Menu

Côté pile et face du sport: Les mensonges du sport

Il nous est revenu qu’un entraîneur européen de football avait coutume de majorer de 5 ans, l’âge de tout prétendant africain au championnat de D1 :les frimousses de talents qui évoquent une adolescence en voie de transition et de trahison des vrais âges en constituait la principale raison. En effet, ils sont soupçonnés de tromper les contrats de transferts aux fins de carrières professionnelles de longue durée. Aussi à chaque veille des compétitions majeures des petites catégories, les footballeurs africains sont régulièrement suspectés par la police sportive de non-respect de l’âge conforme à la réglementation. Un contrôle applaudi par les pays européens dont les apparences physiques des joueurs motivent les craintes de duperie chez les modestes gabarits, sans toutefois ébranler la sérénité des challengers talentueux. Un prétexte pour affaiblir les prétentions d’adversaires redoutables, dont l’aléatoire des muscles des âges évince rarement les avantages du savoir-faire des talents renforcés par l’expérience des compétitions lucratives. Destricheries de l’âge qui cachent difficilement la forêt des mensonges du sport.

 

 

Les tolérances de la police sport

 

En Afrique, où la majorité des enfants ne disposent pas d’instituts "sports et études’’, ni de moyens technologiques de conquête des performances, la loi qui limite l’âge officiel d’accès à l’école  autorise aussi sa dispense, pour s’y conformer. Et même si les Africains appréhendent les années comme des indicateursde maturité, en aucun cas ils ne font de l’âge un déterminant significatif d’efficacité pour les conquêtes de victoires sportives ; tout comme ailleurs, les écarts d’âge  entre joueurs d’une même équipe, qui varient entre un et vingt ans, attestent  que la valeur bien née n’attend point l’âge.

Aussi, lorsque la cupidité du sport invoque les prescriptions réglementaires sur l’âge officiel déclaré en vue de recrutements, c’est pour mieux exploiter des capacités athlétiques qui trahissent souvent les âges réels des prétendants. On raconte qu’un employeur rechignait à libérer des jeunes recrues pour les sélections nationales, en prétextant souvent l’immaturité des organismes de "promesses’’ lucratives ; en réalité, il voulait préserver ses protégés des risques liés aux compétitions hors contrats ; ainsi, le responsable sportif parti négocier ladite libération, d’invoquer à son tour un héritage paternel qui justifie un prétendu physique susceptible de cacher une maturité (soupçonnée de tous) prête à l’exploitation : « c’est ‘’naissance’’ (inné) dans leur famille», rétorqua-t-il. 

Par conséquent, les  mensonges du sport connus et tolérés de tous  semblent la ‘’chose la mieux partagée’’ : des tricheries qui vont des simulations aux savants dopages, qui permettent de répéter à souhait les mêmes performances  et de transformer des physiques que les entraînements seuls ne peuvent justifier. Et que dire des coups de pouce coupables d’arbitres qui découvrent une épaisse enveloppe sous l’oreiller, après une ‘’découverte’’ des charmes de la ville en compagnie de jeunes créatures ; et des règles qui autorisent minimes et cadets à performer sur des espaces munis de ballons de mêmes dimensions, sur les mêmes chronos, à destiner exclusivement aux organismes des catégories supérieures ; et des intentions inavouées qui identifient les substances dopantes, dont l’usage est interdit aux sportifs, sous peine de sanctions ?

 

Besoin d’équité et complexe de supériorité

 

En Afrique, il semblerait qu’il y a l’âge réel et ‘’l’âge du football’’ ; et que c’est l’usage du second qui précipiterait les juteux contrats des transferts à l’étranger.

Ainsi du recours à une ruse qui corrigerait une inégalité de chances entre athlètes mieux programmés, et ceux qui comptent uniquementsur leurs aptitudes et avantages naturels ; une astuce certes répréhensible, mais qui favorise l’acquisition des meilleures conditions de conquêtes de performances.

En effet, pendant que les ‘’puissants’’ sont motivés par la réaffirmation de domination qu’offre l’opportunité des sacres des titres, les faibles ‘’faire-valoir’’ veulent éviter l’humiliation et remédier aux déficits des formations sportives, aux fins d’améliorer les chances de consécration ; une frustration des faibles capacités à battre les adversaires mieux outillés, que l’on peut comprendre à travers la confession naïve d’un coup de pouce de ‘’songré nzindi’’, par le premier cycliste à franchir la ligne d’arrivée du ‘’tour du Faso’’.

 

A qui profitent ces mensonges du sport ?

 

Les scandales financiers qui entachent les attributions des organisations des mondiaux de compétitions ainsi que les transgressions des règles de fair-play financier des transferts  prouvent que les tricheries ne sont pas l’apanage des sportifs ; tout comme les contrôles qui épinglent tardivement des coupables convaincus de dopage, qui disculpent les responsabilités des enjeux du sport.

Ce sont donc les athlètes devenus ‘’statistiques’’ ou ‘’records’’ à battre, contraints de repousser les limites des possibles de l’humain, qui sont les victimes des mensonges du sport, car nul ne peut indéfiniment tricher avec son organisme, sous peine de subir les sanctions de la nature.

A défaut de vaincre les pouvoirs des mensonges du sport, une prise de conscience collective du sort de ‘’machines’’ dévolu aux athlètes pourrait contribuer à atténuer le recours aux excès et abus de tous genres, afin de libérer les valeurs et les vertus du sport contre les serres de l’argent des ‘’mensonges’’ du sport. Ainsi, le respect permanent d’une éthique du sport  pourrait éloigner les menaces de l’épée de Damoclès d’une génétique au service d’un futur sport encore plus ‘’menteur’’ ; tout comme l’avènement de compétitions mondiales dédiées aux minimes, sans autres objectifs que l’offre de spectacles des performances, pourrait contribuer à sauvegarder l’expression d’un sport à visage plus humain, selon l’idéal de Pierre de Coubertin. Et que dire du public demandeur de performances de plus en plus hors normes dans tout ça ?

 

 

Youdi O.

 (78 01 68 35  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. )

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut