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Tiémoko Meyliet Koné, vice-président ivoirien : La surprise du chef

Pour la deuxième fois, Alassane Ouattara était devant les deux chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat), réunies en congrès à Yamoussoukro.

 

La première fois qu’il s’était plié à cet exercice en mars 2020, c’était notamment pour annoncer qu’il ne se représenterait pas pour un 3e mandat, et qu’il laissait la place à une nouvelle classe de dirigeants.

Mais avec le décès de son dauphin désigné, Amadou Gon Coulibaly, le vieil homme avait dû rechausser les crampons pour disputer une nouvelle partie sur fond de polémique et de violence post-électorale.

Hier dans la capitale politique ivoirienne, son discours intervenait presque une semaine après la démission du Premier ministre Patrick Achi et de son gouvernement. Ce mardi 19 avril 2022, le démissionnaire a finalement été reconduit dans ses fonctions.

Achi II arrive donc un peu à la surprise générale, ADO lui-même ayant dit qu’il nommerait un nouveau Premier ministre pour former un nouveau gouvernement. Il n’en fallait d’ailleurs pas plus pour que certains le prédestinent au poste de vice-président, vacant depuis la démission de Daniel Kablan Duncan en juillet 2020.

Ce sera finalement Tiémoko Meyliet Koné. Celui qui devient ainsi  la  deuxième personnalité de l’Etat n’est autre que l’actuel gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont il est un pur produit.

Natif de Tafiré, ville située au centre-nord de la Côte d’Ivoire, le nouveau promu, marié et père de 5 enfants, après ses études supérieures en sciences économiques, a finalisé sa formation financière et monétaire au Centre de formation de la BCEAO de 1973 à 1975, ainsi qu’à l’Institut du FMI à Washington en 1979. Intégré dans le corps de l’encadrement supérieur de la BCEAO, il a occupé, entre autres, les hautes fonctions dans l’institution communautaire. En 2007, Tiémoko Koné a intégré l’administration publique ivoirienne, au sein de laquelle il a occupé les fonctions de directeur de cabinet du Premier ministre de 2007 à 2010, ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat puis, enfin, celles de conseiller spécial du président de la République, chargé des affaires économiques et monétaires. Une riche expérience donc comme on le voit, qui lui a valu une vibrante « prodada » d’Alassane Ouattara, qui l’a dépeint comme « un technocrate hors pair, un brillant économiste, un homme compétent et travailleur ». Des propos on ne peut plus dithyrambiques de la part de celui qui en est le mentor.

Faut-il pour autant voir en lui le probable successeur d’Alassane Ouattara à l’horizon 2025 ? A moins qu’en cours de mandat le vieux (il a 80 ans cette année) lui fasse la passe pour, qui sait, éviter une fratricide guerre de succession qui serait fatale au RHDP. A condition toutefois de ne pas plafonner l’âge limite pour se présenter à la présidentielle à 75 ans, comme on en suspecte Ouattara, qui voudrait ainsi mettre définitivement à la touche ses vieux rivaux Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, tous deux ivres de revanche.

A charge pour Patrick Achi de former un gouvernement resserré d’une trentaine de membres, contre 41 dans l’ancienne équipe, annoncée par le locataire du palais de Cocody. Maintenant donc que les différentes annonces ont été faites, on attend de voir quel visage aura le gouvernement Achi II. S’il va s’ouvrir à des opposants ou pas.

 

D. Evariste Ouédraogo


Dernière modification lemercredi, 20 avril 2022 22:36

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