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Transitions malienne et guinéenne: A la recherche d’un introuvable calendrier électoral

 

Nana Akufo Addo, le président du Ghana, président en exercice de la CEDEAO, ne sait plus où donner de la tête à propos de la situation politique au Mali et en Guinée.

 

 

 

En effet, l’organisation ouest-africaine fait du surplace dans sa démarche pour ramener les 2 pays sur la voie d’Etat  avec des pouvoirs démocratiquement élus. On ne compte plus les allées et venues des missi dominici à Bamako et à Conakry, ni les sommets extraordinaires convoqués par l’organisation régionale à ce propos.

 

 

Le sommet extraordinaire d’hier a-t-il fait bouger les lignes sur les bords du Djoliba et dans le golfe de Guinée ? Non, car à Bamako, Assimi Goïta, Choguel Maïga et autres dirigeants de la Transition ont leur propre agenda politique et ne sont visiblement pas intimidés par les principes, les invectives et  les sanctions de la CEDEAO. On en voudrait pour preuve, l’expulsion de l’ambassadeur de l’organisation ouest-africaine et les louvoiements des autorités de Bamako à organiser des élections avant le 28 février 2022, comme le souhaitait l’organisation ouest-africaine. Au demeurant, à  moins de 12 semaines de cette date butoir fixée par la CEDEAO, ils ont officiellement informé la CEDEAO de l’impossibilité d’organiser des élections le 27 février 2022.

 

 

 Nana Akufo Addo et ses pairs ne veulent pas se résoudre à cette «fatalité». Mais comment contraindre Assimi Goïta et ses suppôts à accélérer la fin de la Transition ? On n’attend pas un miracle du sommet extraordinaire d’hier, coutumier qu’on est des conciliabules, des huis clos des chefs d’Etat avec de belles conclusions qui ne sont pas suivies des résultats escomptés. Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont beau parler le même langage, durcir les sanctions individuelles contre les dirigeants de la junte et leurs familles, on peut craindre, hélas, que les souverainistes maliens leur chantent le refrain, archi connu : aux Maliens de décider de leur avenir. La CEDEAO peut aller se faire cuire un œuf avec son Protocol additionnel sur la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme.

 

 

Ce refrain, on n’est pas loin de l’entendre aussi à Conakry où la charte de la transition conçue par la junte a royalement ignoré de fixer sa durée. Quand y aura-t-il des élections pour mettre fin à la transition en Guinée ? Motus et bouche cousue à Conakry. On y voit plutôt un Mamadi Doumbouya plus préoccupé à assoir son pouvoir qu’à penser à des scrutins. Là aussi, la CEDEAO  perd son latin quant au principe d’un régime civil démocratiquement élu. Pas sûr que le durcissement des sanctions individuelles de l’organisation régionale contre les premiers responsables de la junte, étendues à leurs familles, change grand-chose dans le tâtonnement actuel des autorités à y définir un agenda politique clair. Ici aussi les nouvelles autorités prêtent une oreille hypocrite aux interpellations de la CEDEAO, la priorité étant ailleurs : consolider le nouveau pouvoir. Pour les élections, on verra après. Honni si  CEDEAO mal y pense !

 

 

En somme, tant que les tenants des pouvoirs de transition au Mali et en Guinée n’auront pas une bonne lisibilité de leur propre  avenir politique, la communauté internationale, la CEDEAO avec, se concertera vainement sur un introuvable calendrier électoral   pour un retour à une vie constitutionnelle normale.

 

La rédaction  

 

Dernière modification lelundi, 08 novembre 2021 23:23

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