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Accusations du groupe CDP : La majorité rend coup pour coup

 

La clôture de la première session ordinaire de l’année 2018 le 4 juin a ouvert le bal des conférences de presse bilan organisées par les différents groupes parlementaires. Après la sortie des députés de l’ex-parti au pouvoir, le CDP, qui n’ont pas été avares en critiques sur le fonctionnement de l’hémicycle, les groupes de la majorité, MPP et Burkindlim, ont fait valoir leur droit de réponse le 8 juin 2018 dans la salle de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale.

 

 

Modification inopinée de l’ordre du jour sans raisons valables ; manque de sérieux dans le traitement des questions orales et écrites adressées au gouvernement ; absence injustifiée ou retard de certains membres du gouvernement lors des auditions par les commissions générales ; non-respect du délai légal des projets et propositions de loi : le 6 juin dernier, au siège du parti, le groupe CDP avait été des plus critiques sur la session qui s’était achevée deux jours plus tôt à l’Assemblée nationale.

Sans surprise, à côté du bilan positif qu’ils dressent de la première session ordinaire de l’AN qui a consacré l’adoption de 27 projets de loi et de plusieurs conventions de ratification, le groupe parlementaire MPP et ses alliés ont tenu à apporter « quelques démentis sur certaines allégations de l’opposition ».

Lassina Ouattara, le principal animateur de la conférence de presse et président du groupe  parlementaire du parti du soleil levant, a rappelé, un brin ironique, que « le Parlement est une institution organisée qui fonctionne sur la base de textes » avant d’inviter leurs adversaires politiques à les lire pour comprendre ou, à défaut, à se faire expliquer les textes « au lieu de faire des déclarations infondées ». A en croire en effet le premier vice-président de l’Assemblée nationale, et membre du groupe Burkindlim, Me Bénéwendé Sankara, la procédure législative a été entièrement respectée et aucune entorse au règlement n’a été faite. Il pointe donc du doigt la mauvaise foi des députés CDP, qui n’ont pas trouvé à redire quand il s’est agi d’adopter en plénière l’ordre du jour, mais font après coup des critiques. Il indique à ce sujet que le gouvernement peut, avant l’adoption d’un projet de loi, le retirer à tout moment, tout comme il peut introduire de nouveaux projets, même après le délai réglementaire, à condition de les remplacer par d’autres. C’est ainsi, selon ses explications, qu’après avoir retiré des projets, le gouvernement a pu enrôler la loi portant ratification de la convention d’entraide judiciaire entre le Burkina et la France, celle portant ratification de la convention d’extradition entre les deux pays et la loi portant Code pénal.

Des lois qui, selon le CDP, ont été taillées sur mesure pour faciliter l’extradition de François Compaoré ; une accusation réfutée par Me Sankara, pour qui la loi n’est pas une camisole taillée pour un seul individu. En plus, soutient-il, pour ce qui est par exemple du Code pénal, qui vient d’être expurgé de la peine de mort, le projet était dans les tuyaux depuis 2013. C’est une coïncidence, à son avis, si l’adoption du nouveau texte intervient au moment où le Burkina espère l’extradition (Ndlr : la décision est attendue le 13 juin) du « petit président », poursuivi dans le cadre du dossier Norbert Zongo.

Concernant le retrait de la loi sur le statut du CFOP, le numéro 2 du Parlement indique que ce n’est pas un désaveu du gouvernement : « C’est même un signe de vitalité démocratique que l’AN retire un texte si elle estime qu’il doit être peaufiné davantage. »

En résumé, l’ancien CFOP estime que l’opposition actuelle est « incapable de se mettre au diapason de la démocratie, elle pleurniche sur ses intérêts ». En effet, selon lui, les députés opposants sont les premiers à pousser des cris d’orfraie quand ils ne partent pas en mission.

 

Hugues Richard Sama

Dernière modification lelundi, 11 juin 2018 23:12

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