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Meeting de soutien aux FDS : «Nos soldats ne sont pas un fonds de commerce politique» (Amadou Diemdioda Dicko du CFOP)

Le Chef de file de l’opposition burkinabè trouve à redire sur le meeting au stade municipal samedi dernier. L’événement était pourtant censé soutenir et rendre hommage aux Forces de défense et de sécurité et aux victimes d’actes terroristes. «Nous nous démarquons de toute propagande politique sous l’habillage du soutien aux FDS. Nos soldats ne sont pas un fonds de commerce», a déclaré sans langue de bois aucune Amadou Diemdioda Dicko, qui était de service pendant cet hebdomadaire point de presse du CFOP, mardi 29 octobre 2019 à son siège sis quartier zone du Bois.

 

 

Dans les nombreux sujets évoqués et qui ont retenu l’attention des auditeurs figurait en bonne place le grand meeting organisé samedi dernier au stade municipal par des OSC avec pour principal maître d’œuvre le Larlé Naaba Tigré. A l’évidence, ce jour-là il s’agissait véritablement d’une méga-rencontre puisque la cuvette du stade était archicomble. A cette occasion, où l’on a noté la présence de « respectables » (Ndlr : l’expression est du CFOP) hommes de Dieu, de chefs coutumiers et d’opérateurs économiques, des dons (trois pick-up, une soixantaine de motos et 300 tonnes de vivres) ont été remis par les organisateurs à l’armée et aux représentants des familles de soldats tombés les armes à la main.

 

L’union sacrée autour de nos soldats ne devant laisser personne indifférent, le Chef de file de l’opposition politique, lui-même empêché, avait du reste dépêché à ce meeting un représentant en la personne d’Adama Séré, président du RDEBF. Cinq jours après, l’amertume semble encore se lire sur les visages d’Amadou Diemdioda Dicko, vice-président de l’UPC, et de Carlos Toé, premier responsable du MCR. Pendant la lecture de la déclaration liminaire, le premier fustigera l’événement en ces termes : «Les moyens déployés lors de ce meeting ainsi que l’aréopage gouvernemental présent en ces lieux laissent penser à une campagne du MPP déguisée en soutien aux FDS. Au fait, le MPP a honte de son propre logo, peu mobilisateur, si bien qu’il est obligé de se cacher derrière des personnalités morales pour battre campagne… Nous nous démarquons de toute propagande politique sous l’habillage d’un soutien aux FDS. Nos soldats ne sont pas un fonds de commerce». 

 

Le second, Carlos Toé, sera tout aussi tranchant, tapant du poing sur la table : «En moins de quatre ans, l’on a eu droit à trois chefs d’état-major et à trois ministres de la Défense. Roch doit avoir le courage de reconnaître qu’il a mis en place des politiques qui n’ont pas marché et qu’il y a un problème très sérieux. Qu’il en tire donc les conséquences au lieu de passer par des intermédiaires pour tenter de régler la situation». 

 

Les inaugurations d’infrastructures par le président du Faso ne sont pas non plus du goût du CFOP. A écouter les animateurs du point de presse, le président Kaboré, non content de réchauffer les projets de Blaise Compaoré pour se les attribuer, se lance maintenant dans les inaugurations de «morceaux de route, là où un haut-commissaire ou un gouverneur étaient suffisamment compétents pour inaugurer ces mini-infrastructures». Et la sentence tombe : «Cela s’explique : il n’y a rien à montrer aux Burkinabè comme bilan, à part ces courtes routes».

 

Là où le consensus semble pourtant s’être dégagé chez les tribuns de la matinée, c’est à propos de la récente tournée du candidat à la présidentielle, Tahirou Barry, dans le grand marché de Ouagadougou pour faire quelques emplettes et échanger avec les commerçants. Ses deux camarades du CFOP trouvent qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat et que cette initiative est défendable à plus d’un titre. Carlos Toé : «Je ne vois pas en quoi c’est du populisme que d’aller discuter avec des commerçants pour connaître leurs préoccupations. A moins qu’on veuille que le visiteur conçoive son programme de société entre quatre murs, sans consulter les différentes composantes de la société». Son voisin ira même plus loin, donnant au passage un cours de marketing politique : «La politique est un produit qui se vend comme beaucoup d’autres produits. Tahirou Barry n’est pas allé au marché pour seulement échanger avec les commerçants mais aussi pour vendre son image. Comme tout promoteur, on cherche à voir comment être l’aimant qui attire les électeurs à soi. Et c’est normal en politique».

 

Issa K. Barry

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