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Davos 2021 et covid19 : Haro sur le « nationalisme vaccinal »

 

Le  forum sur l’économie mondiale, plus connu sous le nom de sommet de Davos, va clore ses travaux ce 29 janvier. 51e du genre, le sommet de 2021 entre dans l’histoire pour avoir été le premier forum économique mondial à se tenir de manière virtuelle. Exit donc les flonflons habituels et les cliquetis de la ribambelle d’hommes des médias qui l’ont accompagné ces 50 dernières années !

 

 

Exit aussi les manifestations altermondialistes de toutes ces ONG et OSC qui y accouraient pour donner la réplique aux 20 dirigeants des 7 pays les plus industrialisés et de leurs partenaires des économies émergentes, pour cette cause : la pandémie de la covid 19 continue de confiner le monde.

 

Mais, même sans le battage médiatique auquel ce rendez-vous des grands décideurs de la planète nous avait habitués, un sommet de Davos reste un évènement qui ne saurait passer inaperçu. Ainsi, depuis le 25 janvier2021, date d’ouverture du forum, les analystes politiques, les experts en économie et, pour la première fois, les spécialistes en questions de santé ont tendu l’oreille, prêts à décrypter les déclarations des puissants de ce monde : quelles décisions la nouvelle administration fédérale des Etats-Unis va-t-elle annoncer pour tourner la page de l’unilatéralisme de Donald Trump ? Quelles mesures pour redresser l’économie mondiale en récession à cause de la covid 19 ? Quelle politique pour juguler justement la crise sanitaire qui découle de cette pandémie ?

 

En l’absence du nouveau président des Etats-Unis à ce sommet virtuel, c’est le numéro 1 chinois, Xi Jinping, qui a tenu la vedette avec sa mise en garde contre une « nouvelle guerre froide » et son appel  à une coordination accrue des politiques macro-économiques et d'un renforcement de la gouvernance économique par le G20 afin de soutenir une reprise  "assez agitée" de l’économie mondiale après la crise du coronavirus.

 

Avec son pays qui a la seule économie au monde à n’avoir pas connu la récession en 2020, mais plutôt une croissance de 2,3%, Xi Jinping n’a pas volé la vedette à ses pairs du G20 lors de ce sommet virtuel. Il était attendu, il a été entendu, et l’on ne sait s’il a convaincu que le monde doit compter davantage avec la Chine, de plus en plus pesante sur l’économie mondiale.

 

A côté de Xi Jinping, Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, a aussi marqué les esprits pendant ce sommet virtuel avec son coup de gueule contre le « nationalisme vaccinal » des pays riches qui raflent toutes les doses de vaccin contre la covid 19 disponibles sur le marché. Pays africain le plus touché par la pandémie avec plus de 40 000 morts et plus de 1,5 million de personnes infectées, l’Afrique du Sud a tout à craindre de la rareté de ces vaccins. Quoi de plus normal que Cyril Ramaphosa s’insurge, et contre la politique des prix des vaccins et contre les iniquités pour y accéder ?

 

Ainsi, l’Afrique du Sud devrait payer 2,5 fois plus chers ces médicaments que les pays de l’Union européenne, tandis que tout le continent africain peine à avoir 270 millions de doses pour immuniser 10% de sa population. Pendant ce temps, des pays riches en ont raflé 3 fois plus qu’il n’en faut pour couvrir leurs besoins.

 

Ce nationalisme vaccinal fait désordre dans ce village planétaire où, si les populations d’un quelconque pays ne sont  pas immunisées contre la pandémie, toute la planète court le risque d’être contaminée de nouveau, tôt ou tard. A bon entendeur

 

 

Zéphirin Kpoda

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