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Forestier tué à Diapaga : Salifou Sakandé repose au cimetière de Gounghin

 

Il a perdu la vie le 12 janvier dernier alors qu’il était en mission de surveillance et de lutte anti-braconnage dans le parc national W. Salifou Sakandé a été inhumé le 15 janvier 2019 au cimetière municipal de Gounghin. Un peu plus tôt, la levée du corps a eu lieu à la morgue de l’hôpital Yalgado-Ouédraogo.

 

 

Tout est parti d’une altercation qui a opposé l’équipe d’agents des Eaux et Forêts à des éleveurs qui se trouvaient dans une aire protégée : en effet, le jour fatidique du 12 janvier 2019, Salifou Sakandé, deux ans de service, faisait partie d’une équipe de forestiers et de pisteurs déployés pour une mission de surveillance et de lutte anti-braconnage dans le parc national W, une zone protégée inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans leur progression, dans le village de Tapoa Germa, à une dizaine de km de Diapaga, ils se sont retrouvés nez à nez avec des éleveurs qui faisaient paître des animaux. « Selon les textes, l’accès des animaux domestiques est formellement interdit dans la réserve faunique », a souligné le directeur général des Eaux et Forêts, Paul Djiguemdé. Les agents forestiers décident donc d’interpeller les bergers. Les interlocuteurs y opposent un refus catégorique. Des altercations s’ensuivent. Ce qui a malheureusement coûté la vie à Sakandé qui a vu le jour le 12 avril 1988 à Bérégadougou, dans la province de la Comoé.

 

 

 

« Tué à coups de machette »

 

 

 

Préposé des Eaux et Forêts, affecté le 09 avril 2018 à la direction régionale de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique de l’Est, il a été victime « d’attaques à coups de machette ». Agent « dévoué », il a quitté le monde terrestre à la fleur de l’âge, laissant derrière lui une femme et un enfant éplorés. Le pisteur qui l’accompagnait a aussi reçu des coups de machette, mais a eu la vie sauve. Son état de santé s’améliore. Selon le ministre de l’Environnement, Nestor Bassière, le pisteur connaîtrait leurs agresseurs. Ils vivraient dans la même localité. Ainsi, avec l’apport du rescapé, « tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de cet acte crapuleux », a assuré le ministre.

 

 En dépit de ce coup dur, pas question de se laisser démoraliser. « Nous, forestiers, ne devons pas baisser les bras. Nous devons toujours continuer à nous battre tout en demeurant sur le qui-vive pour éviter toute situation fâcheuse. Ce n’est pas lorsqu’on a trébuché qu’on doit perdre le moral. Il y a souvent des circonstances qui viennent nous galvaniser. Cet évènement malheureux fait partie de ces circonstances qui doivent nous interpeller à plus de mobilisation, de détermination pour qu’ensemble nous préservions les ressources naturelles qui appartiennent au patrimoine du Burkina Faso et dont nous avons la responsabilité de la gestion durable », tel est le message livré au cimetière de Gounghin par le directeur général des Eaux et Forêts.

 

Depuis 2016, c’est le 4e agent des Eaux et Forêts qui tombe dans l’exercice de ses fonctions. Citons quelques cas malheureux : en mi-mars, l’attaque du poste forestier de Nassougou, situé à 120 km de Fada N’Gourma, a coûté la vie à un agent. Comme si cela ne suffisait pas, le 13 septembre de la même année, les fameux individus non identifiés ont de nouveau pris pour cible le même poste. Aucune perte en vie humaine. « C’est trop. Aujourd’hui nous assurons le corps de l’engagement du gouvernement à apporter des solutions idoines en formation et équipements », a déclaré le ministre.

 

Jadis, le principal problème sécuritaire des forestiers était lié au braconnage. Mais, depuis quelques années, l’hydre terroriste s’en mêle. Il faut une synergie d’actions pour endiguer le phénomène. Nestor Bassière appelle les populations à une franche collaboration avec les FDS : « Ce qui se passe aujourd’hui concerne chaque citoyen. Chaque Burkinabè doit collaborer avec les FDS afin que celles-ci aient l’information à temps. Aujourd’hui cette collaboration doit être totale. Le citoyen lambda, c’est un militaire en civil. Et le militaire est un civil en tenue. Par conséquent, nous appelons à travailler main dans la main pour permettre au Burkina Faso de sortir de la spirale dans laquelle le pays vit depuis quelques années. » En appelant les populations à collaborer, les autorités ont également conscience qu’elles doivent changer leur fusil d’épaule pour mieux faire face au péril sécuritaire actuel. « On n’était pas préparé en matière de formation militaire des forestiers parce qu’on avait affaire à des braconniers. Aujourd’hui la donne a changé. Par conséquent, il faut renforcer la formation et l’équipement à la hauteur de la situation que nous vivons », a déclaré le ministre de l’Environnement.

 

Hadepté Da

 

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