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Endommagement mosquée de Bobo : le temps des accusations

 

Cher Wambi,

 

Si la tendance pluviométrique que l’on observe actuellement se maintient jusqu’à la fin de l’hivernage, on aura droit à une campagne agricole à la hauteur de nos espérances. Et si l’on se fie aux prévisions des scrutateurs du ciel qui me font l’amitié de me faire parvenir chaque semaine les données sur les quantités d’eau recueillies dans les différentes stations synoptiques du pays, il y a de bonnes raisons de croire que cette année, les fruits de la terre seront si  abondants que les enfants vont se jeter des boules de tô, comme on le dit pour décrire une année faste.

   

 

Mais en attendant, voici le relevé pluviométrique de la semaine du 5 au 11 août 2021 :

 

Bobo-Dioulasso : 137,8 mm ; Bogandé : 53,5 mm ; Boromo : 26,0 mm ; Dédougou : 35,4 mm ; Dori : 24,4 mm ; Fada N’Gourma : 67,7 mm ; Gaoua : 29,5 mm ; Ouagadougou : 92,5 mm ; Ouahigouya : 15,4 mm ; Pô : 48,5 mm.

 

Cher Wambi, depuis le 9 août dernier, la salle d’audience N0 1 du tribunal de grande instance de Ouaga II abrite la première session du jugement de présumés terroristes.

 

Tenu par le pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, ce procès, qui est une première au Burkina Faso, porte sur dix dossiers, c’est-à-dire qu’il concerne dix personnes poursuivies pour des faits d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

 

Si, les deux premiers jours, les audiences ont effectivement eu lieu et ont abouti à des condamnations de 20 à 21 ans de prison ferme de ceux qui étaient à la barre, il faut dire qu’à partir du troisième jour, la machine judiciaire du pôle antiterroriste a commencé à se gripper.

 

En cause un mouvement d’humeur des gardes de sécurité pénitentiaire (GSP).

 

En effet, cher cousin, à partir du 11 août dernier, une poussée de mécontentement des geôliers a perturbé le déroulement du jugement. Le deuxième prévenu du jour n’a donc pas été conduit de sa cellule au tribunal.

 

 Hier jeudi, le public qui a fait le déplacement au TGI Ouaga II sis au quartier Karpala, croyant que tout était rentré dans l’ordre, en repartira sur sa faim.

 

Dès l’ouverture de l’audience, la parole a été donnée au ministère public pour ses observations. Le parquetier fera remarquer au tribunal que les prévenus sont absents, car les gardiens des geôles n’ont toujours pas trouvé de solution à leur problème. Il a donc demandé le renvoi du jugement à aujourd’hui vendredi. Requête approuvée par le président. 

 

Selon des sources pénitentiaires, ce mouvement d’humeur des GSP fait suite à un certain nombre de revendications liées, entre autres, à l’instauration  d’indemnités de risque et de la charge pénitentiaire. Ils réclament également de meilleurs matériels de travail.    

 

Cette première session du jugement des présumés terroristes devra en principe prendre fin aujourd’hui  13 août.  Mais avec la perturbation du calendrier, on se demande si ce délai pourra être respecté puisqu’il reste six dossiers à examiner.

 

 Cher Wambi, comme tu l’imagines sans nul doute, de nombreux Bobolais sont encore sous le choc suite à l’effondrement, dimanche en début d’après-midi,  d’une partie du minaret de la grande mosquée de Dioulassoba, construite depuis 1870 et devenue le symbole de la vie de Sya.

 

L’endommagement de cet élément architectural de l’emblématique lieu de prière musulmane de Bobo intervient seulement deux ans après les travaux de rénovation qui avaient été engagés par le ministère de la Culture. Et depuis cet incident malheureux, le comité de réhabilitation que présidait El Hadj Hamad Sanogo était accusé de tous les péchés, principalement de détournement. Mais la visite mercredi à Bobo du ministre de la Culture, le Dr Elise Foniyama Ilboudo Thiombiano, a permis de clarifier certaines choses et même de disculper Hamad Sanogo et son équipe.

 

A l’inverse c'est le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme qui est désormais pointé du doigt pour son choix de l’entreprise qui a exécuté les travaux.

 

En effet, selon certaines sources, il ressort que l’architecte en charge de la réhabilitation aurait décidé en son temps de garder intact le minaret.

 

Vrai ou faux ? Je ne saurais t’en dire davantage.

 

Cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-A la mairie de Léo, peut-on dire, c’est la saison des crises dans la commune présidée par Abdoul Manane Nébié. Il n’y a pas très longtemps, ce sont les élèves de l’école primaire qui ont assiégé le siège du conseil municipal pour réclamer les vivres de leur cantine scolaire. C’est dans cette brèche ouverte par les scolaires que certains conseillers municipaux, qui reprochaient déjà au bourgmestre de la localité  de ne pas rendre compte de sa gestion, se sont engouffrés.

 

 En guise de protestation, ces élus locaux ont boycotté à deux reprises la session budgétaire. Faute  de quorum, celle-ci n’a jamais pu se tenir. Pour désamorcer cette crise qui couve depuis quelque temps, Mme le gouverneur du Centre-Ouest, Irène Coulibaly, a été dépêchée depuis le 11 août dans la province de la Sissili aux côtés du haut-commissaire.  En effet, sur ce sujet, après les deux tentatives  infructueuses du Code général des collectivités, la tutelle est chargée de concilier les  positions des différents protagonistes dans les 60 jours qui suivent. Le but de cette rencontre est de trouver une solution définitive. Mais depuis cette entrevue, les officiels n’en ont pas encore  donné les conclusions.

 

Selon certaines sources, hier jeudi 12 août, le gouverneur a reçu tous les protagonistes pour aplanir les différends. Si pour certains la crise relève désormais du passé, pour d’autres les carottes sont déjà cuites pour le maire  Abdoul Manane Nébié, en sursis d’éviction. 

 

Attendons donc de voir !

 

 

 

-Le 2e Congrès ordinaire de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) s’est tenu du 6 au 8 août dernier avec en toile de fond les réformes organisationnelles et institutionnelles à mettre en œuvre pour une Oummah plus forte. Alors qu’il était attendu, à l’issue de cette rencontre, un nouveau bureau, c’est seulement le poste du Secrétaire exécutif national (SEN) qui a été pourvu. Il a échu à el hadj Adama Sakandé pour la période 2021 à 2026, en remplacement de Cheick Sidi Mohamed Koné.

 

C’est donc une personne-ressource de l’islam au Burkina qui a été portée au SEN. Il a été vice-président de l’association Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) de 2010 à septembre 2011. De septembre 2011 à 2015, c’est lui qui a été le président intérimaire de la CMBF suite au rappel à Dieu d’el hadj Oumarou Kanazoé. Durant cette même période, il a cumulé le poste de président du présidium de la FAIB. Il fut également, entre autres, imam du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et commissaire à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour le compte des musulmans. Celui qui a placé son mandat sous le signe de la cohésion, de l’entente pour la consolidation des acquis de la FAIB aura essentiellement pour tâche, avec le reste de son équipe, de concevoir, d’organiser, d’animer et de mettre en œuvre les politiques qui seront définies par le présidium.

 

Si le titulaire du poste de secrétaire exécutif national de la FAIB a été désigné, il faudra attendre tout au plus deux semaines pour connaître les autres membres du bureau de la structure. La faîtière, comme il est de coutume, attribue les 19 autres postes à pourvoir à des associations membres qui, elles, proposent des noms. A noter que la FAIB est forte de plus de 300 associations dont les plus en vue sont la CMBF, le Mouvement sunnite, la Communauté islamique de la Tidjaniya, l’Association Ittihad, le CERFI et l’AEEMB. Les quatre premières citées constituent le présidium dont la présidence est tournante chaque année. 

 

-Dans un courrier adressé au président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Boubakar Bouda, secrétaire national chargé des Affaires juridiques et du contentieux, membre permanent du bureau, a rendu sa démission du parti à compter du mercredi 11 août 2021.

 

« En toute action de l’homme, il faut un moment d’évaluation. C’est pourquoi, j’ai entrepris, depuis un certain temps, la soumission aux questionnements des finalités, des moyens et des méthodes d’action du groupe socio-politique auquel j’appartiens.

 

« De ces questionnements, je conclus que la convocation permanente des hauteurs et d’une capacité novatrice de l’approche du parti sur les enjeux internes et externes, nationaux et internationaux doit constituer un impératif », peut-on lire  dans la lettre de démission.

 

 

 

-Bonnet d’âne pour les vendeurs de poulets, grilleurs de maïs et riverains du grand pont sur le tronçon échangeur de l’est-rond-point de Kossodo. Petit à petit ils sont en train de transformer cet ouvrage de franchissement en un dépotoir public. Il ne manque plus qu’ils déposent leurs ordures sur le bitume, puisque la rue pavée est déjà jonchée de tas de déchets. C’est avec désarroi que les passants constatent avec impuissance le tas de plumages, de déchets domestiques, les péricarpes de maïs… qui grossit chaque jour que Dieu fait sur la voie pavée. Et personne n’ose lever le petit doigt pour protester contre ces agissements de certains riverains indélicats. Même la mairie et ses services d’hygiène se murent dans un silence complice. 

 

  

 

  Les internautes ont vu circuler sur les réseaux sociaux une information selon laquelle une religieuse de l’Eau Vive à Bobo-Dioulasso aurait été poignardée par un délinquant au marché central. Une information démentie par l’intéressée qui affirme avoir simplement été victime d’un incident mineur en circulation le 2 août dernier sans jamais avoir été agressée au couteau.

 

 

 

-Kaboré Ulrich à l’état civil, étudiant en 2e année de droit juridique, est désormais Naaba Yemdé II du canton de Sabou, dans la province du Boulkiemdé.

 

Le jeune chef, qui est le petit-fils de Frank Alain Kaboré, homme d’affaires bien connu au Burkina Faso, a été intronisé le 25 juillet 2021 par Sa Majesté le Moogho Naaba Baongho et succède ainsi à son père Naaba Koanga, décédé il y a une dizaine d’années de cela.

 

Parmi la grande foule qui a accompagné le jeune chef dans son palais royal, on notait de nombreux opérateurs économiques de la région du Centre-Ouest et des membres du gouvernement du président Roch Marc Christian Kaboré.

 

 

 

-Si vous voulez en savoir plus et mieux sur le concept de justice transitionnelle, reportez-vous de toute urgence sur ce que vient de publier l’ancien député UPR (Union pour la République) Amadou Traoré, juriste, administrateur civil de son état.

 

Sous la titraille : « Burkina Faso : la réconciliation nationale et économique, leçons et perspectives », cette œuvre nous réserve de belles pages sur cette formule de justice si heureusement expérimentée dans certains pays en situation de sortie de crise. Elle nous en réserve d’autres sur des notions tout aussi bien maîtrisées, comme celles d’amnistie, d’exil, d’état de nécessité et nous en passons.

 

A ces différents titres, ce livre de quelque deux cent feuillets agréables à dévorer, mérite de figurer dans le kit des membres du Conseil national d’orientation et de suivi de la réconciliation  nationale et de la cohésion sociale (CNOS) et du Forum de la réconciliation qui s’ensuivra.

 

La présentation du travail de l’ancien député aura lieu demain samedi 14 août à partir de 9H30 par l’Association intellectuelle Monqualam dans la salle de conférences du conseil régional du Centre à Ouagadougou.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

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