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Tirs au camp Guillaume : Une sortie au ciné qui vire au film d’horreur

Par ces temps qui courent, où les forces de l’ordre font face à une menace terroriste permanente, un individu qui a tenté de forcer le barrage du camp Guillaume a essuyé des tirs de la sentinelle dimanche soir. Victimes collatérales, Fahaiçal Ouédraogo et sa copine, qui passaient dans les environs, ont été touchés par les balles.

 

Le dimanche 13 janvier 2019 dans la soirée, la quiétude des Ouagavillois a été perturbée dans les parages du camp Guillaume. De nombreux citadins troublés se perdaient en conjectures, les messages et appels fusaient de partout, question de savoir ce qui se passait réellement par ces temps de multiples attaques perpétrées par les forces du Mal. Il est 22h 14 mn quand un communiqué de l’état-major des Armées du Burkina Faso, diffusé via sa page Facebook,  lève un coin du voile sur l’origine des tirs. Selon cette source, un automobiliste qui avait enfreint les consignes en vigueur dans la zone du camp a été appréhendé après que la sentinelle a procédé à des tirs de sommation.

Pendant l’intervention de sécurisation par des militaires, des usagers de la route, qui ont eu le malheur d’être, comme on dit, au mauvais endroit au mauvais moment, en ont fait les frais et même frôlé la mort : sont de ceux-là Fahaiçal Ouédraogo et sa copine, Fatimata Sam, qui étaient loin d’imaginer que sur leur route vers le ciné Neerwaya, ils allaient essuyer des tirs en face de la BCEAO. «Je suis allé chercher ma copine à la Patte-d’Oie et nous avons pris la route de la cité An III. A quelques pas de l’escale du bus, place de la Révolution, un taxi stationné nous a obligés à le contourner. Je n’avais pas encore mis mon clignotant et c’est à ce moment que Fatimata m’a invité à regarder des gens couchés à même le sol. Pris de peur, je lui ai assuré qu’on était en sécurité avec les camps  qui nous entourent », raconte-t-il, encore tout traumatisé, avant d’ajouter que c’est à ce moment que les tirs ont commencé à se faire entendre.

Fahaiçal, conducteur d’une Golf verte, pris de peur, a néanmoins continué sa course tant bien que mal en bifurquant à gauche dans le « six-mètres » situé juste avant le rond-point du 2 octobre,pour ensuite se fondre dans la nuit noire en direction du stade municipal. « Je me suis rendu compte plus tard que les balles m’avaient frôlé à la cuisse et au ventre. Ma copine, elle, a reçu au tibia l’un des trois projectiles ayant perforé la portière et la vitre du véhicule. Jusqu’au lycée Bambata, les tirs continuaient de se faire entendre. Fatimata pleurait et saignait beaucoup. Je l’ai alors consolée et persuadée de se calmer afin qu’on rejoigne le centre de santé le plus proche ».

Ce sera au CMA de Pissy, communément appelé HH où une fois tiré d’affaire, il nous a conté le scénario de cette sortie au ciné vers 23h qui s’est mal terminée, pour ne pas dire qui a viré au film d’horreur. Fahaiçal Ouédraogo a reçu des soins aux urgences ; sa compagne, quant à elle, après les  résultats de la radiologie, a été référée vers minuit à l’hôpital de Tengandogo afin que l’os fissuré du tibia soit soigné.

Aux dernières nouvelles, elle serait hospitalisée à Yalgado.

 

W. Harold Alex Kaboré

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