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RN3 Kaya-Ouaga : «Tir de barrage» contre le convoi militaire

 

La traversée du convoi militaire français en provenance de la Côte d’Ivoire et en partance pour le Niger ne semble pas être un long fleuve tranquille sur le territoire burkinabè. Comme à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou, des centaines de jeunes de la ville de Kaya, région du Centre-Nord, ont érigé des barricades durant toute la journée du jeudi 18 novembre 2021 au poste de péage de la Route nationale (RN) 3, Kaya-Ouaga. Objectif : empêcher le passage de l’impressionnant convoi militaire français dans la cité des cuirs et des brochettes au koura koura.

 

 

 

 

Les militaires français du convoi chargé de matériel inconnu, qui a quitté la Côte d’Ivoire en début de semaine pour le Niger, n’oublieront pas de sitôt leur blocage par les jeunes manifestants antifrançais de Kaya. Informés du passage dudit convoi aux premières heures de la matinée du jeudi par des activistes, les jeunes se sont massivement rassemblés au poste de péage de la RN3, Kaya-Ouaga. Sans leaders et sans un comité d’organisation formel, ce mouvement spontané antifrançais a bloqué la voie à  l’aide d’arbustes et de cailloux avant l’entrée dans la ville du convoi militaire français. Même les actions de médiation initiées par les autorités administratives régionales et provinciales avec à leur tête le Secrétaire général du Centre-Nord, Robert Zoungrana, qui représentait le gouverneur, Casimir Séguèda, n’ont pas permis de résoudre la situation. C’est aux sons de l’hymne national, entonné à haute voix par les manifestants, dont certains sont assis à même le goudron, que la colonne du convoi militaire français a été accueillie à l’entrée de la ville de Kaya.

 

Pendant plusieurs heures, militaires français et jeunes manifestants, dont le nombre ne cessait de croître, se regardaient en chiens de faïence. Des slogans antifrançais étaient par moments scandés par les manifestants ; d’autres qualifiaient la France de « bras armé » des groupes terroristes qui endeuillent le Burkina Faso ces dernières années. Afin de soutenir la manifestation, une collecte d’aides volontaires a été lancée sur les réseaux sociaux par des activistes. Cela, a confié un des activistes joint au téléphone dans la soirée du jeudi, a permis de collecter en espèces plus de 200 000 FCFA qui serviront à l’achat de pain et de thé. Et cela, précise notre interlocuteur qui souhaite garder l’anonymat, pour motiver les jeunes manifestants à veiller toute la nuit afin d’empêcher le passage du convoi.

 

Dans la capitale, Ouagadougou, les forces de défense et de sécurité ont dû faire usage de gaz lacrymogènes au pont de Boulmiougou pour disperser les manifestants et dégager la voie au petit matin du jeudi 18 novembre afin de permettre le passage du convoi militaire français vers le Niger.

 

 

Dieu-Donné Windpouyré Ouédraogo

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