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40 ans UFR / SEG : Kaba sèche le cours à la dernière minute

 

L’Unité de formation et de recherche en Sciences économiques et de Gestion (UFR/SEG) célèbre ses 40 ans d’existence. La cérémonie marquant le début des activités, de 72 heures, a eu lieu le 15 mars 2018.  Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, sous l’égide de qui devait avoir lieu l’événement, s’est désisté. La raison : les manifestations des étudiants qui réclament le master pour tous.

 

 

Pour le quarantenaire de l’UFR/SEG, placé sous son «très haut patronage», il devait faire le déplacement au campus de Zogona. Vers 9 heures, sa sécurité était déjà sur place et filtrait l’entrée de la salle qui abriterait la cérémonie. Mais la manifestation des étudiants sous l’égide de l’UNEF (Union nationale des étudiants du Faso) a eu pour effet de dissuader le PM Thiéba d’y aller. En effet, les croquants de l’UNEF l’attendaient de pied ferme pour se faire entendre. Pas même une heure d’attente n’a pu dissiper l’atmosphère délétère et la cérémonie devait commencer sans lui.  

«Avec le mouvement des étudiants, le Premier ministre n’a pas voulu prendre de risque», explique le président du comité d’organisation, le Pr Gnanderman Sipré.  La raison de cette protestation : dire non aux festivités et réclamer le master pour tous. Une explication que le président de l’université Ouaga II, le Pr Stanislas Ouaro, devenu ministre de l’Education nationale, bat en brèche. «Le thème UFR/SEG, passé, présent et avenir, est une invite à l’introspection.

Ce n’est pas pour fêter, mais pour regarder le présent avec ses difficultés et scruter l’avenir. Que cela soit compris par ceux qui sont à l’extérieur comme à l’intérieur», a-t-il martelé. Une protestation qui irrite le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga. «Ce n’est pas l’image que nous souhaitons qu’on ait de nos universités. Elles doivent être le lieu des contradictions d’idées, où on cultive la tolérance.

On ne peut pas accepter que cet anniversaire soit l’objet de contestation. Un autre créneau pouvait être trouvé pour cela», a-t-il lancé aux étudiants qui protestent extra-muros. Pour lui, ils sont en train de tirer l’enseignement vers le bas.  L’accès à la salle est refusé aux protestataires qui font la ronde du bâtiment  en scandant « Master pour tous » avec le maximum de bruit pour se faire entendre.

 

 L’UFR/SEG, «c’est 40 ans d’existence, de succès et de difficultés», soutient le Pr Claude Wetta, représentant des anciens directeurs. A la faveur de cet anniversaire, placé sous le thème «UFR/SEG, passé, présent et avenir», les universitaires entendent faire une rétrospective. A cet effet, le Pr Ouaro fait son bilan.  Il cite le passage du nombre de filières de sept à seize, la formation d’enseignants de rang magistral et de professeurs titulaires qu’il n’y avait pas  avant. Un bilan qui a pour tache noire  le retard académique.

 

Pour le président du comité d’organisation, le Pr Sirpé, «pour détruire un pays, il faut détruire son système éducatif et dans vingt ans vous aurez un pays dirigé par des voleurs et des ignorants». Il a estimé que c’est pour magnifier l’excellence qu’ils ont fait cette halte. Au cours de ces trois jours, il sera question de conférences publiques sur l’avenir du franc CFA en Afrique, de l’adéquation formation / emploi…

 

A cette occasion, Joachim Baky, P-DG du groupe Edifice, ancien étudiant de SEG et coparrain de la cérémonie, a appelé les anciens à un retour sur investissement en prêtant main-forte à l’unité de formation.

 

 

Lévi Constantin Konfé

Dernière modification ledimanche, 18 mars 2018 15:10

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