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MALI – UEMOA-CEDEAO : Des indicateurs au vert qui dissipent les nuages

 

On ne compte plus les sommets extraordinaires qu’organise la CEDEAO sur le Mali depuis le coup d’Etat du 18 août 2020. Ils se suivent et se ressemblent, mettant en évidence un bras de fer à décourager tous ceux qui pensent que la région ouest-africaine montrait une vitalité exemplaire en matière d’intégration. La raison de ce malaise, les sanctions sévères que l’organisation régionale avait infligées au Mali, allant de la fermeture des frontières terrestres et aériennes aux restrictions financières et bancaires  en passant par le gel des avoirs et l’interdiction de voyager prise à l’encontre de plusieurs personnalités du pays.

 

 

Des sanctions justifiées par la lettre de l’Acte fondateur de la Communauté, notamment  son Protocole additionnel sur la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie, mais qui jurent avec l’esprit de son principal objectif : la libre circulation des personnes et des biens dans une coexistence pacifique des peuples et des Etats membres.

 

Après l’échec des derniers pourparlers entre les autorités maliennes et le monsieur bons offices de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, sur la durée de la transition, on se demandait si ce désamour entre Bamako et Abuja (siège de la CEDEAO) perdurerait encore longtemps.

 

Il y a des signes qui ne trompent pas. Le sommet extraordinaire de ce 25 mars pourrait marquer un tournant dans la décrispation entre le Mali et la CEDEAO. Pour une première fois, le président Assimi Goïta a été invité à y participer, pendant que la Cour de justice de la CEDEAO rendait un verdict demandant la suspension des sanctions prises contre son pays, au moment où l’UEMOA les levait purement et simplement. Les indicateurs sont donc au vert pour le Mali. Il ne reste qu’à Assimi Goïta et à son gouvernement de bouger un peu le curseur de leur proposition sur la durée de la transition et, qui sait, un compromis sera trouvé.

 

De fait, cette transition qui dure depuis 20 mois ne devrait pas s’éterniser sur 24 autres, consacrant l’exception en normalité. C’est pourquoi la proposition algérienne d’un délai supplémentaire de 16 mois à compter de janvier 2022, est à explorer. Elle paraît raisonnable pour atteindre des objectifs acceptables en matière de sécurité et d’organisation d’élections crédibles.

 

 Les Maliens et certainement les Guinéens et les Burkinabè ont l’oreille tendue vers Accra. Les décisions qui seront prises par les chefs d’Etat de la Communauté les concernent  effectivement et cela, à double titre. Primo, parce qu’ils vivent une situation quelque peu similaire à celle des Maliens et secundo, parce qu’ils sont citoyens de la Communauté ouest-africaine, soucieux de l’atteinte des objectifs de la CEDEAO, notamment la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance  et plus encore de la libre circulation des personnes et des biens dans une coexistence pacifique des peuples.

 

En vérité, ces objectifs a minima de la CEDEAO ont pris du plomb dans l’aile avec l’insécurité liée aux attaques terroristes qui affectent plus d’un pays de la région et le retour des coups d’Etat, loin de donner une cohérence, une stabilité institutionnelle et une convergence des économies propices à l’intégration régionale.

 

Sans devancer l’iguane dans l’eau, on peut se permettre d’affirmer que ce sommet extraordinaire va redorer le blason de la CEDEAO et dissiper les nuages de ses relations avec le Mali. On croise les doigts pour cela.

 

 

Zéphirin Kpoda

Dernière modification ledimanche, 27 mars 2022 21:31

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