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Achille Tapsoba, 1er vice-président du CDP : «En démissionnant, Kadré nous a facilités la tâche»

 

Le 24 septembre 2019, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a fait le bilan de son congrès extraordinaire tenu le 22 septembre dernier. Principal point sur lequel s’est focalisé les échanges : le départ, l’exclusion et la suspension de certains membres  des rangs du parti de Blaise Compaoré. Pour le premier vice-président, Achille Tapsoba, ce n’est pas parce que ses camarades politiques ont attrait le parti en justice qu’ils ont été exclus. « Ils ont franchi le Rubicon en demandant la suspension du bureau exécutif national, du récépissé, du conseil national du CDP, du congrès extraordinaire… Quand  on a un membre gangrené, il faut avoir le courage de l’amputer. Sinon la gangrène prend tout le corps et c’est la mort assurée », a-t-il argumenté. Pour ce qui est de l’ancien Premier ministre Kadré Désiré Ouédraogo, il a précisé qu’il y avait une procédure interne concernant son cas et qu’en démissionnant, il  leur a facilité la tâche.

 

 

 

Après sa déchéance du pouvoir en 2014, s’en sont suivis des tribulations et avatars pour le CDP.  Le dernier feuilleton est son assignation en justice à deux reprises par certains de ses militants. Sorti victorieux du procès, il a tenu son congrès extraordinaire où certains militants comme Mahamadi Koanda, figure de proue de cette fronde, et autres ont été exclus du parti. Sur le sujet, Achille Tapsoba s’est voulu suffisamment clair. « Ce n’est pas un congrès qui a été monté de toutes pièces pour couper la tête des gens. C’est parce qu’ils ont fini par exacerber leur position », a-t-il indiqué, avant de poursuivre sa défense, « une chose est d’exprimer des divergences et critiques (même si elles étaient mal fondées) sur la gouvernance et le fonctionnement du parti, ce qui du reste fait partie de la vie d’un parti qui pratique la démocratie, une autre est d’ériger l’indiscipline en comportement courant et d’inventer des actions de blocage, de déstabilisation voire de liquidation du parti »,a-t-il ajouté. Cette crise, à en croire le premier vice-président, remonte en 2018, l’année où s’est tenu le septième congrès qui a porté Eddie Komboïgo à la tête du parti.  

 

 

 

«Les actions groupusculaires du G33»

 

 

 

Aux hommes de médias massivement  mobilisés,  il a expliqué que toutes ces épisodes  tirent leurs  origines du congrès de 2018. En effet, lorsqu’il s’est agi de la désignation du président du parti, il n’y a pas eu de consensus et il a été question d’aller requérir  l’avis du président d’honneur du parti. Blaise Compaoré a suggéré qu’Eddie Komboïgo soit le président et Boureima Badini le premier vice-président du CDP. Mais de retour à Ouagadougou, des militants ont remis en cause  cette décision. C’est ainsi, selon Achille Tapsoba, dans l’histoire du parti, qu’ils ont eu pour la première fois recours à des élections pour désigner leur président. « A cette élection, ils ont été mis en minorité.  Eddie a eu 39 voix contre 33. Le vrai problème, ils ont commencé des actions groupusculaires avec le G33. Des actes étrangers au parti. Des actes d’indiscipline caractérisée. Ils ont enfreint une résolution du président d’honneur. Ils ont pris part à des manifestations politiques alors qu’au même moment le CDP avait une activité et entrepris des actions de liquidation du parti. On nous a traînés dans les médias. Nous avons supporté jusqu’à ce qu’on nous mette le dos au mur. Même si nous ne sommes pas intelligents, nous devons savoir user de notre bon sens », a détaillé l’unique orateur du jour.  Pour étayer ses propos sur les agissements des exclus du parti, il a ajouté que l’un deux, Mahamadi Koanda pour être précis,   a déclaré que « s’il fallait casser le CDP pour qu’Eddie Komboïgo ne passe  pas, il le ferait. Il a écrit au CFOP pour dire qu’il est désormais le représentant du parti. Il a aussi dit qu’il ne reconnaissait plus la direction du parti. Pendant que certains tissent, d’autres défaufilent. Il fallait arrêter cette opération »,  s’est justifié une fois de plus le premier vice-président du CDP.

 

Aussi il a déclaré que l’exclusion de certains militants du parti n’est pas pour déblayer le terrain pour qui que ce soit.  « Kadré Désiré Ouédraogo a dit qu’il n’est pas candidat d’un parti. Comment peut-on l’écarter alors que lui-même s’est déjà écarté ? D’ailleurs le concernant, nous avons une procédure concernant son cas mais en démissionnant, il nous a facilité la tâche», a-t-il commenté.

 

Après les exclusions, la démission et la suspension de quelques membres du parti, Achille Tapsoba est confiant que le CDP ne se disloquerait pas. « Ceux qui sont partis aujourd’hui, qu’est-ce qu’ils représentent par rapport à Simon, Roch et Salif qui, eux, avaient du punch ? Malgré tout, le CDP essaie de vivre, de se reconstruire pour rentrer dans la bataille électorale. Les hommes et les dirigeants passent, mais le parti doit rester », a-rassuré Achille Tapsoba.

 

 

Lévi Constantin Konfé

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