Menu

Port obligatoire du masque : Certains résistent en attendant la contrainte

Depuis hier lundi 27 avril 2020, l’obligation faite aux citoyens burkinabè de porter le masque est entrée en vigueur. Décidée par le gouvernement le 16 avril dernier au cours de l’hebdomadaire Conseil des ministres, cette mesure entre dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19. Constat du 1er jour dans les administrations publiques et dans la rue.

 

Après un tour d’horizon dans quelques administrations de la ville, le constat est le même, les agents ont respecté la consigne du port de masque. Du ministère de la Justice, à l’Administration territoriale en passant par le Trésor public, le respect de la mesure est effectivement de mise. A l’entrée et dans  des couloirs de certains services, notamment au MATDS, les agents que nous avons rencontrés portent bien le précieux cache-nez qui se veut un rempart contre le virus. «En cette période, il est obligatoire de se conformer aux mesures afin de limiter l’expansion du virus. Moi, j’ai commencé à porter le masque avant que le gouvernement ne l’impose. Je suis content de cette mesure qui certainement permettra de limiter de nouvelles contaminations. Dans notre service, nous nous sommes imposé cette consigne comme mesure barrière», a expliqué Fulgence Tiemtoré, un agent de bureau : « Nous avons affiché à la porte, que pour entrer, il faut porter un masque ou un cache-nez. Ceci pour le bien de tous, car nous recevons beaucoup de gens dans nos locaux », renchérit son collègue.

Dans un autre bureau, Joseph Ouédraogo, secrétaire administratif, porte fièrement son cache-nez et affirme que la mesure est la bienvenue car elle permettra d’éviter la propagation de la maladie. «J’apprécie la mesure du port du masque qui va certainement permettre de juguler la maladie. Les masques que nous portons permettront de nous protéger et de protéger les autres. Depuis le début de la pandémie, cette mesure devrait être la première qu’il fallait appliquer. Mais mieux vaut tard que jamais », a-t-il déclaré. Du côté du trésor public, les agents vaquent à leurs occupations avec le masque vissé  sur le nez. Idem pour les  usagers.

Si dans les services le respect de la mesure ne souffre d’aucun débat il n’en est pas de même dans la rue où bien de personnes circulent le nez au vent. Certains de nos interlocuteurs qui ne portent pas  de masques refusent d’être photographiés comme s’ils se sentaient coupables. Qu’à cela ne tienne ils ne manquent pas d’arguments. Pour Bibata Ouédraogo,  commerçante, qui garde son masque dans son sac pour parer à toute éventualité, le port de masque ne la convient pas car en le portant elle s’étouffe. « Je ne peux pas porter le masque ou le cache-nez ; quand je le porte longtemps, je m’asphyxie. Mais j’ai payé un cache-nez au cas où les FDS vont m’interpeller pour que je leur présente juste le temps de m’éloigner avant de me libérer», a-t-elle avancé tout en plaidant pour les autres « Ce n’est pas tout le monde qui peut se payer le masque ou le cache-nez. Il faut que le gouvernement trouve une solution s’il veut que tout le monde le porte ». Malick Kafando, employé de commerce, trouve l’exigence du port de masque comme une mesure de trop. « Le port de masque est ennuyeux pour moi car je ne suis pas habitué à le porter longtemps. Quand je sortais ce matin je n’en possédais pas. Mais en cours de route je me suis acheté un pour éviter d’être réprimandé par les FDS. Si le gouvernement veut exiger le port de masque, il faut qu’il le mette à la disposition de tout le monde. Actuellement, nous sommes en chômage, comment pourrions-nous trouver des masques à toute la famille », s’est-il offusqué. Parmi ceux qui font de la résistance, il y a ceux qui ne savent pas à quel masque se vouer à l’image d’Hamidou  Ouédraogo, agent public, qui ne sait pas lequel des masques ou cache-nez est  homologué par le ministère de la Santé.

 

 « Cela fait un bout de temps que je cherche mais que, je n’arrive pas à payer un masque ou un cache-nez. Partout on en trouve mais lequel prendre ? Il faut que le gouvernement canalise la vente en communiquant mieux. Sinon, facilement on peut chopper une autre maladie », conseille-t-il. Concernant la réprimande pour ceux qui ne portent pas de masque ou de cache-nez, les agents de sécurité ne semblent pas  être fixés pour le moment sur la conduite à tenir. « Nous n’avons rien reçu comme consigne », nous a répondu sèchement un policier devant les feux tricolores. Et c’est peut-être pour ça que beaucoup font de la résistance. Les jours à venir nous édifieront plus.

 

Harouna Abdoulaye Nass

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut