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Manif étudiants cité de Kossodo: Pas de route pour les « fond rouge »

Les étudiants de la cité universitaire de Kossodo ont empêché tout conducteur d’un moyen roulant de l’Etat de circuler sur la route nationale numéro 3 le mercredi 3 avril 2019. Ils réclament des lampadaires et la clôture de leur centre.

 

 

Route nationale numéro 3. Voie jouxtant la cité universitaire de Kossodo, impossible pour un conducteur de deux, trois ou quatre roues de quitter ou d’enter à Ouagadougou si son moyen de déplacement est un bien de l’Etat, un fond rouge. Ceux qui ont pris la route par malheur peuvent en témoigner. « Pardonnez, je peux partir ? » supplie un monsieur dont le véhicule a été stationné de force. Qui lui font vivre un tel supplice ? Ce sont les étudiants de la cité universitaire de Kossodo. Etonnant ! Fatigués d’adresser des demandes au Centre national des œuvres universitaires (CENOU) dont l’objet est la clôture de la cité et l’installation de lampadaires, les pensionnaires de la cité ont décidé de passer à la vitesse supérieure.

L’élément déclencheur du mouvement d’humeur est un braquage. Les faits : dans la nuit du dimanche, des individus armés de Kalachnikov sont entrés sans difficultés dans la cité. Ils ont tenu en respect leurs cibles. L’opération a consisté à dépouiller les étudiants propriétaires de boutiques « Airtel money ». Difficile pour le moment de connaître la somme totale emportée. Pas de perte en vie humaine, seulement un blessé. Et, à en croire les responsables de la cité, son cas n’est pas grave.

C’est cette situation qui a amené Augustin Dapougdi  Pallo, secrétaire général national de la Fédération estudiantine et scolaire pour l’intégrité au Burkina Faso (FESUBF), et ses camarades à barricader la voie. « Depuis 2013, nous avons demandé la clôture de la cité. A cette demande s’ajoute celle de l’installation des lampadaires. Le CENOU et l’administration de l’université sont restés sourds. Nous ne sommes pas dans un bras de fer avec quelqu’un. On réclame juste la lumière et une clôture pour notre cité », explique-t-il.

 

« On mange au RU à 11h et on revient »

 

Les étudiants de Kossodo ont donc décidé d’empêcher le personnel de l’administration publique de passer, et une seule personne sera épargnée, après qu’elle a négocié longtemps : le gouverneur de la région du Sud-Ouest.  « Le gouverneur nous a dit qu’il part à une rencontre sur la sécurité à Ziniaré. Nous l’avons laissé passer parce que la question sécuritaire nous préoccupe tous », justifie le SG.

A écouter l’étudiant en Sciences de la vie et de la terre (SVT), les grands garçons de Kossodo ont décidé de rester sur la voie jusqu’à ce qu’on leur fasse une proposition concrète. « Nous ne rentrerons que quand nous aurons la date exacte d’érection de la clôture de notre cité ». « A 11h on part manger au RU (NDLR : restaurant universitaire) et on revient », lance un dans la foule. Ce n’est donc pas une blague.

Le CENOU étant incapable d’apporter une réponse favorable aux étudiants, selon son secrétaire général, Emmanuel Sorgho, il s’en est remis au ministère de l’Enseignement supérieur.  « Il n’y a pas un mois, nous avons donné le devis de la clôture au ministère. Je crois que la tutelle s’active à voir dans quelle mesure remédier à cette situation ».

Joint au téléphone dans la soirée, le SG de la FUSUBF a fait savoir que des projecteurs seraient installés provisoirement dans la cité d’ici la fin de la semaine. Et d’ajouter que si d’ici la fin du mois les choses ne bougent pas pour ce qui est de la clôture de leur centre, ils ressortiront.

 

Akodia Ezékiel Ada

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