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Affaire Kanis : «On ne peut pas chercher des poux sur un crâne rasé» (Aziz Ouattara, coordonnateur du CPPU)

 

Poursuivi depuis mi 2017 pour plusieurs faits, dont ceux de blanchiment de capitaux et de fraudes fiscales, l’opérateur économique patron du groupe CIMMETAL a bénéficié, depuis le 20 juillet dernier, d’un non-lieu de la part de la justice burkinabè. Une décision que le Collectif pour un peuple uni (CPPU) trouve salutaire  et sans surprise, car selon lui le dossier présentait des failles matérielles qui ont entaché dès le départ sa crédibilité. C’est l’avis qu’elle a partagé avec les hommes de médias le 31 juillet 2018 à Ouagadougou.

 

 

 

 

S’il s’agissait de trouver un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive au pays des hommes intègres au cours des 15 derniers mois, on n’aurait pas trouvé mieux que l’affaire concernant le P-DG de CIMMETAL group, l’homme d’affaires Inoussa Kanazoé, alias Kanis. Courant l’année 2017, ce patron de plusieurs cimenteries telles que CIMFASSO, CIMASSO et CIMIVOIRE a fait l’objet de poursuites judiciaires avec comme chefs d’accusation : faux et usage de faux en écriture de commerce, abus de confiance, blanchiment de capitaux, fraudes fiscales, usage frauduleux de numéro d’Identifiant financier unique (IFU), etc.  

 

En avril de cette année, l’opérateur économique et cinq de ses collaborateurs poursuivis dans la même affaire ont été arrêtés et écroués à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) avant d’être libérés un mois plus tard, non sans que celui-ci se soit acquitté d’une caution de 700 millions de francs CFA. Un peu plus d’un an après, soit le 20 juillet dernier, le cimentier a bénéficié d’un non-lieu prononcé par la chambre d’instruction N°7 du Tribunal de grande instance de Ouagadougou.

 

Décision « salutaire »

 

Saluer cette décision de justice, c’est bien la principale raison de cette  sortie du  Collectif pour le peuple uni (CPPU), qui entendait se prononcer sur les faits marquant l’actualité nationale. Pour  cette organisation de la société civile, qui avait déjà « blanchi » l’homme d’affaires, dès son arrestation, il y a eu « une véritable cabale », contre leur « protégé ». Selon les conférenciers, rien en dehors d’une rupture avec un de ses associés, Moussa Koanda, n’a été la cause des ennuis judiciaires de celui qu’ils qualifient de « digne fils du Burkina ». Considérant que cette affaire est plus une affaire de personnes, notamment avec le nommé Moussa Koanda, les conférenciers ont dit qu’il y a eu une tentative d’utiliser l’appareil judiciaire à des fins de règlements de comptes, et parlé de « failles matérielles qui ont entaché dès le départ la crédibilité du dossier ». Ils en veulent pour preuve le rapport d’expertise de gestion de la société CIMFASO demandée au cours de l’instruction du dossier, qui a été fait par un expert-comptable qui n’était pas assermenté devant la justice burkinabè.

 

Selon le collectif, la présente décision de la justice de blanchir l’opérateur économique  va sans doute « susciter les commentaires les plus controversés dans les jours à venir ». Et son coordonnateur, Aziz Ouattara, qui a transmis le message du groupe, de prier ceux qu’il appelle « les spécialistes de la polémique » « de prendre acte et de savoir que l’on ne peut pas chercher des poux sur un crâne rasé ». Et de dire ceci de ceux qui trouveraient la décision injuste: « Qu’ils aillent créer leur propre Cour de justice. » Le CPPU a-t-il un lien particulier avec l’homme d’affaires qu’il défend ? Non, a répondu Aziz Ouattara, indiquant qu’il ne s’agit plus des intérêts  de la seule personne d’Inoussa Kanazoé qui sont en jeu, mais ceux de tout le peuple burkinabè, du fait que ce magnat de l’économie nationale, Kanis, emploie des centaines, voire des milliers, de personnes dans sa dizaine d’entreprises. 

 

 

 

Bernard Kaboré

 

(Stagiaire)

 

Encadré :

 

Des médias « atteints par le syndrome anti-Kanis »

 

 

Si cette conférence de presse a été le lieu pour le CPPU de saluer un acte de la justice burkinabè, il n’en demeure pas moins qu’elle a été l’occasion pour ses animateurs de tirer à boulets rouges sur des médias, dont le traitement de l’information relative au dossier n’a pas été du goût du Collectif. Selon les  conférenciers, évoquant le rapport d’expertise publié dans des journaux, ces médias ont pris parti  dans le traitement de l’information sur le dossier : « Ce n’est pas parce qu’on veut vendre son journal qu’on doit balancer le contenu du rapport dans ses colonnes sans chercher à le disséquer », a dit Aziz Ouattara. Et d’ajouter que « certains ont été atteints par le syndrome anti-Kanis ». Concernant ces allégations, sur lesquelles les journalistes ont voulu en savoir davantage, le coordonnateur du Collectif s’est réservé d’en dire plus, promettant un « déballage ».

 

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