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Géomancie au Gulmu : Et si on tapait le sable avec le Pr Taladidia

Ancien professeur d’économie à l’université Ouaga II, le Pr Taladidia Thiombiano vient de publier son énième ouvrage, « Recherches sur les principes mathématiques de la géomancie : les Gulmanceba mathématiciens ou sorciers ? ». La dédicace de l’œuvre a eu lieu le jeudi 27 juin 2019 à l’Institut de formation et de recherche en économie appliquée Thiombiano (IFREAT), dont il est le fondateur.

 

 

L’évènement a été placé sous le parrainage du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le Pr Alkassoum Maïga, représenté par son directeur de cabinet, Théophile Tenkodogo, et le coparrainage de son homologue de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango.

 

Dans son travail, le Pr Taladidia Thiombiano évoque les aspects concernant l’écriture, le développement de la science dans les sociétés africaines jadis. On apprend alors que les mathématiques modernes et le circuit électronique ne sont pas des inventions des savants Boole, Leibnitz et Neumann. Ils ont comme fondement les bases mathématiques de la géomancie qui existait depuis longtemps.

 

A en croire l’auteur, la géomancie obéit à des principes scientifiques, essentiellement mathématiques. Elle table sur le calcul de probabilité, ce qui dénote son caractère aléatoire. Sont pris en compte le système binaire ainsi que l’analyse combinatoire, le calcul vectoriel, le calcul matriciel, la permutation et l’analyse factorielle et le carré magique à partir des vecteurs déterminés par la loi des probabilités.

 

Par cette définition, le Pr Thiombiano veut démontrer que contrairement à ce que pensent la plupart des Burkinabè, la géomancie  n’est pas de la sorcellerie dont les Gulmanceba ont le monopole.

 

Au public ayant effectué très nombreux le déplacement, Issa Martin Bikienga, ancien ministre de l’Agriculture et ancien secrétaire exécutif adjoint du CILSS, a fait une brillante présentation du document. Pour lui, l’œuvre est une contribution utile qui vient enrichir le paysage scientifique burkinabè de connaissances nouvelles. Elle va sans doute contribuer au rayonnement de la science et de la culture.

 

Monsieur Bikienga a rappelé à son tour que la géomancie n’est pas liée à des pratiques occultes dont il faut avoir peur. Elle est un art divinatoire, le plus ancien que l’homme pratique. C’est, a-t-il poursuivi, « une technique de divination fondée sur l’analyse de figures composées par la combinaison de quatre points simples ou doubles (ou points et traits), obtenus par l’observation de cailloux ou d’objets jetés sur une surface plane, ou posés dans un espace donné, par des lancés de dés ou par le comptage de traits dessinés dans le sable avec un bâton, avec les doigts, sur du papier ou encore par l’observation d’éléments disposés dans la nature sans intervention humaine ». L’auteur, a-t-il indiqué, en écrivant l’ouvrage, n’entend pas faire l’histoire de la géomancie, mais plutôt l’épistémologie de la géomancie, pour faire comprendre comment elle est construite. Il s’agit d’une pratique ancienne des Gulmanceba, pour qui « la terre ne ment jamais ». Selon les géomanciens Gulmanceba, ajoute le présentateur, les erreurs commises viennent de l’interprétation et non de la terre. Issa Martin Bikienga explique que les 4 chapitres de l’œuvre du Pr Thiombiano tentent de répondre à une problématique, à savoir, «existe-t-il un support de la géomancie ou relève-t-elle de la métaphysique ? » 

 

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, le Pr Alkassoum Maïga, parrain, par la voix de son directeur de cabinet, a félicité l’auteur de l’œuvre. Quant au coparrain, le chef du département de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, il a souligné que l’œuvre du Pr Thiombiano fait ressortir un pan de la dimension culturelle burkinabè. L’éminent professeur, a-t-il affirmé, s’est livré à un exercice très important qui consiste à questionner la géomancie. Son souhait est alors que cette science soit enseignée aux jeunes générations, en vue de contribuer au développement du Burkina.

 

Répondant à une des nombreuses questions qui lui ont été posées, l’auteur a précisé que la géomancie peut être pratiquée par tout le monde, car comme tout savoir, il s’agit d’un apprentissage. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il l’a introduite parmi les modules d’enseignement au sein de son institut de formation, l’IFREAT. Elle est une science et peut être considérée comme « une des sources des mathématiques modernes ».

 

L’ouvrage a été édité aux éditions « Universités européennes ». Il est disponible dans les librairies de la place au prix de 15 000 francs CFA.

 

D. Evariste Ouédraogo

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