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Lutte contre le COVID-19: Bobo la rebelle ?

Sur décision du gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, le marché central de Bobo-Dioulasso a rouvert ses portes, à titre exceptionnel, le mardi 21 avril 2020.  Mais bon nombre de petits marchés dans les secteurs n’avaient pas attendu une quelconque décision de l’autorité politique les concernant pour reprendre leurs activités, si bien qu’aujourd’hui on assiste à une sorte de cacophonie dans la ville de Sya en matière de lutte contre le Covid-19.

 

 

Elles étaient sous pression depuis un certain temps, les autorités locales. Gouverneur, préfet et maires étaient ainsi  régulièrement sollicités par les acteurs de l’économie pour leur implication personnelle dans la reprise de leurs activités. Car après une dizaine de jours de fermeture des marchés et autres  lieux publics, la situation était presque devenue intenable pour de nombreux Bobolais qui semblaient déjà tirer le diable par la queue. L’attente fut longue et même angoissante pour la grande majorité des acteurs du secteur informel de la ville Sya. Des commerçants qui, pour la plupart, commençaient véritablement à perdre patience et à toujours se demander à quand la levée de cette restriction imposée dans cette lutte contre la maladie à coronavirus à Sya comme dans la plupart des autres centres urbains du Burkina. L’annonce de la réouverture du marché central de Ouagadougou le lundi 20 avril 2020 a presque fait l’effet d’une bombe à Bobo-Dioulasso, où les commerçants avaient  déjà commencé à voir le  bout du tunnel. Ils n’avaient visiblement pas tort avec ce communiqué du gouverneur de la région qui décidait, dans la foulée, de la réouverture du marché central de Bobo dès le lendemain.  Un communiqué qui sera immédiatement suivi d’effet avec cette infrastructure marchande qui rouvrait effectivement le mardi 21 avril 2020 après sa fermeture le 30 mars dernier. Heureux de retrouver le principal centre commercial de la ville, les usagers du marché central avaient surtout l’obligation de respecter les règles d’hygiène en matière de lutte contre le Covid-19 comme le lavage des mains et le port obligatoire d’un masque avant l’accès au site.  Et tout cela, sous la surveillance minutieuse de la police municipale postée aux principales entrées. La reprise des activités au marché central de Bobo aura, dans le même temps, un effet de contagion au niveau de plusieurs autres infrastructures marchandes de la ville où les occupants n’ont pas attendu le feu vert des autorités pour réinvestir leur poste de travail. Depuis mardi en effet, outre le marché central, un bon nombre de marchés secondaires de la ville ont repris du service. Une reprise qui est contraire à l’esprit du communiqué du gouverneur et dans lequel Antoine Atiou rappelait aux commerçants du marché central qu’une évaluation à mi-parcours sera faite à l’issue de cette ouverture. Et de préciser que « si toutefois les résultats sont satisfaisants, il sera procédé de façon progressive à la réouverture des autres marchés de la ville ». Mais déjà, plusieurs marchés de la ville sont en pleine activité au grand dam des autorités locales qui semblent visiblement éprouver de la peine à faire respecter les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.  C’est par exemple le cas de l’interdiction des transports en commun, les tricycles continuant de faire le plein de passagers dans la circulation  sous le regard impuissant des autorités municipales. Même qu’il a fallu la présence dissuasive et permanente des FDS aux environs de certains sites marchands afin de les maintenir fermés à leurs occupants. Dans cette lutte contre le Covid-19, des tenanciers de maquis refusaient aussi de se plier à la décision de fermeture temporaire prise par les autorités locales.  Nombre d’entre eux continuaient de recevoir leur clientèle au vu et au su de tous. Mais il aura fallu en certains endroits une descente musclée de la police pour rappeler à l’ordre certains gérants de débits de boisson. C’est assurément une vraie cacophonie qui est en train de s’installer à Sya dans cette lutte contre le coronavirus. Car depuis la réouverture du marché central, plus personne n’attend une quelconque décision des autorités locales pour la reprise de ses activités. Avec cet incivisme grandissant à Bobo-Dioulasso, le gouverneur n’aura d’autre choix que de passer à la vitesse supérieure afin de ramener dans les rangs ces hors-la-loi et autres récalcitrants qui continuent de mettre en péril leur vie et celle des autres.

 

 Jonas Apollinaire Kaboré

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