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Traitement d’éventuels cas de COVID 19 à Koudougou : Fronde autour du choix d’un site de soins

Les autorités sanitaires de Koudougou ont ciblé le centre buccodentaire situé au secteur 9 pour l’aménager afin de recevoir les éventuels patients souffrant du COVID-19. Un choix approuvé par les autorités régionales et communales. Mais un couac est survenu dans le processus de mise en œuvre avec une fronde des populations dudit secteur qui s’opposent à ce choix. Une rencontre entre les autorités sanitaires et administratives hier jeudi n’a pas permis d’aplanir les divergences malgré des explications houleuses.

 

 

Beaucoup de salive a coulé concernant le choix du centre buccodentaire pour soigner les éventuels cas de COVID-19. Des rumeurs folles ont circulé dans les lieux de causerie, certains groupes WhatsApp et autres. Certaines personnes ont soutenu que le centre était destiné à recevoir des malades évacués de Ouagadougou et de Bobo. Un groupe accuse les autorités de vouloir « amener » la maladie à Koudougou pour des raisons pécuniaires. Quand le gouverneur Irène Coulibaly est allé visiter le site le 2 avril dernier, des gens ont spéculé que le cortège de 4x4 y est allé déposer des malades qu’on ne peut pas soigner à Ouagadougou. Des appels ont été lancés pour une mobilisation contre la transformation du centre buccodentaire en site de soins contre le COVID-19. ‘’Les autorités veulent amener le coronavirus à Koudougou afin d’avoir des financements’’, a-t-on pu lire sur les pages Facebook et statuts WhatsApp de certaines personnes, y suscitant des débats passionnés.

Le responsable des jeunes, Thimoté N’Do, lui, dénonce la proximité du centre avec les concessions, estimant que cela présente des risques pour les populations. Une situation qui a commandé que le maire et les responsables de la santé de Koudougou rencontrent la population des secteurs 8, 9 et 10 hier jeudi pour en parler. En tout cas, c’est une grande foule qui a envahi le domaine de l’école Wend-Panga où pendant près d’une heure des échanges houleux ont eu lieu, avec au centre le maire Mocktar Zongo et le directeur général (DG) du Centre hospitalier régional (CHR) de Koudougou. Etaient présents aussi des vieux et des chefs coutumiers des secteurs 8, 9 et 10. ‘’Nous avons aménagé une salle au CHR pour recevoir des cas de COVID-19. Mais il nous fallait trouver un lieu plus approprié. Nous avions ciblé le centre buccodentaire et j’ai écrit au maire qui s’est inquiété d’éventuels risques pour la population.

Avec le personnel médical, nous avions fait le tour du sujet, pris les précautions et assuré le maire que la population riveraine ne risquait rien. Nous avions souhaité que soient faits des aménagements supplémentaires et c’est ce que l’autorité communale est en train de faire, avec la construction dans l’enceinte du centre, de locaux pour le personnel soignant’’, explique le DG du CHR, Souleymane Oubian, prenant le soin d’assurer à la foule que des dispositions y sont prises pour éviter toute propagation du virus.

Le maire a battu en brèche toutes les rumeurs et dénoncé la désinformation ayant entouré le choix du site. Il s’est appesanti sur le travail qui a été fait au niveau communal dans la lutte contre ce mal. Il a clamé que leur souci, c’est de protéger la population. ‘’Notre responsabilité est de prévoir. C’est pourquoi nous avons décidé de nous préparer à d’éventuels cas. Nous nous sommes même préparés si d’aventure il y avait des décès. Et c’est notre devoir de prévénir. Une rumeur dit qu’on évacue des malades de Ouaga vers Koudougou.

Ce qui n’est pas faisable, puisque les évacuations sont faites d’un centre vers un autre disposant d’un plateau technique plus élevé’’, confie le maire en substance. Si certains intervenants, à travers leurs propos, ont dit avoir compris les explications, force est de reconnaître que des divergences demeurent dans les rangs des jeunes qui disent camper sur leurs positions. Thimoté N’Do a indiqué qu’ils vont prendre contact avec le maire pour lui faire des propositions au nombre desquelles la mise en quarantaine de Koudougou et l’identification d’un autre site loin des habitations. Selon lui, les habitants et les jeunes n’ont pas été impliqués dans la mise en œuvre du projet de choix du site et seraient à 95% opposés à ce que des malades du coronavirus soient soignés au centre buccodentaire. Affaire à suivre.

 

Cyrille Zoma

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