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Bobo-Dioulasso: Des malades du Covid-19 tirent la sonnette d’alarme

Ouvert le vendredi 10 avril 2020, le premier centre spécialement dédié aux malades du Covid-19 de la région de Bobo est désormais opérationnel. Mais seulement, les conditions de prise en charge ne semblent pas être du goût des patients qui dénoncent une certaine négligence  à leur égard.

    

 

Nous avons reçu un coup de fil de Soungalo Ouattara. Il est originaire de Péni, localité située à environ 25 kilomètres de la ville de Sya sur la nationale n°7 reliant Bobo à Banfora. Visiblement très remonté contre le comité régional de gestion des épidémies, il n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer les conditions de vie à l’hôpital pédiatrique du jour au quartier Belleville. «Je suis arrivé le vendredi et j’ai eu mon premier repas à 13 heures. Il a fallu attendre le lendemain samedi, pour avoir un autre repas à la même heure, c'est-à-dire à 13 heures. Le dimanche ils m’ont apporté à manger aux environs de  15 heures. Comment dans ces conditions, on peut parler de prise en charge des patients» Déplore-t-il ? A la différence de Soungalo Ouattara venu de Péni, d’autres patients originaires de Bobo cette fois, n’ont visiblement pas à se plaindre pour leur restauration. Bien qu’internés à l’hôpital du jour, ils sont encore aux bons soins de leur famille qui leur apporte quotidiennement à manger.  «Je préfère attendre le repas de mes parents que de manger ce qu’on nous propose ici» dit avec amertume un malade.  Et ce dernier de dénoncer les conditions de vie dans ce centre qui compte environ une dizaine de patients, mais utilisant les mêmes toilettes.  Ce qui, selon lui, constitue un réel danger pour l’ensemble des pensionnaires de cet hôpital. Pire, «depuis que nous sommes arrivés ici, aucune action de désinfection n’a été entreprise à notre connaissance. C'est-à-dire que nous sommes là sans être sûrs de guérir dans la mesure où les risques de contamination sont  légion. Parce que tout simplement,  nous utilisons tous les mêmes toilettes qui sont d’ailleurs sans aérations et qui n’ont jamais été désinfectées. J’ai mon bidon d’eau de javel et par précaution, je répands à chaque fois le contenu dans ces toilettes avant de m’en servir»,   raconte un patient. Le moins que l’on puisse dire est que les malades du Covid-19 de l’hôpital pédiatrique du jour de Bobo attendent du comité régional de gestion des épidémies une amélioration de leurs conditions de séjour. Dans tous les cas, l’espoir reste grandement permis quand on sait que ce nouveau centre qui est en train d’être mis  en place fait aujourd’hui partie des priorités du comité. Nul doute que les difficultés soulevées par ces premiers patients trouveront dans un bref délai des solutions pour faire de cet hôpital une référence en matière de prise en charge des malades du Covid-19 dans toute la région.

 

                                                                  Jonas Apollinaire Kaboré      

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