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23 ans du drame de Sapouy : En attendant François Compaoré

 

Déjà 23 ans que le journaliste d’investigation Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été assassinés en rade de Sapouy. Fidèles au rendez-vous, le Collectif des organisations démocratiques  de masse et de partis politiques (CODMPP) ainsi que la Coalition  nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et les libertés (CCVC) ont commémoré hier l’autodafé du 13 décembre 1998 par le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du patron du journal L’Indépendant et un meeting à la place de la Nation.  Dans les mots et les esprits, il y a  l’extradition espérée de François Compaoré, présumé commanditaire des crimes, vers le Burkina.

 

 

 

 

Après la tuerie de Sapouy, une lampe avait été allumée au Centre national de presse Norbert Zongo avec la promesse qu’elle ne serait  éteinte que le jour où la lumière serait faite sur l’assassinat du journaliste d’investigation  et de ses trois camarades d’infortune, Ernest Yembi Zongo, Blaise Ilboudo, Abdoulaye Nikiéma, dit Ablassé. Jusqu’à quand restera-t-elle allumée? Nul ne le sait, mais  ceux qui réclament  depuis vérité et justice pour les quatre suppliciés n’ont jamais été aussi proches du but que ces dernier temps.

 

Les 23 ans de leur disparition interviennent en effet au moment où tous les regards sont tournés vers la capitale française, siège de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Après un marathon judiciaire qui a débuté le 29 octobre 2017 avec son interpellation à Roissy Charles de Gaulle, la justice hexagonale avait autorisé définitivement le 30 juillet 2021 l’extradition vers le Burkina de François Compaoré, considéré comme le principal suspect dans cette affaire. Une décision suspendue à titre conservatoire le 6 août 2021 par la CEDH qui avait été saisie par les avocats du frère de l’ancien président Blaise Compaoré, lesquels craignent que leur client une fois au bercail subisse des «traitements inhumains et dégradants». Depuis on est dans l’attente de la décision finale des juges européens.

 

Mais pour la représentante de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Rabiatou Simporé, qui s’exprimait lors de l’hommage aux victimes au cimetière de Gounghin, les «assassins, exécutants et commanditaires» ont beau «ruser avec la justice», ils finiront par répondre devant les juridictions. Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), Chrysogone Zougmoré, qui a lu le message du Collectif au cours d’un meeting organisé à la place de la Nation, s’est voulu lui aussi optimiste: «Tôt ou tard, le peuple, debout et déterminé, obtiendra justice pour Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune», a-t-il lancé.

 

Comme à l’accoutumée, la situation nationale s’est invitée aux commémorations. Chrysogone Zougmoré a notamment regretté la montée de l’insécurité et dénoncé les atteintes aux libertés, la mauvaise gouvernance  et le «laisser-aller au sommet de l’Etat».

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

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