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Prise de sang, perfusion… : Pourquoi est-il parfois si difficile de trouver la veine ?

 

Injection, prélèvement sanguin ou pose de voie veineuse. Voilà des actes médicaux pour lesquels le personnel soignant est obligé de piquer les patients. Si certains d’entre eux arrivent à trouver facilement la veine, par expérience ou simplement par chance, cela n’est pas le cas pour bien d’autres, qui sont contraints de faire subir une certaine torture au malade en le piquant plusieurs fois. Une situation désagréable qui cause une certaine gêne autant au malade qu’au professionnel. Pourquoi est-il parfois difficile de trouver une veine ? Y a-t-il une technique enseignée aux agents de santé pour piquer facilement ?  Ce sont, entre autres, des curiosités que nous avons tenté de satisfaire dans cet article.

 

 

 

 

Il est important pour connaître la circulation sanguine de savoir faire la différence entre veine et artère.

 

Les veines et les artères sont les deux types de vaisseaux sanguins dans un système circulatoire fermé. La fonction principale des vaisseaux sanguins est de transporter le sang dans tout le corps. Mais les artères et les veines diffèrent  par leur structure et leur fonction. Les veines sont constituées d'une fine couche musculaire élastique à leur paroi (elles sont donc à la superficie de la peau et peuvent êtres visibles), tandis que les artères sont constituées d'une couche musculaire épaisse et élastique (elles sont en profondeur). La paroi épaisse de l'artère est importante pour gérer la pression élevée du sang libéré par le cœur. Les veines transportent du sang appauvri en oxygène vers le cœur, tandis que les artères transportent le sang oxygéné par le cœur. La différence principale entre les veines et les artères est que les veines sont impliquées dans l'élimination des déchets cellulaires de l'environnement extracellulaire alors que les artères sont impliquées dans l'apport de nutriments et d'oxygène aux cellules du corps

 

Le prélèvement sanguin est un acte médical relativement important puisqu’il peut permettre de diagnostiquer des problèmes de santé et/ou de révéler des informations capitales sur l’état de santé d’un patient. Dans ce cadre comme dans bien d’autres actes comme le passage intraveineux de certains médicaments, on pique dans la veine. Mais malgré son caractère superficiel,  les agents de santé éprouvent souvent des difficultés à trouver la veine. Le prélèvement est effectué le plus souvent au niveau des veines du pli du coude, du dos de la main ou dans la veine fémorale (bébé ou adulte dans certaines circonstances).

 

En cas de difficulté, le fait d’avoir à piquer plusieurs fois provoque des effets indésirables, tant pour le patient (douleur, anxiété, enflure au niveau de la veine…) que pour le professionnel de santé (examen plus difficile, plus long, patient stressé…).

 

 

 

Pourquoi est-il souvent si difficile de trouver une veine ?

 

 

 

Chaque patient dispose d’un système veineux différent. Aussi, si pour certains patients, les veines sont relativement visibles et accessibles, pour d’autres, le prélèvement sanguin s’avère  un véritable calvaire. Ces difficultés de visibilité des veines rendant le prélèvement sanguin plus compliqué peuvent être, entre autres, dues :

 

- au type de peau du patient : chez les patients à la peau foncée (on parle de patients mélanodermes), les veines ont moins de probabilités d’être apparentes en comparaison avec celles de patients à la peau plus claire ;

 

- à l’obésité : les personnes souffrant d’obésité sont souvent confrontées à des prélèvements sanguins difficiles provoqués par le manque de visibilité de leurs veines. Cette difficulté d’accès est due au fait que la masse graisseuse recouvre les veines et les rend alors moins visibles. (À l’inverse, on constate que chez les grands sportifs, les veines peuvent être très visibles puisque leur masse graisseuse est moins élevée) ;
- à une sursollicitation des veines : lorsque des veines ont déjà été beaucoup sollicitées par le passé, le prélèvement peut s’avérer difficile et être effectué plusieurs fois. C’est notamment le cas pour des patients sous chimiothérapie, des patients nécessitant une surveillance des effets secondaires en cas de traitement anticoagulant ou encore de personnes s’étant droguées par le passé ;

 

-       à la profondeur des veines : l’accès difficile aux veines peut être dû à l’épaisseur du derme ou au positionnement naturel des veines légèrement moins à la surface de la peau que chez d’autres patients.

 

A ces différentes raisons s’ajoutent des veines trop fines, des veines mobiles ou trop courbées.

 

 

 

Des mains « habiles » ?

 

 

 

Dans chaque structure sanitaire, il existe pourtant des agents doués dans la recherche de la veine. Il leur suffit d’une seule piqûre, et ils sont en plein dans la « veine ». Est-ce par chance ou par simple routine ? En tout cas, ses superpiqueurs  à qui leurs collègues « galériens » font souvent appel sauvent de nombreux patients d’une torture qui ne dit pas son nom. Y a-t-il véritablement une technique enseignée aux agents de santé pour retrouver facilement les veines ? De nos recherches, il ressort clairement que plusieurs techniques permettent de procéder au prélèvement. Des astuces sont en effet fournies sur plusieurs plateformes aux professionnels. Il s’agit, entre autres de  :

 

- améliorer la visibilité de la veine : après avoir posé le garrot sur le bras du patient (environ 10 cm au-dessus de la veine), le professionnel de santé peut appliquer de la chaleur sur la zone à piquer (un linge chaud, des compresses chaudes…) afin de dilater la veine, qui deviendra alors plus nette ;

 

- aider le patient à se déstresser : il n’est pas rare pour les professionnels de santé de rencontrer des patients à qui la piqure fait peur. Cette peur va provoquer de la nervosité et de la tension chez le patient et ainsi rendre encore plus difficile l’accès veineux. Le fait de rassurer le patient en lui disant que le prélèvement est de courte durée, que la douleur est faible ou encore en l’invitant à respirer profondément va alors faciliter le prélèvement ;
- piquer dans le creux du coude : le creux du coude est privilégié parce que la veine cubitale médiane (également appelée veine médiane du coude ou veine basilique médiane) y est en général plus visible. Cette veine, passant par plusieurs muscles, est facilement visible dans le creux du coude grâce à la boule bleue qu’elle y forme. Même lorsqu’elle est difficilement visible, il est possible de la sentir et ainsi de procéder au prélèvement. Enfin, en raison des tissus qui se trouvent autour, la veine cubitale médiane est facile d’accès, car ces derniers la bloquent et l’empêchent d’échapper à l’aiguille.

 

Alima Séogo

 

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