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Enseignement supérieur et recherche scientifique : Cette lettre du SG qui fait des vagues

Les coordinations des universités publiques et de la recherche de la Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) ont donné une conférence de presse le 30 janvier 2021 au Centre national de presse Norbert Zongo, à Ouagadougou. Elles ont, à cette occasion, dénoncé une attitude qu’elles qualifient de « méchante » et n’entendent pas rester les bras croisés. Leur ministère de tutelle a en effet interdit aux universités publiques et au CNRST d’accepter les candidatures des Enseignants à temps plein (ETP) et des Ingénieurs de recherche (IR) aux concours du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).

 

 

Le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MESRSI), dans une lettre datée du 12 janvier 2021, a interdit aux universités publiques et au Centre national de recherche scientifique et technologique (CNRST) de recevoir les candidatures des ETP et des IR aux concours du CAMES. En d’autres termes, cette missive a enjoint à ces institutions d’enseignement supérieur et de recherche de ne pas porter les candidatures de cette catégorie de personnel des enseignants chercheurs et des chercheurs sur les listes d’aptitude dudit Conseil. Une attitude de l’autorité que Bertrand Méda, Alain Sanou et Ernest Traoré disent ne pas comprendre si ce n’est de la « méchanceté ». Aussi ont-ils demandé l’annulation immédiate et sans condition de cette note de service dont l’objectif serait de bloquer la carrière voire d’éjecter de l’enseignement supérieur et de la recherche des agents qui ont pourtant été les chevilles ouvrières de bon nombre des centres universitaires et de recherche.

 

 

Pour la petite histoire, le Dr Ernest Traoré, a expliqué que ce personnel avait été recruté, il y a une quinzaine d’années, pour pallier le déficit en enseignants chercheurs et en chercheurs quand bien même ils n’avaient pas les diplômes requis (doctorat). « Mais au niveau de la F-SYNTER, à un moment donné, nous avons constaté qu’au sein de ce personnel, certains voulaient avancer dans leur carrière et se sont donc inscrits pour faire leur thèse tout en espérant évoluer de l’emploi d’ETP à celui d’assistant, de maître assistant. Du côté de la recherche, ils voulaient passer de l’emploi d’IR à celui de chargé de recherche, ou de directeur de recherche, etc. Donc en 2016, au cours de la lutte que nous avons menée avec les autres syndicats, nous avons pu bénéficier d’un certain nombre de mesures d’accompagnement pour ce personnel inscrit en thèse. Et selon l’esprit et la lettre du protocole d’accord, ces personnes devaient être accompagnées (octroi de primes de recherche, de voyages d’études et paiement des frais de paillasse) avant qu’elles ne soient nommées (sans passer par un concours) dans les postes d’assistants ou de chargés de recherche », a précisé le maître de conférence qui parlera plus tard de mesures qui n’ont jamais suivi. Mais sans qu’on ne sache pourquoi, a-t-il ajouté, le gouvernement en 2019 a opté de remettre en cause ces acquis en prenant un décret pour «bloquer l’évolution de la carrière de ce personnel ». Ce décret daté du 9 mai 2019 ayant prescrit que « le concours est l’unique voie d’accès aux fonctions de chercheurs et d’enseignants chercheurs au Burkina Faso à partir de 2020». Même s’ils désapprouvent certaines dispositions dudit décret, ce texte, à écouter Bertrand Méda, n’empêche pas les ETP et les IR de se présenter au concours du CAMES, d’où la prise d’une «simple note de service injustifiée».

Aboubacar Dermé

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