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Occupation anarchique du domaine public : Le bulldozer d’Armand ne doit pas s’arrêter en si bon chemin

 

C’est avec un écœurement à faire rendre gorge que j’ai suivi, impuissant, l’installation de ces méchantes boîtes métalliques dont les fondations caressent le bitume, juste avant le rond-point de Kossodo, après avoir bien sûr avalé les quelque  trois ou quatre kilomètres depuis l’échangeur de l’Est. C’était, m’a-t-on dit, un hasardeux projet de boutiques, pas moins de 70, destinées à être louées à qui rêvait de faire fortune en ces lieux.

 

 

Et l’initiateur serait une notabilité coutumière du coin qui estimait que c’étaient les terres de ses ancêtres. Et puis, un beau matin, le miracle se produisit : une escouade de policiers municipaux ont pris d’assaut l’endroit, procédant à la démolition de ces habitats précaires dont la position laissait plus d’un usager pantois.

 

 J’en étais fort aise. Mieux, je n’étais pas au bout de mon agréable surprise. Depuis quelque temps, la police municipale, instruite en cela par le maire de la ville de Ouagadougou, Armand Béouindé, met à l’épreuve du bulldozer  les kiosques placés de façon anarchique, les maquis qui déversent à l’entonnoir et sans vergogne leurs décibels dans les oreilles de  ceux qui sont dans leur voisinage. Ne sont pas non plus épargnés, ces gloutons de l’espace qui ont même le culot d’intégrer les poteaux électriques dans leur plan de construction. « Il faut que ça s’arrête ! », a tapé du point sur la table le maire de la ville, Armand Béouindé.

 

En réalité, plus que le désordre, la pagaille et l’anarchie, les occupations illégales d’espace font le lit de l’insécurité ordinaire et même du terrorisme. J’acclame des deux mains ces initiatives de notre bourgmestre qui tient enfin à clouer au poteau tous ceux qui l’estiment mollasson dans la répression contrairement au remuant Simon Compaoré de l’époque. La police municipale également, longtemps vouée aux gémonies par une certaine opinion et longtemps malmenée par le rang qu’on lui faisait occuper dans le classement du REN-LAC sur la corruption, tire son épingle du jeu.

 

Mais… à condition que ça continue et que ce ne soit pas juste un feu de paille pour faire le show. Que cette initiative soit pérenne et qu’elle fasse dans l’équité, en évitant de déguerpir si et de laisser la des intouchables occuper les espaces publics en toute impunité. Et pour pister notre bulldozer communal, qu’il vienne du côté de la rue Ousmane Sibiri Ouédraogo, qui passe par la grande mosquée, le marché de cola et L’Obs., pour voir un cas d’école de l’occupation anarchique de la voie publique.

 

 

 

Issa K. Barry

 

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