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Café Aziz Istanbul : Il y a un an

 

Le bureau provisoire de l’Association des parents des victimes et blessés de l’attaque du Café-restaurant Aziz Istanbul a commémoré l’an I de ladite attaque hier 13 août 2018. Une dizaine de membres se sont rendus sur les lieux du sinistre, dans la soirée, en vue de déposer des fleurs et de prier pour le repos de l’âme des disparus.

 

 

 

 

Un espace quasi désert, des portes hermétiquement fermées et un bâtiment portant toujours les impacts de balles, résultant des échanges de tirs nourris entre les deux assaillants et la gendarmerie. Ce constat est toujours perceptible un an après l’attaque du Café-restaurant Aziz Istanbul. Dans la nuit du 13 au 14 août 2017, les forces du Mal avaient jeté leur dévolu sur ce café  tenu par un Turc et  situé sur l’avenue Kwame Nkrumah, assenant un deuxième coup à la plus belle artère de Ouagadougou, le premier ayant été l’attaque de l’hôtel Splendid et du café Le Cappuccino le 15 janvier 2016. Dans leur opération pour semer la mort et la terreur, les deux assaillants, armés de Kalachnikov, ont laissé sur la terrasse dudit café 18 morts de huit nationalités et fait 22 blessés avant d’être abattus par les pandores.

 

Un an après, jour pour jour, l’émotion des parents des victimes et des blessés est toujours vive. Dès 18h, ils ont rallié un par un le site funeste sur invitation de leur présidente. Aussitôt arrivés, les quelques membres du bureau provisoire sortent leurs portables pour avoir la position de la responsable. Une trentaine de minutes plus tard, Nafissatou Tao, c’est d’elle qu’il s’agit, descend de sa moto scooter, une gerbe de fleurs en main. Après une brève concertation avec ses camarades d’infortune, des bougies sont allumées devant la porte de ce qui jadis était un lieu de retrouvailles entre parents, amis et personnes venant de divers horizons. Le cérémonial de dépôt de la gerbe de fleurs s’ensuit.

Ils avancent pas à pas, dans un silence de…mort. Un geste simple qui vaut pourtant son pesant d’or aux yeux de ses initiateurs qui ne voulaient pas que cette tragédie soit vite mise aux oubliettes. Selon certains membres, des dépôts de gerbe de fleurs ont eu lieu la veille (ndlr : 12 août 2018) au cimetière, des messes ont été également dites pour le repos éternel des disparus, mais le passage au Café est aussi important. «Vu que nous étions là ce jour-là et que nous avons eu la chance de survivre, nous déposons ces fleurs en mémoire de celles et ceux qui nous ont devancés et prions afin que leurs âmes reposent en paix », arrive à articuler Nafissatou Tao. La miraculée, puisqu’elle s’en est sortie  avec des blessures, ne dira pas plus. Se retrouver sur ces lieux d’horreur a déclenché ses larmes. Elle se blottit sur l’épaule d’une autre dame, visiblement plus âgée qu’elle. Les hommes, quant à eux, ont le visage grave. Parmi eux, Yacouba Sanou, qui a perdu dans cette attaque son cousin et l’ami de ce dernier.

 

Ont péri dans cette attaque 8 Burkinabè, une Canadienne, 2 Koweïtiens, 1 Français, 1 Sénégalais, 1 Nigérian, 1 Turc et 3 autres personnes qui n’ont pas été formellement identifiées.

 

 

Aboubacar Dermé

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