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Gestion police nationale : Des flics remontés contre la hiérarchie

 

Composée uniquement de sous-officiers, l’Alliance police nationale (APN), qui peine à avoir son récépissé de déclaration d’existence malgré la bataille judiciaire qu’elle a remportée face au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, a tenu une conférence de presse le vendredi 31 mai 2019 à la Bourse du travail. Le rendez-vous avec les hommes de médias visait à dénoncer cette situation et à décrier certaines pratiques comme la coupure des frais de mission des éléments qui partent sur le terrain. 

 

 

Une partie de la troupe n’est pas contente de la gestion de la hiérarchie policière. Il s’agit de l’Alliance police nationale (APN), qui dénonce une immixtion de ses supérieurs dans ses activités syndicales. A en croire le secrétaire général de l’APN, Ousmane Ouédraogo, leur directeur général, Jean Bosco Kiénou, a instruit les chefs de service d’interdire l’accès de leurs locaux aux militants d’APN, car cela pourrait susciter des troubles. Pour justifier leur acte, les chefs de service doivent brandir l’argument d’abandon de poste.

 

Le syndicat, qui dit avoir toujours mené ses activités dans la légalité et la discipline en adressant des correspondances au ministre de la Sécurité avec ampliation à la hiérarchie, a du mal à comprendre l’attitude des chefs. « C’est avec une grande surprise que nous constatons qu’après notre passage, des délégués régionaux et des points focaux installés se sont vu adresser des demandes d’explications écrites. Et pire, le directeur régional de la police nationale de la Boucle du Mouhoun adresse une demande d’explications écrites à notre secrétaire général (Ndlr : Yitouro Somé, en service au commissariat de police du district de Kantchari), quand bien même il ne relèverait pas de son commandement », a déclaré le SG adjoint.

 

Pour lui, leurs supérieurs se braquent parce qu’APN ne ferme pas les yeux sur certaines pratiques. Il en veut pour preuve le fait que la totalité des frais de mission n’est pas perçue par les éléments qui vont sur le terrain. On le sait, la police est souvent sollicitée par des services privés pour la sécurité d’un évènement, et le SG adjoint a signifié que dans certains contrats, il est mentionné que le policier a droit à 30 000 francs CFA pour la journée de travail, mais contrairement aux termes du contrat, c’est en réalité 1 500 francs qu’il perçoit. C’est parce que l’APN veut mettre le doigt là où ça fait mal, justifie le SG adjoint, que depuis le 26 mars dernier, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation refuse de signer son récépissé, bien que l’Alliance ait l’autorisation du Conseil d’Etat pour mener ses activités.

 

Pour l’APN, le moral de la troupe est très bas. Les policiers se sentent abandonnés car, argumente-t-elle, les dotations en matériel adéquat et adapté promises depuis des années n’ont jamais été reçues. Pour ce syndicat, la hiérarchie, notamment le DG, ne sait faire que ces choses : « Sanctionner arbitrairement, diviser les policiers et lire des oraisons funèbres au cimetière pour les camarades morts courageusement au front ».

 

A la question de savoir pourquoi créer l’APN alors qu’il existe déjà l’UNAPOL pour la défense des intérêts des policiers, le principal animateur de la conférence de presse répondra que les fonctionnaires de police ont besoin d’un syndicat crédible. Est-ce à dire que l’UNAPOL ne l’est pas ? « Nous n’avons jamais dit cela », a-t-il répondu.

 

Akodia Ezékiel Ada

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