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Tenanciers de débits de boisson : «Nous avons été oubliés par le président»

Les tenanciers de débits de boisson ont été contraints de fermer boutiques avec les mesures prises par le gouvernement pour freiner la propagation du COVID-19. Mais, selon eux, grande était leur surprise de constater qu’ils n’ont pas été pris en compte dans les mesures présidentielles annoncées. L’Organisation syndicale des promoteurs d’espace de rencontres et de loisirs (OSPERL) demande donc au gouvernement de soutenir son personnel en vivres et de créer un fonds spécifique qui leur permettra de faire face aux charges de location des infrastructures et la paie du personnel.

 

 

Ils sont des concurrents jurés. Chacun de son côté chaque jour que Dieu fait use de subterfuges pour s’attirer les clients. Mais aujourd’hui, ils sont obligés de faire front commun pour sauver leur business. Il s’agit des tenanciers de débits de boissons.  Suite à la fermeture des maquis, bars et lieux de réjouissance, ils ont formé un syndicat (Organisation syndicale des promoteurs d’espace de rencontres et de loisirs) pour la défense de leurs intérêts. Désormais, ils boiront à la même coupe jusqu’à ce que les choses s’arrangent.

Pour le porte-parole, Joachim Kientéga, avec la fermeture de leurs lieux de commerce, ce sont des milliers de personnes qui se retrouvent en chômage technique. « Nous sommes donc appelés dans cette situation, à supporter le loyer de notre personnel étranger, à devoir assurer leur alimentation et à payer nos gardiens et personnels de surface pour la sécurité et l’entretien de nos locaux et du matériel. A titre illustratif, un bar/maquis emploie en moyenne une vingtaine de personnes (Serveuses, disc Joker, vigiles, caissiers, plongeurs, managers, gérants, comptables, gardiens, femmes de ménage) avec un salaire minimal de 40 000 francs CFA par mois et par personne », a-t-il affirmé.

Quand les tenanciers de débits de boisson sortent leurs calculettes, les dégâts causés par leur fermeture sont énormes. « Pour la seule ville de Ouagadougou, on ne dénombre pas moins de 7000 maquis/bars, dont plus de 500 vendent en moyenne 500 caisses de boisson par mois. En faisant le point avec le prix de vente de la caisse à 6000 francs CFA, nous nous retrouvons pour ces 500 maquis, avec une recette perdue de l’ordre de 1 500 000 000 par mois (pour seulement 500 maquis). Plus de 300 autres maquis vendent en moyenne 1500 caisses par mois. Ce qui donne un chiffre mensuel de 2 700 000 000 francs CFA ».

Devant une telle situation, l’OSPERL se demande quel sera le sort des personnels toujours à la charge des promoteurs. Par ailleurs, a souligné son porte-parole, le promoteur est tenu de payer le loyer tout en ne faisant aucune recette. Et plus les jours passent, et plus les tensions de trésorerie se font sentir. « La faillite totale de nos entreprises est une question de jours. Plus de 99% des bars et maquis sont en location », a lâché, le porte-parole tout inquiet.

C’est pourquoi, d’une même voix, les tenanciers de débits de boisson demandent du soutien en vivre pour leur personnel. En plus de cela, ils exhortent l’autorité à mettre en place un fonds spécifique à leur profit.  Ce fonds, selon le porte-parole, va leur permettre de faire face aux charges de location des infrastructures et d’assurer la paie des travailleurs. « Ce fonds nous permettra de solliciter des prêts à des conditions de remboursement assez souples afin de faire face de manière diligente aux nombreuses difficultés engendrées par cette situation exceptionnelle », a-t-il expliqué.

Akodia Ezékiel Ada

 

Encadré :

Le SOS du maquis Nongtaaba

 

Sibiri Ouédraogo, responsable du maquis Nongtaaba à Zagtouli est durement touché par la fermeture de son lieu de commerce. Avec cette situation, il ne sait plus à quel saint se vouer, lui qui a 50 employés. La grande difficulté pour lui, ses serveuses viennent d’un pays voisin et elles ne peuvent pas rentrer parce que les frontières sont fermées. Il lui revient de payer leurs loyers et de les nourrir. « Ce n’est pas facile. Sans compter que je suis père de 4 enfants », raconte-t-il avec amertume.

Ces doléances sont celles évoqués par le porte-parole de l’OSPERL. Il espère vraiment que leur cri du cœur sera entendu par les autorités. 

 

AEA

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