Menu

Rentrée des classes de l’année 2018-2019 : Paspanga C, un seul élève au CP1

C’était la rentrée des classes  hier 1er octobre 2018 dans tout le Burkina Faso. A l’école primaire Paspanga C, la directrice s’attelle au dispatching des manuels scolaires fournis par l’Etat, en prêtant parfois l’oreille aux parents qui viennent régler les derniers détails de scolarité de l’école de leurs enfants. Paspanga C n’avait pu recruter  en classe de CP1 qu’un seul élève  avant que les parents n’affluent le 1er octobre avec des postulants pour la classe.

 

 

Dans la capitale burkinabè, les quelques milliers d’élèves ont repris le chemin de l’école. Sacs au dos ou en bandoulière, flambant neuf, ils ne passent pas inaperçus en circulation. Drapés parfois dans la tenue scolaire kaki ou de leurs nouveaux habits ils donnent parfois l’impression d’être embarqués pour  la même direction : l’école.   

A l’école Paspanga C, les nouvelles recrues s’observent timidement et avec méfiance dans la cour de l’école. Les plus anciens sont encore en classe, certains mettent de l’ordre avec l’aide des enseignants. Apolline Dondassé, directrice, se tient debout dans son bureau face un parent d’élève. L’endroit pue l’insecticide. « Nous avons pulvérisé les classes, mais il y a toujours des moustiques », déclare l’enseignante. Après avoir procédé à  l’appel des élèves un peu plus tôt dans la matinée, elle poursuit le recrutement des élèves pour complément d’effectif. « Quand nous avons lancé le recrutement,  nous n’avons eu qu’un seul élève en classe de CP1. Aujourd’hui, nous avons reçu au moins 20 inscrits. Il y a des parents qui nous amènent aussi des enfants de moins de six ans et à qui nous faisons comprendre que nous ne pouvons pas les prendre », détaille dame Dondassé.

La directrice s’assure aussi du bon niveau des élèves qu’elle recrute pour renforcer les rangs de ses élèves au point de frustrer certains d’eux. « Nous avons reçu une fille qui est venue de Nouna pour faire la classe de CM1 chez nous. Quand j’ai regardé ses bulletins elle a eu 2, 3 et 1 comme moyennes. En voyant son écriture, je sais qu’elle n’a pas le niveau pour faire la classe. J’ai alors proposé à ses parents de la ramener en classe de CE1 car elle n’a même pas le niveau requis pour faire la classe de CE2. Elle a commencé à pleurer », témoigne l’institutrice. 

Dans la salle voisine, Laurentine Ouédraogo et ses élèves du CM2 font le ménage dans leur salle. Le premier jour de la rentrée, c’est le moment de donner les consignes et surtout d’afficher les ambitions. Dans sa classe, il n’y a que trois nouveaux. Avec un effectif de 53 élèves, elle est certaine de faire un taux de succès de cent pour cent au CEP. « Ils vont faire cent pour cent. C’est sûr ! Il y a des méthodes de travail qui permettent de le faire », déclare Laurence Ouédraogo.

 A la reprise, il faut avec le bazar que l’on trouve. Au pied du mur de l’école, un dépôt d’ordures s’est formé durant les vacances. Les herbes ont bien  poussé et servent de repaires pour ceux qui défèquent à l’air libre. De quoi donc irriter la maîtresse des lieux. Elle se désole de l’insalubrité qui caractérise son école. « Une école qui a reçu le premier prix de la salubrité, voyez l’état dans lequel elle se trouve aujourd’hui. Des ordures, des urines… », se plaint la directrice de l’école primaire Paspanga C.

Plus loin dans le quartier Tanghin, au  Collège Protestant de Ouagadougou, seuls les élèves des 17  classes d’examen sont en cours. La cour de l’école est quasiment vide. «  Aujourd’hui nous avons procédé seulement à l’appel et à l’installation des élèves en classes intermédiaires. Les cours commencement dès le 2 octobre », explique le directeur du CPO, Emmanuel Kalkoumdo. Ici, pas d’instance ni d’urgence à gérer. « Tout se passe comme nous l’avons pensé », a-t-il assuré.

Lévi Constantin Konfé

Dernière modification lemercredi, 03 octobre 2018 10:20

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut