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Terrorisme au Bénin : Maintenant que le fantôme est entré dans la maison…

 

Il n’y a plus de doute, la bête, l’hydre terroriste a définitivement pris ses quartiers au Bénin. Le lundi 11 avril 2022, cinq soldats béninois sont tombés au cours d’une attaque terroriste à l’extrême nord du pays. C’est un convoi de ravitaillement qui a été la cible de cette attaque doublée d’une embuscade dans la zone de la Pendjari, où les terroristes sont en train de se sanctuariser, coup de feu après coup de feu.

 

 

En effet, ce n’est pas la première fois que la partie septentrionale du Bénin, adossée au Burkina et au Niger, est le théâtre d’actions des groupes armés terroristes :

 

On se rappelle encore l’enlèvement le 1er mai 2019 de deux touristes dans le même parc de la Pendjari, qui s’était fort heureusement terminé par la libération en territoire burkinabè des deux captifs par les forces françaises, mais leur guide béninois a été malheureusement tué sur place. Puis ce fut à Porga en décembre 2021, où deux soldats ont été tués. En février 2022, les terroristes faisaient encore parler d’eux avec trois attaques à la bombe dans le parc W, qui ont fait une dizaine de morts et douze blessés, dont un Français parmi le personnel chargé de la sécurisation du site. Quelques jours plus tard, l’opération Barkhane neutralisait en territoire burkinabè quarante des auteurs de ce drame.

 

La recrudescence de ces attaques montre, s’il en était encore besoin, que la pieuvre tentaculaire qui enserre le Sahel de ses multiples bras est en train de se frayer, fusillade après fusillade, explosion après explosion, un chemin vers la porte atlantique.

 

Une situation qui a du reste conduit l’opération Barkhane à intégrer les pays du Golfe de Guinée dans la réarticulation de son dispositif, après avoir été contrainte de plier bagage au Mali.

 

Il faut reconnaître que si on en est arrivé là dans certains pays côtiers comme l’ancien Dahomey, c’est aussi parce que certains dirigeants, à l’image de Patrice Talon, ne se sentent pas particulièrement concernés par cette affaire de Sahéliens, nonobstant les nombreux signaux d’alerte. Une indifférence, voire une forme de naïveté, qui les rattrape aujourd’hui de la plus cruelle des manières.

 

Lui qui se fichait d’ailleurs de ses homologues de la sous-région qu’il regardait de haut, le voici maintenant obligé d’abandonner sa posture de casanier pour s’ouvrir aux autres dans le sens d’une mutualisation des moyens. Dommage qu’il ait attendu que le fantôme soit entré dans la maison Bénin avant de fermer la porte. Pour reprendre une sagesse bien de chez nous.     

 

 

 

D. Evariste Ouédraogo 

 

Dernière modification lemercredi, 13 avril 2022 20:50

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