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Grogne Syndicats des Finances : Saran Sérémé entre en scène

Après une semaine de grève à l’issue de laquelle elle n’a pas eu gain de cause, la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie et des Finances (CS-MEF) est revenu à la charge cette semaine avec un sit-in. Cet arrêt de travail de 8h à 14h durant toute la semaine a pour objectif d’exiger du gouvernement des réponses à leurs revendications. Contrairement aux bruits qui circulent sur les réseaux sociaux sur une désolidarisation du Syndicat national des travailleurs des douanes (SYNATRAD), son secrétaire général, Mathias Kadiogo, par ailleurs SG de la coordination, assure que lui et ses camarades gabelous sont bel et bien de la partie. Le dossier a aussi vu l’entrée en scène de Saran Sérémé, le Médiateur du Faso, qui tente de renouer le fil du dialogue entre les deux parties.

 

Ni la pluie matinale du lundi 28 mai ni la « mise en garde » du gouvernement (à travers le communiqué sur l’illégalité du sit-in) n’ont réussi à changer le projet des agents des finances. En effet la CS-MEF fait son sit-in conformément au préavis déposé le vendredi 25 mai dernier, qui stipule que l’arrêt de travail va se faire de 8h à 14h, du lundi jusqu’en fin de semaine.

Au ministère des Finances, ce premier jour de sit-in donnait à voir à peu près le même décor que les jours de grève : un barrage de la Compagnie républicaine de sécurité est érigé devant l’entrée principale (face à la RTB) dudit ministère. Mais cela n’a pas fait reculer les participants au sit-in, bien au contraire ils se sont retrouvés à l’entrée côté radio nationale où il n’y avait pas de policiers. Mais impossible d’arracher le moindre mot à la centaine de militants qui étaient là ; tous parlent d’une même voix : « Nous attendons le retour de nos chefs qui sont en discussion avec les autorités. Donc on ne peut rien dire pour le moment ». Et quand on leur demande de quelles « autorités » il s’agit, la réponse est : « Nous n’en savons rien ». Entre-temps sur les réseaux sociaux, on apprend que le Syndicat des douanes n’est pas en sit-in. Les gabelous auraient-ils donc retourné leur tenue ? Auraient-ils abandonné les cinq autres syndicats ?

Pour en avoir le cœur net, nous contactons au téléphone le SG du Syndicat des douanes, Mathias Kadiogo. Voici ce qu’il nous a donné comme explication : « Le Syndicat des douanes ne boycotte pas le mouvement, on veut se donner du temps pour mettre en place notre stratégie. La coordination demeure unie ».

Autre site, autre réalité, la direction régionale du Trésor du Centre. Ici, le sit-in se fait dans les couloirs de l’institution à l’exception de quelques agents qui échangent à l’extérieur du bâtiment. « On est là mais on ne va pas travailler, il faut que le gouvernement nous prenne au sérieux », lance à haute voix l’un d’entre eux. Là aussi, c’est le même discours qui nous a été tenu : « Nous sommes en négociation avec les autorités, on ne peut rien dire pour le moment ».

 

Le Médiateur du Faso, l’autorité mystérieuse

 

Mais de quelles autorités s’agit-il au fait ? De la ministre des Finances ? Du Premier ministre ? La « mystérieuse autorité » n’est personne d’autre que le Médiateur du Faso, Saran Séré/Sérémé. « Elle a bien voulu se saisir du dossier et nous proposer sa solution. Nous saluons cette initiative et lui en sommes reconnaissants », a confié le SG de la coordination à sa sortie d’audience qui a duré 5 heures. Pour celui qui a conduit la délégation, l’espoir est permis. « Après avoir entendu le Médiateur, nous restons confiants ». Nous acheminons-nous donc vers l’arrêt du sit-in ?Réponse de Mathias Kadiogo : «Pour le moment, par mesure de prudence, nous poursuivons nos actions en attendant que le gouvernement s’inscrive dans la logique du dialogue et de la médiation »,

 

J. Benjamine Kaboré

W. Harold Alex Kaboré

 

Encadré

Les sept points de la plateforme revendicative du CS-MEF

1.    Le respect des engagements des autorités par la reconduction du check-off au MINEFID, unilatéralement suspendu

 

2.    La restauration de la dotation en carburant des agents, supprimée par arrêté n°2017-54/MINEFID/CAB du 26 décembre 2017

 

3.    La mise en œuvre intégrale de tous les accords conclus entre nos différentes organisations syndicales et le gouvernement

 

4.    Le relogement des travailleurs du MINEFID dans le bâtiment R+4 du MINEFID

 

5.    L’arrêt des réformes entreprises au sein du MINEFID sans l’adhésion des travailleurs

 

6.    La résiliation des contrats de vérification des importations avec les sociétés privées

 

7.    L’adoption d’un statut sécurisant pour tout le personnel du MINEFID

 

Dernière modification lemardi, 29 mai 2018 23:31

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