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Prolifération des armes légères : Les armuriers de l’Ouest dans le viseur

 

Former et sensibiliser les armuriers de la région des Hauts-Bassins au contrôle de la fabrication artisanale d’armes à feu au Burkina, tel était l’objectif de cet atelier organisé à leur intention et qui s’est tenu les 19 et 20 décembre 2018 à Bobo-Dioulasso.

 

 

 

 

Il n’est un secret pour personne que le Burkina Faso, à l’instar de plusieurs autres pays de la sous-région, est  confronté à un sérieux problème d’insécurité. Outre le grand banditisme qui a fait de nombreuses victimes dans les villes et les campagnes, nombre de ces Etats font actuellement face au péril terroriste.  La croissance de l’insécurité, selon les spécialistes du domaine, est aujourd’hui favorisée par la prolifération et la circulation illicite des armes à feu ; d’où des défis complexes à relever pour trouver des solutions à ces problèmes. C’est dans ce contexte qu’au Burkina, le Comité national de lutte contre la prolifération des armes légères (CNLPAL) a vu le jour. Une initiative de la CEDEAO qui devrait ainsi permettre à tous les Etats de se doter de structures similaires afin de mieux cordonner les activités pour  des actions vigoureuses au sein de nos Etats mais aussi et surtout au niveau transfrontalier.  Depuis sa création en 2001, le CNLPAL ne cesse de développer des initiatives pour un meilleur encadrement des acteurs du domaine et pour un suivi régulier de leurs activités. Les actions déjà menées dans ce sens se résument principalement au recensement des fabricants-artisans d’armes à feu mais également à la création de l’association des fabricants, réparateurs, revendeurs, importateurs de munitions et d’armes (AFRIMA).  En dépit de ces multiples efforts, le phénomène de l’insécurité ne cesse de prendre des proportions inquiétantes. Selon l’ancien Premier ministre burkinabè Tertius Zongo, environ 66% des armes à feu saisies  par les forces de défense et de sécurité et impliquées dans des infractions sont de fabrication artisanale.  Avec une centaine d’armuriers exerçant sur le territoire national, il s’avère désormais nécessaire de renforcer la collaboration et surtout d’échanger davantage avec eux, sur les dispositions qui encadrent cette activité en vue de mieux la contrôler.  Voilà qui pourrait  expliquer l’enjeu de cet atelier de Bobo qui regroupe plusieurs dizaines de participants. Et le choix de la ville de Sya pour cette rencontre est loin d’être fortuit quand on sait que la région des Hauts-Bassins est réputée être le fief de la confrérie des chasseurs traditionnels dozo. En plus, l’activité de fabrication artisanale des armes serait partie de cette localité depuis des millénaires. Organisé avec l’appui de la Commission de l’Union africaine, cet atelier qui a duré quarante-huit heures était placé sous le thème «Contribution au renforcement du contrôle de la fabrication artisanale d’armes à feu au Burkina Faso ».  Les travaux de cet atelier ont ainsi permis aux participants de renforcer le contrôle des activités des membres de l’AFRIMA, et aussi, leur collaboration avec les services de contrôle, notamment la police nationale. Il s’est agit également au cour de cet atelier, de sensibiliser les fabricants artisans locaux au marquage des armes à feu conformément à l’article 18 de la convention de la CEDEAO, de présenter le régime des armes et munitions civiles, de développer des initiatives de reconversion des fabricants artisans locaux volontaires en d’autres activités génératrices de revenus et enfin de proposer les solutions de lutte et de réduction de la violence armée. Le moins que l’on puisse dire est que les résultats de cet atelier étaient beaucoup attendus par le CNLPAL. L’initiative de cette rencontre, a dit le colonel Christophe Raoul Tapsoba, secrétaire permanent du comité, devrait permettre de stimuler davantage les acteurs du domaine de la sécurité, les autorités, les acteurs au développement et les populations entières à s’investir davantage dans la lutte contre les armes  à feu et de faire barrière aux menaces sécuritaires sous toutes leurs formes. 

 

 

Jonas Apollinaire Kaboré

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