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Universités judiciaires 2021 du Barreau : Des réflexions pour une meilleure pratique du droit

 

«Le rôle de l’avocat dans l’amélioration de la justice au Burkina Faso» : C’est sous ce thème que les acteurs du monde judiciaire se sont réunis à l’occasion des universités judiciaires du barreau. Tenue  le vendredi 2 juillet 2021 dans la capitale burkinabè, cette activité permettra  aux participants  de discuter « sans tabou » et, dans une synergie d’actions, de « converger vers une justice efficace, efficiente et satisfaisante  pour la majorité des justiciables ».

 

 

 

 

«Les justiciables ne sont pas satisfaits de la célérité accordée au traitement de leurs dossiers  et des décisions qui sont rendues». Ces propos qui sonnent  comme des reproches n’émanent pas du citoyen lambda mais d’un acteur de la justice en la personne de Me Paulin Salambéré.  En effet, pour le bâtonnier, c’est au regard de ce constat  que tous les acteurs du monde judiciaire, notamment les avocats, les magistrats, les notaires, les greffiers et les OPJ, se sont retrouvés pour discuter sans tabou  du rôle de l’avocat dans  l’amélioration de  la justice dans notre pays.  C’est du reste sur le thème « Le rôle de l’avocat dans l’amélioration de la justice au Burkina Faso» que s’est tenue la session 2021 des universités judiciaires du barreau. A cette occasion, il était question pour les participants de passer en revue la façon dont l’avocat exerce sa profession, de relever ce qui peut constituer des entraves au bon rendu de la justice et de proposer des pistes de solution « afin qu’ensemble,  en synergie,  tous les acteurs convergent vers une justice efficace, efficiente et satisfaisante  pour la majorité des justiciables ». Au cours de ces universités, les participants se pencheront sur des aspects comme le rôle de l’avocat dans l’amélioration de la justice ;  les préoccupations de l’avocat et les contraintes du magistrat ;  l’avocat dans la mise en état des causes civiles et commerciales ;  l’avocat dans la procédure pénale et les  relations entre les différents acteurs de la justice. Pour Me Paulin Salambéré, « la multiplicité mouvante des procédures qui s’y croisent, se  disjoignent, se rejoignent et se décroisent rend compte d’une complexité  qui, ajoutée déjà à celle des lois, commande parfois une synergie d’actions, de réflexion  sur certains aspects du fonctionnement de la justice afin de regarder dans la même direction, dans le respect des missions de chacun ». Et d’ajouter que c’est la coordination et  l’organisation de ces actions qu’ambitionnent de prendre en charge ces universités judiciaires ;  elles qui,  dira-t-il, ont pour philosophie  centrale que le bon juriste se doit d’être ouvert d’esprit  et d’accepter constamment que la discussion est toujours possible, même quand il a des certitudes.  En tenant ces universités  sur le rôle de l’avocat dans l’amélioration de la justice, l’idée est, d’après le bâtonnier, de discuter sans tabou de la place et du rôle de l’avocat dans  l’appareil judiciaire. En clair, il s’agira « pour les communicateurs et les panélistes de mener des discussions saines  sur tous les aspects de la question ; la finalité étant de dégager, si possible, des actions concourant à rendre l’avocat utile dans l’édification de notre Etat et le maintien de notre équilibre juridique », a-t-il conclu. Pour le président du Conseil supérieur de la magistrature, Jean Kondé, l’administration de la justice a conduit le législateur  à doter les acteurs qui l’animent de certains privilèges. A titre illustratif,  pour les magistrats, les pouvoirs que le législateur leur confère, leur permettent de rendre des décisions impactant la vie et la liberté de leurs concitoyens. Quant aux avocats, ils disposent d’un quasi-monopole, selon lui, de représentation devant les juridictions, de l’immunité de parole, de la protection de leurs domiciles professionnels et de garanties dans  l’exercice de leur profession. La contrepartie de ces privilèges, dira le premier président de la Cour de cassation, est la responsabilité de ceux qui en jouissent, laquelle doit être fondée sur une obligation de compétence, une formation de haut niveau et une impartialité ainsi qu’une éthique et une déontologie sans faille. Pour lui,  les problématiques qui touchent à la justice  ne laissent plus  personne indifférent  dans  le Burkina d’aujourd’hui. Elles traduisent, à l’en croire, un besoin permanent des concitoyens d’une justice libre et équitable pour tous, débarrassée de toutes les lenteurs et de tous les travers, quels qu’ils soient. Cela doit donc, d’après lui, inciter en permanence les acteurs au dépassement de soi pour être à la hauteur des enjeux.  C’est, du reste, dans ce sens que tout comme à la veille de la rentrée judiciaire 2020-2021 des cours et tribunaux de notre pays, il a lancé : « Dans le respect de la loi, faisons du niveau de satisfaction du justiciable l’étalon de mesure des avancées pour lesquelles  nous nous engageons. Nous devons résolument nous inscrire dans une dynamique de complémentarité  et de collaboration bien comprises non seulement avec les autres pouvoirs, mais aussi avec les autres acteurs directs et indirects   de la justice ». 

                                                                                     Roukiétou Soma

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