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Lutte contre le terrorisme: Roch fait une piqûre de rappel à l’ONU

C’est reparti, depuis mardi, avec la litanie des discours des chefs d’Etat et de gouvernement qui entame habituellement l’assemblée générale annuelle de l’Organisation des Nations unies. Une prestigieuse tribune du haut de laquelle les dirigeants exposent leur vision du monde, se règlent parfois les comptes comme c’est le cas actuellement entre les Etats-Unis et l’Iran, à moins qu’ils ne saisissent cette occasion annuelle pour résoudre certains problèmes bilatéraux ou multilatéraux qui se posent à eux. Et puis il y a ceux dont les interventions sont particulièrement attendues, soit parce qu’ils sont puissants, soit parce qu’ils font l’actualité.

Dans cette cacophonie onusienne, que peut bien valoir la voix des chefs d’Etat africains qui s’adressent parfois à un auditoire clairsemé ? Un exercice pour lequel l’expression « prêcher dans le désert » prend tout son sens.

Il faut espérer que ce ne sera pas le cas du président Roch Marc Christian Kaboré, qui est intervenu ce mardi pour d’abord faire un « clin d’œil sur la planète », en droite ligne avec le thème officiel de cette assemblée générale qui a placé le  changement  climatique  et ses conséquences désastreuses au cœur de ses préoccupations. Il faut dire que le président du Burkina est bien placé pour en parler, lui qui vient d’un pays sahélien où les effets des vicissitudes du climat sont de plus en plus perceptibles.

Mais plus que les gaz à effet de serre, plus que la déforestation ou les inondations, plus que l’extinction de masse de certaines espèces animales et végétales qui se profile à l’horizon, ce qui préoccupe le locataire de Kosyam, c’est la situation sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne et particulièrement au Burkina, présenté comme le ventre mou de la sous-région.

Il est vrai qu’il y a de quoi s’inquiéter des attaques répétées contre les forces de défense et de sécurité, des exactions contre des civils et de la crise humanitaire que le péril terroriste a immanquablement engendrée. A telle enseigne que le chef suprême des armées a fini par reconnaître que la situation est difficile. Analyse lucide ou aveu d’impuissance ? En tout cas, Roch a saisi l’occasion onusienne pour prêcher pour sa chapelle et faire une piqûre de rappel, lançant notamment un appel pour un mandat de la MINUSMA « plus robuste et offensif » et demandant que le Conseil de sécurité accorde à la force conjointe du G5 Sahel un mandat sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies, afin de lui assurer des ressources permanentes. « Je renouvelle mon appel à la solidarité bilatérale et internationale afin de doter la Force conjointe du G5 Sahel d’équipements et des ressources financières prévisibles et pérennes indispensables à son bon fonctionnement afin de favoriser la réalisation de nos programmes de développement nationaux et régionaux à travers le Programme d’investissements prioritaires ». Le président du Faso a par ailleurs relevé la nécessité d’un partenariat international en faveur de la stabilité et de la sécurité au Sahel car, selon lui, « les deux piliers que représentent la sécurité et le développement sont nécessaires à la stabilité de la région ».

Sera-t-il exaucé, d’autant plus qu’on connaît les réticences américaines, notamment sur la question du chapitre 7 et les promesses et autres engagements qui tardent à se concrétiser ? Et ceux à qui il s’adressait et qui sont à même de l’aider dans sa croisade étaient-ils seulement là pour entendre sa complainte ?

 

H. Marie Ouédraogo

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