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Epreuves sportives du BEPC: Un échauffement avant les choses sérieuses

Depuis le 1er juin, les élèves des classes d’examen ont repris les cours, après une suspension intervenue le 16 mars du fait du coronavirus. Du coup, les dates des examens ont été réaménagées. Les épreuves écrites du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) se tiendront à partir du 14 juillet. En attendant, c’est sur le terrain que les élèves doivent faire leurs preuves. Constat le 17 juin 2020, deuxième jour du sport, au lycée Philippe Zinda Kaboré.

 

 

« 5 minutes 22 secondes », a crié haut et fort le professeur d’éducation physique et sportive Abdou Zampaligré. Il venait ainsi de signifier à un élève le temps qu’il a mis pour parcourir les 1 500 mètres de la course d’endurance en ce qui concerne les garçons. Ce candidat au BEPC peut se réjouir parce qu’il aura une note supérieure à 10/20. Pour avoir la moyenne, dira le professeur, il  ne faut pas excéder 6 minutes dans la course. Les filles, elles, font le tour d’un terrain de 1000m. Et pour tirer son épingle du jeu, il ne faut pas aller au-delà de 4 minutes 15 secondes. Mais il faut dire que tous ces calculs dépendent de l’âge de l’élève.

Le terrain de sport du lycée Philippe Zinda Kaboré regroupe 5 jurys. Au deuxième jour des épreuves sportives, ce grand espace était toujours noir d’élèves : qui en train de courir, qui en train de sauter, qui en train de lancer le poids, qui en train d’effectuer la gymnastique au sol. Sans oublier ceux qui ont fini et restent pour voir les performances de leurs camarades ou papotent entre compagnons. En tout cas, les visages laissent voir une sérénité. C’est dire que le long temps de repos n’a pas eu d’impact sur les performances. Il est vrai, selon le professeur certifié de Prytanée militaire de Kadiogo (PMK)  Abdou Zampaligré, que le temps a refroidi « le moteur » de certains élèves, mais avec la reprise, une remise en jambes a été faite par les professeurs.  « Les différents professeurs ont travaillé sur une préparation physique pour dégraisser un peu les enfants », dit-il les yeux rivés sur son chronomètre. Malgré ces exercices, ce n’est pas toujours aisé dans toutes les disciplines. Selon Mariam Benao/Dera, professeur vacataire, la machine  est un peu poussive en gym au sol. «  C’est un exercice qui demande un travail en permanence. Dès qu’il y a une cassure, pour reprendre, c’est un peu difficile. Sinon ça va pour les autres disciplines », affirme-t-elle en mettant de l’ordre dans ses fiches.

 

Des candidats satisfaits de leurs performances

 

Ceux-là, les élèves qui doivent mouiller le maillot sur le terrain pour franchir le premier cycle, sont confiants. Comme s’ils s’étaient consultés à l’avance, bon nombre d’entre eux ont fait le choix de la vitesse et du triple-saut. Des disciplines où la plupart des candidats sont satisfaits. Pour la gymnastique au sol et le lancer de poids, ils devaient tous faire avec. Elève au collège Notre-Dame de Kolgh-naaba, Fabienne Bama a, en ce 2e jour, effectué la vitesse, le lancer de poids, le triple-saut et la gymnastique. « Dans l’ensemble, les choses se sont bien déroulées », confie-t-elle. Le triple-saut a le plus marché, dira-t-elle. Interrogée sur l’impact du coronavirus  sur ses performances, elle a  déclaré : « Cette pandémie  n’a pas véritablement eu d’impact  sur ma prestation ». Cependant, elle dit avoir  rencontré des difficultés en gymnastique au sol.

Si la suspension des cours le 16 mars dernier pour raison de covid 19 pouvait démotiver certains élèves,  d’autres, à l’image d’Adama Cherif Coulibaly, ont gardé espoir. Il croyait dur comme fer à la tenue des examens, donc  il a  poursuivi les exercices, question d’être au top le jour-j. Ce qui lui a donné une longueur d’avance sur les autres. :« Mon entraînement régulier au lycée municipal Vénégré a porté ses fruits, ce qui m’a permis d’être 1er  de mon groupe, avec une performance de 6 minutes 10 secondes  à l’épreuve de la course d’endurance », se réjouit-il. C’est une nette progression pour  cet élève du jury 3, qui a eu la chance de composer sur un terrain qu’il maîtrise bien, puisqu’il est élève du Zinda. D’habitude, il fait 7 minutes. Tout comme la précédente candidate, il a opté pour le triple-saut, le lancer de poids et l’enchaînement pour garçons.

Abibata Dao fait l’exception parmi ses camarades. Si certains candidats sont passés devant les examinateurs le premier jour, elle n’a pas eu cette chance. Une situation qu’elle a transformée en avantage.  La 16 juin était  pour elle une journée d’entraînement, elle qui n’avait plus fait d’exercice. « C’est le 16 juin seulement que je me suis entraînée pour passer aujourd’hui», dit-elle avec une certaine fierté parce que cette situation ne lui a pas porté préjudice : de 6m au  temps fort  de sa forme, elle a réalisé une performance de 7,40 m en triple-saut.

Fatimata Dao, élève  au Zinda, est une candidate particulière. Contrairement à ses camarades qui fuient le dictaphone, elle, nous interpelle. « Venez, je vais parler. Je veux me voir au journal ». Nous ne demandons que ça.  En saut en longueur, elle a fait 3,75m. En lancer, elle a enregistré une performance de 5,80 m. Tout comme beaucoup de ses camarades, elle avait cru à une année blanche et avait baissé les bras. Néanmoins, elle est confiante pour la suite.  

 

Plus de peur que de mal

 

L’appréciation du président du jury numéro 1 du Zinda, Isaac Sorgho, par ailleurs professeur au lycée Bambata, est positive, même s’il avait des appréhensions sur le fait que les élèves ont dû, par la force des choses, abandonner pendant pratiquement deux mois le terrain.  Tout comme ses collègues, il a loué la reprise des cours car les quelques séances ont permis de placer la barre à un niveau acceptable. « Prenons l’exemple d’un élève qui s’est préparé pour l’endurance, et durant deux mois, il n’a pas pu s’entraîner. Cela va se ressentir sur ses performances, parce que très rapidement ont perd la capacité d’être endurant après un certain temps sans exercice. Et l’endurance, c’est sur un terrain de 1500 mètres. Si on n’est pas préparé, ce n’est pas évident. Il y a certains qui ont fait l’endurance comme choix, pourtant leur performance ne reflète pas leur niveau de début d’année. C’est ça, la difficulté pour certains élèves », déplore le président de ce jury qui compte 324 candidats, avant de nous compter les déboires d’une fille. Cette dernière excellait dans la course de vitesse, les 80m. Dès qu’elle a enclenché, elle a eu une élongation, « tout simplement parce qu’elle ne s’est pas bien préparée pour une accélération », explique le professeur. Mais il y a eu plus de peur que de mal. La candidate intrépide a repris et de plus belle. « Elle a été la meilleure des filles. Elle a fait 11 secondes 2 tierces, c’est pratiquement une note de 20/20 », dit-il le sourire aux lèvres.

Au Zinda, les épreuves sportives se poursuivent jusqu’au samedi 20 juin en attendant le 14 du mois prochain pour la phase écrite.

 

Akodia Ezékiel Ada

Roukiétou Soma (Stagiaire)

 

 

Encadré :

A défaut de la natation, des jumeaux s’adaptent à la gymnastique au sol

 

A cause du coronavirus, les élèves qui avaient choisi la natation n’ont pas pu se jeter à l’eau. Mais à écouter Mariam Benao/Dera, beaucoup se sont adaptés à cette nouvelle donne. Dans le lot de candidats qu’elle examine, il y avait des jumeaux du collège de la Salle. Ceux-ci n’étaient pas obligés de faire la gymnastique au sol puisque leur sport de prédilection a été supprimé. Le calcul allait donc se faire sur la base des autres discipline. A la grande surprise de celle qui est à la retraite, les jumeaux ont passé sans difficulté l’épreuve de gymnastique au sol.  

 

AEA

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