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Largage d’engins explosifs à Zanta : Si maintenant le ciel nous tombe sur la tête…

On connaissait déjà les OVNI (Objets volants non identifiés). Mais cet acronyme pourrait tout aussi s’appliquer à « Obus volants non identifiés ». Avis donc aux ufologues du monde entier (personnes qui étudient les OVNI) : le Burkina, un pays d’Afrique de l’Ouest, pourrait constituer un excellent terrain d’enquête.

 

 

Dans la nuit du 30 janvier 2019, un avion aurait en effet largué sur Zanta, un village en pays bissa, jusque-là inconnu sur une mappemonde, des engins explosifs dont les détonations auraient été entendues à une quinzaine de kilomètres à la ronde.

 

 

S’agirait-il d’obus, comme l’affirment certains témoins oculaires et néanmoins profanes de la chose militaire ? Personne pour nous le dire. « Les enquêtes sont en cours pour déterminer l’origine de ces engins largués. En temps opportun, il y aura des rapports complets et précis. C’est quand même sur notre territoire  et nous faisons tout pour établir les faits », a indiqué vendredi dernier Ousséni Compaoré, le tout nouveau ministre de la Sécurité.

 

 

Il faut espérer que lesdits faits seront établis très rapidement et les conclusions portées à la connaissance de l’opinion nationale. En attendant, les Burkinabè se perdent en  conjectures aussi inquiétantes les unes que les autres. Certains ne manquent pas de tourner le regard vers ceux qui ont mis en ce moment le pays sous leur coupe depuis leurs bastions du Sahel et de  l’Est.

 

 

Que ce soit la piste terroriste ou une autre qui viendrait à être établie, le fait est suffisamment grave. Si un aéronef dont les autorités n’ont pas connaissance, puisqu’elles veulent ouvrir elles-mêmes une enquête, peut survoler notre espace aérien - et qui sait faire des loopings -, larguer ce qu’il devait larguer et disparaître dans les nuages, ce serait une preuve supplémentaire que nous n’avons plus de prise de nos malheureux 274 200 km2.

 

 

Passe encore que le Mali et le Niger, larges comme un boubou bambara ou zarma avec  chacun plus d’un million de km2, ne puissent pas contrôler la moindre parcelle de leur territoire, mais que ce petit pays, qui a failli d’ailleurs ne jamais exister,  ne puisse pas le faire, c’est tout simplement désespérant et inquiétant.

 

 

Si les enquêtes devaient  mener, dans le « plus pire » des scénarios, à la piste terroriste, ce serait la preuve que l’horreur au Burkina est encore montée d’un cran et que le ciel nous est tombé sur la tête, au propre comme au figuré.

 

 

L’expérience amère que vit le Pays des hommes intègres remonte, pour mémoire, à avril 2015 avec l’enlèvement du responsable de la sécurité de la mine de manganèse de Tambao, le  Roumain Lulian Gherghut, toujours  porté disparu. On pensait alors naïvement que l’hydre avait fait une incursion au Burkina juste pour chercher une monnaie d’échange avant de replier d’où elle était venue, en l’occurrence le vaste no man’s land nigéro-malien sous la coupe depuis de longues années des prétendus djihadistes, jusqu’à ce que les compatriotes de Roch Marc Christian Kaboré découvrent, à leur corps défendant ,que la racaille avait pris possession de tout le territoire national, à commencer par la capitale, qui sera frappée à trois reprises :

 

 

- 15  janvier 2016 : Cappuccino et Splendid Hotel ;

- 13 août 2017 : Aziz Istanbul ;

- 2 mars 2018 : état-major général des armées et ambassade de France.

 

 

Après ces tueries à l’aveugle, les cibles des terroristes ont été de plus en plus précises avec dans leur ligne de mire les FDS (militaires, gendarmes, policiers, douaniers, agents des Eaux et Forêts), des hommes politiques, notamment des conseillers municipaux, des enseignants, des chefs traditionnels et des imams. Et avec des moyens de plus en plus substantiels.

 

 

Depuis 2018, ils sont encore passés à une autre étape avec ces mines artisanales qui explosent au passage de convois militaires. Tout cela face à l’impuissance des responsables politico-militaires qui, à l’évidence, n’ont pas de remède à ce cancer qui nous ronge depuis maintenant quatre ans et menace même l’existence de l’Etat.

 

 

Si, en plus de cela, le danger doit maintenant provenir du ciel, autant dire qu’on n’a plus qu’à s’en remettre justement au… ciel, comme le font les évêques du Burkina qui ont recommandé un mois de prières, de jeûne et d’adorations qui a commencé le  1er février dernier.

 

 

Espérons que la Providence prêtera une oreille attentive à nos supplications et soulagera nos souffrances, qui n’ont que trop duré. Pour autant, ce serait exonérer les hommes, en l’occurrence les dirigeants, à bon compte de leur propre responsabilité, car les mêmes prélats qui prescrivent la prière comme ordonnance sont aussi ceux qui disent : « Aide-toi, le ciel t’aidera. »

 

La Rédaction

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