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Désenclavement routier dans la Kossi : Sokoro en «Faso Bara»

 

Les travaux d’intérêt commun sont de plus en plus fréquents dans la Kossi. Cette prise de conscience des Kossilais en faveur de la participation citoyenne au développement local se manifeste par les nombreuses mobilisations populaires pour réhabiliter les voies dégradées. Plus de 200 habitants de Sokoro étaient mobilisés le 5 décembre 2020.

 

 

Les habitants de plusieurs villages de la Kossi ont pris l’initiative de réhabiliter les routes qui passent dans leur zone. C’est le cas de Bankoumani, Sikoro, Kakin et Tènou. La jeunesse de Nouna s’est également mobilisée sur les voies inaccessibles de cette ville. Situé à une quinzaine de kilomètres de Nouna, le village de Sokoro est aussi entré dans la danse. « Nous souffrons énormément de l’état défectueux de la route qui relie notre village à Nouna. Pendant la saison pluvieuse, elle est totalement impraticable, ce qui nous oblige à faire des détours souvent très longs. Parce que le village n’a pas de formation sanitaire, les évacuations sanitaires nous posent de sérieux soucis. Pendant la saison sèche, ce sont les secousses qui posent problème. Plusieurs fois, des femmes enceintes ont eu des complications en se rendant à Nouna. C’est pourquoi tout le village s’est réuni pour échanger afin de trouver une solution. La jeunesse s’est alors engagée à réhabiliter la route », explique Gaston Dama, président du comité d’organisation des travaux.

 

Armés de pioches, de dabas et de pelles, certains creusent la terre et d’autres l’entassent sur la route où des feuilles d’arbustes sont étalées. Comme il est de coutume ici lors des « Faso Bara », c’est-à-dire les travaux d’intérêt commun, les griots battent les tam-tams avec passion et frénésie pour galvaniser les travailleurs. Au regard de l’ambiance sur le chantier, l’on peut affirmer que le courage ne fera pas défaut à cette vaillante population. Gaston Dama en est d’ailleurs convaincu. « Nous sommes déterminés à atteindre notre but quel que soit le temps que cela nous prendra, car notre bien-être en dépend. Comme vous pouvez le constater, la main-d’œuvre est disponible et les sorties sont programmées pour chaque samedi. Nous sollicitons cependant le soutien de toutes les bonnes volontés pour relever le défi. Il nous faut précisément des bennes pour ravitailler le chantier en gravier ainsi que des vivres pour garantir la restauration des travailleurs », a-t-il lancé.

 

Ces actions sont porteuses d’un réel espoir et révèlent la maturité d’un peuple qui, auparavant, attendait passivement tout des dirigeants. Il reste cependant que les autorités locales voire nationales, pourraient prendre des mesures pour accompagner ces bonnes initiatives afin qu’elles deviennent des habitudes pour la génération montante.

Issa Mada Dama

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