème « Femmes rurales face au changement climatique ». Allez, benga chaud pour tous. Et « zoutez-moi de l’huile »

 

Toujours en pays san, mais cette fois-ci dans la province du Nayala, ce sont les gnimbouérés qui vont se trémousser à l’occasion des 72 heures de la danse traditionnelle féminine. Organisées par l’Association pour la sauvegarde de la culture féminine au Nayala, elles se tiendront du 3 au 4 mai 2018 au CELPAC de Toma. Autant dire que, entre deux frétillements de fesses,  le gnontoro va couler à flots 

 

 

 

- Retrouvailles et ambiance à gogo demain samedi 5 mai à Zagtouli  où se tiendra la fête coutumière ran-gnouga du Naaba Kaongo. Le même jour se tiendra le Napoussoum du Samande  Naaba Boulga de Tamsin à Toeibi, secteur 24 de Ouaga. A Komsilga, toujours ce samedi, aura lieu le Basga du naaba Boulga II.

 

 

 

- Géneviève Poda, veuve de Norbert  Zongo, a perdu sa mère le dimanche 29 avril 2018 à Ouagadougou. Une  veillée de prière est prévue le dimanche 6 mai au  domicile de madame Zongo à Pissy suivie du transfert du corps le lundi 7 mai au village de la défunte à Bouzo, département de Boura dans la Sissily. 

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification lemardi, 08 mai 2018 00:07

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